Le renversement du président Gutiérrez. Potentialités et limites de la " rébellion des hors-la-loi »

par Francisco Hidalgo Flor
A Julio García, photographe chilien, ami des mouvements populaires,assassiné lors des marches de l'opposition à Lucio Gutiérrez.Francisco Hidalgo Flor, sociologue marxiste, directeur de la revue équatorienne "Espacios", est un collaborateur de la revue argentine "Herramienta". Cet article a paru initialement sur la liste électronique Correspondencia de Prensa n° 3011 du 23 avril 2005 (pour recevoir Correspondencia de Prensa : germain@chasque.net ).

Dans une conférence de presse, alors que la mobilisation sociale commençait à croître de façon inattendue lors de la nuit du 13 avril, le président Lucio Gutiérrez a lancé l'épithète de " hors-la-loi » (" forajidos ») en parlant de ceux qui s'étaient rassemblés devant son domicile. Son discrédit était déjà si grand, que ce qualificatif, diffusé par la presse, a pris un sens positif pour générer une identité commune de l'opposition civique non partidaire. Ils ont alors commencé à dire : " Nous sommes tous des hors-la-loi ». C'est ainsi que, du 14 au 21 avril 2005, s'est développé " la rébellion des hors-la-loi ».

 

Cette mobilisation sociale a précipité la chute du gouvernement de Lucio Gutiérrez. Ce n'est que dans le dénouement final que le Congrès national est intervenu en déclarant vacante la présidence alors que les Forces armées retiraient leur appui à Gutiérrez. Cette agitation sociale ayant Quito, la capitale de la République, comme scène principale, sa composition sociale fut marquée majoritairement par les couches et classes moyennes. Les motifs de l'agitation furent la volonté de faire partir le président de la République — " Lucio dehors ! ». L'action s'est déroulée selon les mécanismes de " l'autoconvocation ».

 

Le mouvement aura duré à peine une dizaine de jours, mais ses racines plongent dans les mobilisations successives pour la révocation des mandats présidentiels de ceux qui recourraient à des coups d'État parlementaires, comme ce fut le cas d' Abdalá Bucaram et de Jamil Mahud.

 

Sa force ce fut la participation ouverte de secteurs sociaux divers qui se sont révoltés contre la détérioration du système politique équatorien, essentiellement contre sa corruption et contre tous les partis politiques. Cela a permis de convoquer un très vaste spectre populaire, car les révoltés avaient le sentiment qu'ils évitaient ainsi la manipulation par des directions des partis. L'expérience des cas précédents, des successions en faveur de Fabián Alarcón et Gustavo Noboa, enseignait que tout se termine en négociant les charges, les postes, les embauches et les ministères.

 

De plus ce large spectre a permis de mobiliser une très large gamme de groupes : les associations sportives, les cercles maçonniques, les congrégations religieuses, les associations étudiantes, les clubs juvéniles, les unions professionnelles, les comités de quartiers, etc. Par contre les syndicats et les communautés indigènes furent quasiment absents, et pire, les partis politiques n'y ont pas représenté un projet historique consolidé mais ont bavardé sur une " refondation du pays ».

 

Le dénominateur commun fut le rejet de la corruption qui s'est révélée cyniquement lors de la dernière étape du gouvernement Gutiérrez ; un sentiment de répugnance et de nécessité morale d'agir devant le spectacle grotesque d'un système politique décadent, que l'écrivain Moreano a appelé " la scène obscène ».

 

Le renversement du gouvernement de Lucio Gutiérrez constitue un revers pour le Département d'État des États-Unis, qui s'était immiscé sans cesse plus dans la politique intérieure de l'Équateur, en particulier au travers du déploiement du Plan Colombie, du renforcement de sa base militaire à Manta et des négociations du Traité de libre commerce.

 

Gutiérrez a fondé son régime sur un alignement absolu sur l'administration Bush. Lors de son premier voyage à Washington, en 2003, il s'est proclamé " le meilleur allié des États-Unis », lors de la réunion de Guadalajara, en 2004, il a traité la grande puissance de " notre grand frère ». Éduqué dans les écoles d'entraînement du Pentagone, il s'est transformé en un pion inconditionnel de la stratégie du Commandement sud de l'Armée des États-Unis pour la région andine.

 

 

Le contexte général

 

La mise en scène de ces événements s'est déroulée lors de la dernière décennie (1995-2005) avec le renforcement de la mise en place du modèle néolibéral et la désagrégation du système des partis. Elle s'est caractérisée par le discrédit de la politique, par le discours se prétendant unique, la faillite du système politique équatorien dominé par le corporatisme, le renforcement des pratiques mafieuses des partis politiques, la mise en place des mécanismes économiques paupérisants comme la dollarisation, la présence enfin des nouvelles générations qui questionnent ce qui existe et veulent être des acteurs.

 

Vingt-trois ans de payement de la dette — ce qui signifie qu'entre 40 % et 50 % du budget vont directement aux banques internationales et aux détenteurs des obligations de la dette — auxquels il faut ajouter la multiplication des pratiques de corruption, à commencer par les hautes sphères tant officielles que privées, ne permettent plus de garantir la reproduction sociale. Les pâtés en croûte sont pour " eux » (la banque internationale et les cercles oligarchiques créoles) et il reste à peine des miettes pour la population.

 

Sur la scène idéologique des rapports entre la politique et l'économie, il revient à la première de seulement défricher le chemin pour le développement de la seconde, car, selon le dogme, " mieux les intérêts privés sont garantis et plus grande sera la possibilité de réaliser l'intérêt général ». C'est l'idéal bourgeois qui est ainsi mis en valeur.

 

Le cas équatorien présente cependant des dynamiques particulières. Depuis la fin de 1995, lorsque fut dénoncée la corruption du vice-président Dahik, c'est-à-dire pendant près de dix ans, les actions sociales directes contre la corruption se sont multipliées, des mobilisations importantes et massives se sont développées, réclamant à chaque fois des changements du système politique et économique. Mais le système s'est toujours arrangé pour qu'en fin de comptes rien ne change et même pire, que les mécanismes de la corruption se perfectionnent au travers de la répartition des " espaces du pouvoir ».

 

Les vagues sociales ont monté en 1997 lors du renversement de Bucaram, en 1999 pour rejeter la faillite du système bancaire, en 2000 pour renverser Mahud. Dans la conscience de la population s'est ancré le sentiment que l'activité sociale, les protestations et l'occupation des rues " permettaient de mettre à la porte un président », c'est-à-dire d'exercer le mandat révocatoire par l'action directe.

 

Mais après la chute de Bucaram c'est un expert en subterfuges et un manœuvrier de première qui a pris sa place, Fabián Alarcón. Quelque chose de similaire s'est répété après le renversement de Mahud, qui a donné lieu à une nouvelle répartition des prébendes entre les directions des partis et au détriment du peuple.Cela signifie que non seulement le système économique est exploiteur et oppresseur, mais que de plus le système politique est doté de mécanismes clientélistes et corporatistes qui assurent la cooptation des forces qui émergent en tant qu'alternatives.

 

Le mécanisme de sélection et de fonctionnement de la Cour Suprême de Justice constitue un exemple de cette construction. Les juges sont désignés au prorata des quotes-parts des partis politiques, administrés à vie par les parlementaires. C'est ainsi que le Congrès national s'est réservé la charge de nommer la Cour de Justice et que chaque ministre à son tour dispose d'une quote-part qui reproduit le processus au niveau régional et local. Les directions partisanes se garantissent ainsi le pouvoir, l'impunité et le contrôle des mécanismes du renouvellement. Il en va de même pour les organismes de contrôle étatique, le Tribunal constitutionnel et le Tribunal électoral suprême. Si ce sont les sociaux-chrétiens qui ont été les maîtres de cette construction, leurs rivaux les ont rapidement dépassés.

 

Il est très significatif que le point de rupture de la crise politique actuelle soit justement celui de la répartition des quotas des partis dans ces Tribunaux et dans ces Cours et surtout leur décision scandaleuse d'annuler les poursuites contre les ex-présidents en fuite.

 

 

Contexte particulier

 

Le contexte particulier (2003-2005) est marqué par l'évolution du gouvernement de Lucio Gutiérrez, qui est parvenu à la présidence avec le soutien du mouvement indigène et des partis de la gauche, pour immédiatement se détourner d'eux et, après avoir pactisé avec le Parti social-chrétien (PSC), passer finalement du côté de l'autre bande oligarchique de Bucaram et Noboa.

 

Son gouvernement faible a tenté de trouver un appui en se pliant aux diktats de la stratégie de Washington pour la région andine et de se procurer une base politique au travers des mécanismes les plus vils déjà décrits du système politique. Un régime corrompu et corrupteur.

 

Dans le cadre de cette stratégie il s'est construit une majorité parlementaire en répartissant en novembre 2004 ce qui avait déjà été distribué en avril 2003. S'il avait tout d'abord livré le Tribunal constitutionnel et le Tribunal électoral au PSC, il les a repris pour les mettre dans les mains des partis rivaux — le Parti roldosiste équatorien (PRE) et le Parti rénovateur institutionnel d'action nationale (PRIAN) — au travers d'actes illégaux et dépourvus d'une ombre de légitimité.

 

Toutefois " la goutte qui a fait déborder le vase », le détonateur de la crise, fut le retour de l'ex-président Bucaram au début du mois d'avril, à la suite des résolutions du Président de la Cour Suprême, mis sous la coupe de la majorité gouvernementale, qui a déclaré nuls tous les procès en cours contre lui.

 

Il signifiait ainsi ne tenir aucun compte des mobilisations sociales qui se sont développées depuis le mois de janvier 2005, en particulier de celle de Quito à la mi-février, qui avait rassemblé plus de 100 000 personnes. Un jeu macabre de démagogie, de cynisme et de tromperie s'est ainsi déroulé entre l'Exécutif et le Congrès national.

 

Les secteurs de la social-démocratie et ceux qui se prétendent eux-mêmes de " participation citoyenne » n'ont pourtant pas entendu le message, leur horizon étant bouché par les strictes limites du système politique. Au sein d'une " Assemblée de Quito » auto-proclamée, une vingtaine d'organisations (parmi elles des partis tels la Gauche démocratique et des ONG telle la Participation citoyenne) ont de manière présomptueuse assumé la représentation de l'ensemble de la population et, pire, ont entamé les négociations avec l'Exécutif et les blocs parlementaires pour " récupérer le caractère institutionnel ». Les exigences populaires — " Lucio dehors ! » — n'étaient à leurs yeux que radicalisme verbal et traduisaient " l'impétuosité des masses ».

 

 

Perversité de la conjoncture

 

La " nouveauté » ne réside pas dans la crise des partis de la droite et du centre, mais dans celle des partis de gauche et des mouvements populaires, y compris le mouvement indigène. Sans tenir compte de cette incapacité de la social-démocratie d'entendre les exigences de la population mobilisée, on ne peut comprendre l'émergence du " mouvement des hors-la-loi ».

 

Une des particularité du gouvernement Gutiérrez fut de mettre en échec les efforts en vue d'un bloc populaire, qui d'une certaine manière étaient présents depuis une décennie mais qui, immergés dans la dynamique des institutions équatoriennes, n'ont pas réussi à échapper à ses vices. Gutiérrez a réussi à attirer vers lui, à un moment ou à un autre, tous les partis et les mouvements de la gauche. Il les a employé pour s'élever puis pour se maintenir. Il a pactisé avec eux non pas pour établir de nouveaux accords sociaux ou nationaux, mais pour reproduire le vieux régime. C'est vers les mouvements indigènes qu'il a orienté des efforts particuliers pour les diviser et les affaiblir, en s'attaquant à leur noyau fondamental : les communautés rurales. Il s'est servi pour cela de l'ex-président de la CONAIE {principal mouvement indigène), nommé Ministre du Bien-être social. Ce dernier a distribué des pots-de-vin de millions de dollars pour " le renforcement organisationnel ».

 

Une scène perverse fut ainsi constituée, dont les issues étaient bloquées et où les jeux devaient se limiter à l'Exécutif et au Législatif, avec les organismes de contrôle dans le rôle d'otages.

 

 

La révolte des hors-la-loi

 

Le mercredi 16 avril le débrayage appelé par ladite " Assemblée de Quito » s'est avéré faible. Tout semblait sous contrôle. D'un côté au Congrès les pseudo négociations continuaient, de l'autre ceux qui dans le passé récent avaient été le moteur des mobilisations — les organisations indigènes et les organisations des travailleurs — avaient démontré leur incapacité à mobiliser.

 

Mais " le lièvre s'est levé » là, où on l'attendait le moins : dans la conscience de la dignité bafoué et dans l'aspiration à la participation des classes et couches urbaines moyennes, avec peu de liens partisans et syndicaux. Les acteurs furent les professeurs non organisés, les militaires retraités, les avocats, les " professions libérales », les mères de famille, les pensionnés avec les pensions de misère, les grand-mères, les jeunes des universités particulières, les chômeurs comme les secteurs économiquement aisés. Bref, les secteurs professionnels qu'une économie dollarisée a réduit à la paupérisation.

 

L'appel est venu d'une radio réellement alternative, la Radio La Luna, qui s'est engagée dans la communication populaire et participative et s'est transformée en une caisse de résonance de l'indignation sociale. Cette radio a commencé à appelé les gens à se mobiliser pour un concert de casseroles ce même mercredi 16 avril à 21 h. Des milliers sont venus et ont marché vers le siège de la Cour Suprême de Justice. Le piège du contrôle social fondé sur la division et l'avilissement a ainsi été brisé.

 

Ces manifestants se sont unis par l'identification de " citoyens », ils se proclament " auto-convoqués », ils demandent des changements profonds de la société équatorienne et pour cela ils adoptent le slogan " Que se vayan todos ! » (" Qu'ils s'en aillent tous ! », à l'instar des manifestants qui avaient pris les rues de Buenos Aires, en Argentine, il y a quelques années) et se prononcent pour des mécanismes non violents et créatifs de la protestation. Avec énergie ils répètent " Dehors Lucio ! », espérant que leur mobilisation pacifique et persistante sera suffisante pour renverser le gouvernement.

 

Ils ont adopté en positif le qualificatif dédaigneux de " hors-la-loi », employé par Gutiérrez à leur encontre. Depuis la nuit où le président a inutilement tenté d'établir l'état d'urgence, tous ont proclamé : " Je suis aussi un hors-la-loi ». La reproduction de ce qui a été entendu lors des manifestations et des interventions à la radio donne un aperçu de ce mouvement.

 

Sur les banderoles et les pancartes on pouvait lire : " Je suis aussi un hors-la-loi » ; " Nous sommes tous des hors-la-loi » ; " Non à la dictature » ; " Vive Quito, lumière de l'Amérique ».

 

Lors des marches les cris et les slogans étaient : " Nous allons voir qui tient la baguette, le peuple équatorien ou Lucio fils de pute » ; " En avant Équatoriens et cette nuit, nous allons le mettre dehors » ; " Nous ne voulons pas être et nous ne serons pas une colonie nord-américaine » ; " Lucio nous t'emmerdons, c'est avec Quito que tu te mesures » ; " Qu'ils s'en aillent tous, le dictateur en premier ».

 

Interrogés par les reporters de la radio, les manifestants disaient : " La violence ne vient pas de notre côté, la violence vient du gouvernement » ; " Voici mon dernier mot — m'entend-on ? — Merdeux ! » ; " Ce que nous ne défendons pas maintenant, nous méritons de le perdre » ; " La démocratie ce ne sont pas des spectateurs, ce sont des acteurs » ; " Aucun de ceux qui viennent ne doit appartenir à un parti politique, parce que cela pervertit tout » ; " Chacun est autorisé à dire, à penser et à mettre ses idées en actes ».

 

Il s'agit d'un mouvement nouveau. Certains le qualifient d' " anarchique », " petit-bourgeois », " sans direction », " apolitique », " ingénu ». Il a un peu de tout cela. Mais ce sont aussi des vents frais qui soufflent sur une mer de consciences vendues, de divisions, de pragmatisme au nom duquel ces " organiques », ces " prolétaires véritables », ces " dirigeants », ces " matures » ont soutenu la candidature de Gutiérrez, ont fait l'éloge de sa présidence et plus tard lui ont apporté leur soutien.

 

Ce mouvement s'est aussi développé en réponse à la myopie organique de la social-démocratie et des ONG qui voulaient déprécier la radicalité de la proposition. Le mouvement des hors-la-loi essaye de dépasser les dommages institutionnels du système politique, et justement parce que les partis ont été contaminés par la pourriture, il se proclame non partidaire.

 

Il faut noter le rôle de la radio alternative, qui a été un mécanisme de rassemblement et d'unification, les gens venant jour après jour devant ses locaux pour les protéger des agressions, en syntonie avec les nouveaux secteurs. Notons aussi le rôle joué par les téléphones cellulaires, dont les " messages » permettaient d'adapter et de préciser les convocations ; celui des listes et des courriers électroniques qui diffusaient les consignes, les slogans, devenaient de lieux de rencontres et de débats.

 

Il ne s'agit pas de provoquer de nouveaux éblouissements ni de passer de l'adoration de l'indigénisme à celle de la citoyenneté. Il y a des sujets fondamentaux que la gauche traditionnelle n'a pas su aborder : la construction d'une politisation populaire et alternative dans le monde actuel, la démocratie au sein des mouvements et des partis, et la démocratie pour toute la société.

 

Il convient de s'arrêter sur certaines réflexions qui ont été mises en avant par les hors-la-loi : " Nous avons découvert qu'il y a une opportunité d'intervenir, d'influencer la vie du pays » ; " Nous avons été hors de notre condition de citoyens, de sujets ». Le quotidien El Comercio a reproduit ce dialogue entendu sur les ondes de la Radio La Luna : " Question de Velasco : Ceci [la mobilisation], c'est l'œuvre de… et de l'autre côté de la ligne téléphonique l'auditeur a terminé la phrase : …de la citoyenneté ».

 

Ces réflexions indiquent que, d'une part, la porte a été ouverte pour que d'autres secteurs accèdent au débat et à la politique sur une scène qui condamnait le travail politique, lui privilégiant l'administratif. D'autre part, il faut constater le sentiment de répugnance, de dégoût devant le spectacle donné jour après jour par les mandataires des pouvoirs exécutif (Lucio Gutiérrez), législatif (Omar Quintana) et judiciaire (le " petit » Castro), les authentiques mafieux du genre le plus grotesque. A partir de là apparaît aussi au grand jour la myopie de la social-démocratie et des ONG qui ont méprisé la radicalité du mouvement. Le mouvement des hors-la-loi essaye de dépasser les vices du système politique institutionnel. Il aspire a être non partidaire car les partis ont été contaminés par cette pourriture.

 

Il ne s'agit pas d'enterrer les partis, ni l'organisation en général — ce qui serait une erreur grave. Mais il faut les transformer complètement. C'est un nouveau moment dans la série des tentatives réitérées par le peuple équatorien. Après les étapes historiques qui ont fait du mouvement ouvrier le protagoniste, puis affirmé la centralité du mouvement indigène, aujourd'hui, face à la crise des deux précédents, émerge ce mouvement citoyen, avec ses doutes et ses espoirs.

 

 

 

traducteur
J.M. (de l'espagnol)