70 000 signatures pour un salaire minimum légal en Italie

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La-plaine-Saint-Denis, 1er juin 2008. Franco Turigliatto. Photothèque Rouge/JMB

Sinistra Critica (Gauche critique) est une organisation anticapitaliste italienne, fondée à l'initiative des militants exclus ou ayant quitté le Parti de refondation communiste lorsque ce dernier s'est aligné sur le gouvernement de Prodi et en particulier sur sa politique guerrière en Afghanistan.

Traduction parue dans le périodique suisse SolidartéS n°145 (02/04/2009).

Ce 25 mars 2009, le mouvement de gauche anticapitaliste italien Sinistra Critica a déposé au Sénat une " proposition de loi d'initiative populaire  » sur le salaire minimum. Le regroupement à l'origine de ce succès, appuyé par des secteurs significatifs de la gauche radicale a en effet réussi à réunir plus de 70 000 signatures, soit 20 000 de plus que les 50 000 indispensables.

Il aura fallu des mois de travail intense et capillaire dans toute la péninsule afin d'arriver à cette proposition de loi qui devra être discutée au Parlement. Alors que tous les regards semblent en cette fin du mois de mars converger vers le congrès de constitution de la nouvelle force de droite " moderne » réunissant entre autres Gianfranco Fini et Silvio Berlusconi, cette réussite de la gauche radicale offre quelques espoirs. Nous [" solidartéS »] traduisons ci-dessous le communiqué de Sinistra Critica.

" Une proposition de loi d'initiative populaire est le système que Sinistra Critica a choisi pour "  retourner  » au Parlement  : ce matin (25 mars) une délégation de Sinistra critica, l'un des mouvements nés de la diaspora de Rifondazione comunista, a été reçue par le vice-président du Sénat Vannino Chiti pour la remise de la proposition de loi signée par plus de 70 000 personnes au cours de six mois de campagne politique.

Sinistra Critica y propose l'introduction d'un salaire minimum interprofessionnel fixé à 1300 euros net par mois, un "  salaire social  » de 1000 euros par mois, l'abandon du "  bouclier fiscal  » et l'indexation des salaires à la hausse des prix. La proposition législative, déposée au Sénat, a déjà été transmise à la Commission compétente.

Sinistra Critica, a expliqué l'ex député Salvatore Cannavò, enjoint la Présidence du Sénat à "  respecter son engagement envers les forces extraparlementaires  ». "  Nous n'avons pas mendié d'espace politique, nous nous sommes bornés à suivre la loi, en recueillant les signatures nécessaires au dépôt de la proposition de loi d'initiative populaire. Aujourd'hui, nous demandons qu'elle soit discutée au Sénat et que ses promoteurs soient entendus auprès de la Commission Travail […]  ».

Déclarations de Franco Turigliatto et Salvatore Cannavò à la conférence de presse : "  Il s'agit de la première loi que la gauche présente dans ce Parlement. Pour Sinistra Critica, c'est un succès évident. Pendant plus de six mois, ses militant•e•s ont réalisé une campagne de masse qui a obtenu l'adhésion de 70 000 personnes et qui a permis de discuter avec des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, de retraités, et d'étudiants. Il est temps d'affirmer avec fermeté que la crise doit être payée par ceux qui l'ont provoqué, banques et patronat. C'est pourquoi nous exigeons un programme d'urgence qui prévoit le salaire minimum, le salaire social, l'interdiction des licenciements, la nationalisation des banques et des entreprises qui mettent en danger l'emploi et l'abandon du bouclier fiscal […]. Sinistra Critica a voulu démontrer sa propre existence et son propre rôle par une initiative concrète, d'en bas, en mesure de proposer une alternative aux recettes du libéralisme et du réformisme pâle du centre-gauche. Une gauche cohérente, radicale, anticapitaliste. Une gauche utile qu'il vaut la peine de renforcer  !  »

25 mars 2009