USLAW (US Labour against the war, Travailleurs états-uniens contre la guerre) est une coalition contre la guerre des organisations syndicales des États-Unis, créée le 11 janvier 2003. Nous avons traduit ici l'appel rendu public par l'USLAW le jour du commencement de la guerre.
Nous condamnons cette invasion pour les raisons suivantes :
— cela aboutira à la mort inutile de soldats américains, dont beaucoup sont des membres de nos familles, nos amis et voisins, et à la mort de très nombreux enfants, femmes et hommes irakiens innocents ;
— c'est un acte d'agression en violation de la loi internationale et des obligations de notre nation envers la Charte de l'ONU ; de plus, une large majorité de la communauté internationale y est opposée ;
— c'est un dangereux précédent, ouvrant la porte à ce que d'autres pays se lancent dans des attaques non provoquées contre d'autres et mettant en cause les fondements de la loi internationale créés depuis la Seconde guerre mondiale pour prévenir les guerres ;
— cela accroît la probabilité de représailles sous la forme d'une nouvelle vague d'attaques terroristes dont des Américains seraient victimes ;
— cela coûtera aux contribuables américains des centaines de milliards de dollars au moment même où nos administrations locales, d'États et fédérales font face à des déficits budgétaires massifs qui menacent l'avenir des services essentiels, tels ceux de la Santé et de l'Éducation.
Nous croyons que le désarmement de l'Irak peut et doit être réalisé par les moyens diplomatiques et par le processus d'inspection des Nations Unies.
Nous appelons à l'arrêt immédiat de l'action militaire et au retrait des troupes américaines et britanniques, à leur rapatriement sans risque de manière à épargner au peuple irakien la mort, la destruction et les souffrances.
Nous faisons appel au Congrès pour qu'il abroge l'autorisation d'engagement militaire accordée en octobre dernier et qu'il exige que l'administration insouciante rende des comptes.
En tant que citoyens et syndicalistes nous avons l'intention de participer vigoureusement au débat sur cette guerre en distinguant clairement cette politique et les leaders qui nous y ont entraînés et les jeunes hommes et femmes de notre armée envoyés aux combat par ces dirigeants.
Dans ce débat nous affirmons :
— que la guerre ne peut être que le dernier recours entrepris seulement quand il est nécessaire de nous défendre ou de faire face à la menace d'une attaque imminente ;
— que le rôle de notre pays n'est pas d'être la police du monde, ni de déposer les dirigeants que nous n'aimons pas, ni de dicter à d'autres qui doit ou ne doit pas les diriger ;
— que nous devons respecter et renforcer — et non affaiblir — la législation internationale et les structures qui la mettent en application en tant qu'alternative à la guerre ;
— que la richesse, la puissance et l'influence immenses de notre pays doivent être employées au service des familles travailleuses ici et dans le monde ;
— que les États-Unis doivent être une force de paix et non un agent de guerre.
Nous avons dit dès le début que nous sommes préoccupés par notre propre économie : les emplois, les services de santé, les pensions et retraites, l'éducation, le logement et les autres besoins sociaux. Cela inclut maintenant les ressources nécessaires à la prise en charge des vétérans de la guerre en Irak. Nous allons défendre les Arabes des États-Unis contre la violence raciste et la persécution politique que cette guerre peut provoquer. Nous voulons être sûrs que le coût de la guerre ne servira pas d'excuse pour ne pas satisfaire ces besoins urgents, ni de justification pour limiter les libertés civiques et les droits syndicaux au nom de la sécurité nationale.
Nous soutenons et défendons le droit du peuple à protester contre cette guerre injuste et de rétablir la voie de la paix, y compris les actions des syndicats et des travailleurs du monde entier, depuis les manifestations jusqu'aux arrêts du travail. Nous pressons les membres des syndicats aux États-Unis pour qu'ils prennent part aux activités contre la guerre dans leurs localités, de faire entendre leur voix, de faire pression sur leurs représentants et d'entreprendre des actions en accord avec leurs convictions pour manifester leur opposition à cette guerre en Irak.
le 19 mars 2003
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