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Naissance de la " Gauche critique » au sein du PRC vue par la presse quotidienne

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L'Assemblée nationale des militants qui se sont regroupés lors du VIe congrès du Parti de la refondation communiste (PRC), qui s'est tenue à Rome les 23 et 24 avril, autour de la motion n° 4, intitulée " Une autre Refondation est possible », a suscité un large intérêt au sein de la gauche italienne et a été commentée par les médias. Nous reproduisons ci-dessous deux des articles parus dans la presse quotidienne orientée à gauche, Il Manifesto et Liberazione.
<i>Il Manifesto</i> est un quotidien lancé en 1968 par des militants du PC italien qui avaient rompu sur la gauche avec le parti, dirigé par Rossana Rosanda. <i>Liberazione</i> est le quotidien du Parti de la refondation communiste (PRC).

1. Rifondazione : le regroupement " Erre» devient la " Gauche critique » Par Giu. B, Il Manifesto

Une nouvelle composante du PRC a pris forme. Le samedi et le dimanche [23-24 avril 2005] s'est tenue en effet à Rome la réunion de la quatrième motion présentée lors du récent congrès de Venise : " Une autre Rifondazione est possible », qui, signée par Gigi Malabarba et Salvatore Cannavò, a rassemblé 6,5 % des mandats. Un regroupement dont le dirigeant du PRC, Fausto Bertinotti, espère qu'il sera son interlocuteur, car il est très intéressé par sa présence au sein de nombreux secrétariats de fédérations dans lesquelles sa majorité ne peut suffire pour remporter des congrès régionaux. Et il lorgne vers elle encore plus du fait de son attitude d'alliance-différence envers [Romano] Prodi. " Nous devrions exiger avec plus de force les élections anticipées — explique à ce sujet Cannavò. — Et les polémiques sur les consultations au Quirinale [débats au sommet de l'Union] ont montré que le PRC devrait récupérer son autonomie envers l'Union et envers la gestion modérée de l'opposition ».

" Gauche critique », tel est le nom choisi par les quelque deux cent militants présents du nouveau " regroupement programmatique » qui jusqu'à présent — même dans la géographie du congrès — étaient identifiés par le nom de leur revue, " Erre ».

" Nous voulons construire un regroupement qui soit à la fois un moyen et un projet politique et non une fraction ou un "parti dans le parti", nombriliste », explique Cannavò. " Nous voulons introduire une innovation dans la vie interne du PRC — il continue à être sous-directeur de Liberazione — qui doit faire cohabiter des projets et des pratiques différentes en son sein y compris pour ceux qui ne sont pas inscrits dans Rifondazione mais qui regardent avec intérêt son expérience, comme en témoigne l'initiative de Pietro Folena » (l'ex-porte-parole de la Gauche démocratique qui l'a récemment lâchée pour adhérer en tant qu'indépendant au groupe de Montecitorio du PRC).

Les trois axes principaux mis à l'ordre du jour de la réunion du nouveau regroupement furent : l'engagement " convaincu » pour le " oui » au référendum contre la loi 40 sur la fécondation assistée ; l'élargissement de la loi régionale sur le salaire social présentée par Rifondazione en Lombardie ; la réalisation à Rome le 2 juin prochain (la fête de la République) d'une " parade de paix » pour contrer la traditionnelle parade militaire.

Cannavò a encore insisté sur " l'envie de se mobiliser pour la chute de Berlusconi, qui, jusqu'à présent, n'a pas ressenti d'engagement dans ce sens ni de l'Union ni du PRC, mais qui ne doit pas servir de courte échelle à Prodi ». Le nouveau regroupement interne du PRC " se donne donc pour but de préparer une grande mobilisation sociale contre ce gouvernement et sa politique économique », une initiative proposée en son temps par le secrétaire général de la FIOM [Fédération de la métallurgie de la CGIL, principal syndicat italien dont la gauche a pris récemment la direction], Gianni Rinaldini, mais qui " fut accueillie par le silence le plus absolu ».

2. Naissance de la Gauche critique, regroupement programmatique pour chasser Berlusconi sans faire la courte échelle à Prodi. Par Beatrice Macchia, Liberazione

" Aujourd'hui, naît ici le regroupement politique de la motion "Une autre Rifondazione est possible", qui devient la tendance "Gauche critique" et qui veut être un instrument à la disposition du parti tout entier ». Gigi Malabarba, chef du groupe du PRC au Sénat, a ainsi sanctionné avec une grande sérénité la clôture de l'Assemblée nationale qui a vu réunis, samedi et dimanche dernier à Rome, plus de deux cent militants du PRC (en large partie jeunes et engagés dans les mouvements sociaux, les syndicats et le mouvement des femmes) désireux de donner une continuité à l'expérience de la quatrième motion du congrès. La proposition, déjà formulée au cours de la matinée dans le rapport introductif de Salvatore Cannavò (sous-directeur de Liberazione et membre de la Direction nationale du PRC) a semblé être un fait acquis pour ceux qui ont participé aux deux journées et en particulier à cette journée de samedi, où la réunion s'est scindée en huit groupes de travail, tous nombreux, qui ont fourni une série de propositions d'action fort riche (depuis l'engagement pour le référendum sur la procréation médicalement assistée au rassemblement du 15 mai contre la guerre, jusqu'à la campagne contre la précarité et pour un salaire social, en proposant que la loi lombarde rédigée par le PRC devienne un modèle dans toutes les régions où Rifondazione est maintenant dans l'exécutif).

" Nous voulons construire un regroupement qui soit à la fois un moyen et un projet politique — a expliqué dans l'introduction Cannavò — et non une fraction ou un "parti dans le parti", nombriliste ». " Nous voulons même introduire — expliquait Malabarba en conclusion — un élément d'innovation dans la vie interne du PRC, qui doit maintenant faire cohabiter des projets et des pratiques différentes, même pour ceux qui ne sont pas encore inscrits dans Rifondazione, mais qui regardent son expérience avec attention. L'initiative de Pietro Folena, du reste, va aussi dans cette direction. » Le nouveau regroupement refuse ainsi la cristallisation interne et propose " de vérifier la ligne du congrès lors des bifurcations qui se présenteront, en travaillant pour modifier la ligne actuelle du parti en construisant les mouvements et le conflit social ».

En ce qui concerne l'actualité, l'assemblée a réaffirmé le jugement négatif sur la gestion par l'ensemble du centre-gauche de la situation créée par le résultat des élections [régionales], critiquant l'absence de l'exigence d'élections [nationales] anticipées et la frilosité devant un réel engagement de la lutte pour renverser le gouvernement. " Au cours des semaines et des mois qui viennent, le renversement du gouvernement Berlusconi doit être un objectif central, sans que cela ne serve de courte échelle à Prodi », alors " qu'on se focalise sur la récupération de l'autonomie du PRC au sein du centre-gauche », une autonomie bien formelle, dit Cannavò, " comme en témoignent les polémiques sur les consultations du Quirinale ».

Parmi les initiatives les plus urgentes, il y a le référendum contre la loi sur la procréation médicalement assistée, " un test décisif pour le PRC et le centre-gauche », comme l'a souligné Nadia De Mond de la Marche des Femmes, mais aussi la campagne contre la loi 30, la mobilisation pour le renouvellement des accords collectifs, pour le retrait des troupes (le 2 juin pourrait devenir une journée de lutte), contre la loi Moratti pour préserver les biens communs. " Et il serait l'heure de préparer une grande manifestation sociale contre le gouvernement, une proposition faite il y a des mois par Gianni Rinaldini et que toute la gauche a étouffée par un silence total ». L'assemblée s'est conclue par l'élection, à l'unanimité, d'une coordination nationale et a chargée les membres de la direction nationale [du PRC] — Salvatore Cannavò et Franco Turigliatto — et de l'Exécutif national [du PRC] — Gigi Malabarba et Flavia d'Angeli — d'être ses porte-parole.

traducteur
J.M. (de l'italien)

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