Nous reproduisons ici le communiqué rédigé par le camarade Chawki Salhi pour le Parti socialiste des travailleurs (PST) le 15 décembre 2007.
Syndicaliste enseignant, il était déjà en 1980 parmi les animateurs des grèves de profs, alors sous l'égide de la FTEC-UGTA.
Après la mort d'Amzal Kamel qui marque la fin de la mobilisation étudiante et après la répression des grèves ouvrières de Rouiba et Beni Mered, il est, durant la décennie 1980, l'animateur de notre dispositif de repli sur des activités culturelles, sur les ciné- clubs et sur les campings d'été.
Quand il reprend ses études à Bouzaréa, c'est pour être la principale figure de la grande grève générale de 1987 et du Syndicat national des étudiants algériens autonome et démocratique (SNEAD). Ce mouvement étudiant allait être la principale force de frappe de la lutte contre la répression et la torture d'octobre, une lutte qui allait élargir la brèche et permettre l'ouverture démocratique qu'on tente de refermer.
Il s'installe à Oran pour construire le parti dans l'ouest du pays. Son dynamisme dans les luttes étudiantes et ouvrières, dans les résistances démocratiques, ne sera pas oublié.
Il revient à Alger, en tant qu'enseignant au lycée Emir Abdelkader, et s'engage dans le combat contre l'offensive libérale au sein de l'Association des Amis de l'Initiative pour une Résistance Sociale aux mesures du FMI (AIRS).
Il encourage dans les années 2000 les enseignants vacataires à s'organiser pour leurs droits et avec les luttes de son lycée il rebâtit la tradition syndicale.
Il est ainsi le principal animateur de la mobilisation enseignante de 2003 à 2006. La coordination qu'il rassemble fonde le CNAPEST, il créera le Conseil des lycées d'Alger (CLA), quelques mois plus tard, sur des valeurs qui lui ressemblent.
Il avait quitté le fonctionnement du parti plusieurs fois mais restait toujours mobilisé et fraternel pour toutes nos initiatives.
Il est mort debout terrassé par une crise cardiaque en pleine classe au lendemain d'un week-end de réunions épuisantes.
Redouane Nakaba, ton image de lutteur infatigable est entrée dans notre légende. Ton idéal ne mourra pas, nous nous y engageons.