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Répression

par Elie Domota
9 février 2009. Grève générale en Guadeloupe. Photothèque Rouge / DR
Appel de l'UGTG au mouvement ouvrier internationalElie Domota est secrétaire général de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe.

Encore une fois l'État français, avec la complicité des principaux élus de Guadeloupe, utilise son appareil répressif contre la jeunesse, contre les travailleurs, contre le peuple de Guadeloupe.

N’arrivant pas à faire reculer le mouvement en cours depuis cinq mois contre les pwofitasyon (1), à l'appel des organisations de Guadeloupe, singulièrement des organisations syndicales, l'État français a décidé d'actionner son appareil de répression judiciaire. Rappelons que ce mouvement a déjà permis la signature de l'Accord interprofessionnel, Accord Bino du 26 février 2009, de 200 euros d'augmentation des bas salaires, la signature d'un Protocole d'accord le 4 mars 2009 suspendant ainsi la grève générale qui avait commencé le 20 janvier 2009.

Ainsi assistons-nous à une cascade d'enquêtes judiciaires et de procès :

Le 8 mars, il y a l'ouverture d'une enquête judiciaire contre Elie Domota, secrétaire général de notre syndicat et porte-parole de LKP ;

Le 15 mai, il y a le procès des jeunes de Gourbeyre ;

Le 19 mai, pour avoir dénoncé les écoutes illégales dont ils étaient victimes, Maîtres Sarah Aristide et Patrice Tacita sont convoqués au tribunal de Pointe- à Pitre par un juge du tribunal de grande instance de Paris ; le procureur général de la cour de Basse-Terre ayant demandé le dessaisissement de l'affaire par le juge d'instruction du tribunal de Pointe à Pitre ;

Le 20 mai, il y a la convocation devant la chambre de l'instruction de Michel Madassamy et de Gabriel Bouguinon, dirigeants de l'UGTG ; a noter que maîtres S. Aristide et P. Tacita sont leurs avocats ;

Le 26 mai, il y a le procès de Raymond Gautherot, ancien secrétaire général de l'UGTG ; condamné en première instance à trois mois de prison ferme.

Le 29 mai, il y a le procès de Jocelyn Leborgne, membre du Conseil syndical de l'UGTG

Le 4 juin 2009, il y a le procès du camarade Max Delourneau, pour sa participation aux mobilisations du LKP.

Le 9 juin 2009, il y a le procès du camarade Christophe Theophile, membre du Conseil syndical de l'UGTG.

Pourquoi ce plan de répression contre les travailleurs, la jeunesse, le peuple de Guadeloupe ?

Parce que les travailleurs avec leurs syndicats ne capitulent pas devant les coups qui leur sont assénés de toutes parts : grèves et manifestation massive des salariés grévistes pour faire appliquer l'Accord Bino intégral, refus de l'amputation par le gouvernement, mobilisations contre les menaces et chantages aux licenciements… ; Parce que le 1er mai 2009 il y avait plus de 30 000 manifestants à Petit Canal ;

Parce que le LKP continue d'obtenir satisfaction dans les négociations sur la plate-forme de 146 points qui se poursuivent avec le soutien massif de la population. C'est par milliers que les jeunes, les chômeurs, les travailleurs, les retraités, participent aux meetings dans les communes à l'appel de LKP.

C'est grâce à la détermination des travailleurs et du peuple de Guadeloupe, par la grève générale de 44 jours, par la mobilisation de la population, jusqu'à 100 000 manifestants, que nous avons pu obtenir satisfaction sur les revendications négociées, c'est aussi grâce à votre solidarité.

Au nom du droit des travailleurs et du peuple de Guadeloupe à se battre pour leurs légitimes revendications et barrer la voie à la répression, nous faisons à nouveau appel à la solidarité internationale. ■

 

Pointe à Pitre, Guadeloupe, le 14 mai 2009.

notes

1. Voir Inprecor n° 547/548 de mars-avril 2009

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