Nous publions ici la déclaration commune de 16 sénatrices et sénateurs opposés au décret de financement de la mission militaire italienne en Afghanistan. Elle a été signée par (entre parenthèses le sigle du parti) : Mauro Bulgarelli (Verdi), José Luis Del Rojo (PRC), Loredana De Petris (Verdi), Anna Donati (Verdi), Fosco Giannini (PRC), Claudio Grassi (PRC), Gigi Malabarba (PRC), Marco Pecoraro Scanio (Verdi), Oskar Peterlini (SVP), Franca Rame (IDV), Natale Ripamonti (Verdi), Sen Fernando Rossi (PdCI), Gianpaolo Silvestri (Verdi), Dino Tibaldi (PdCI), Franco Turigliatto (PRC), Massimo Villone (DS).
Nous votons aujourd'hui la confiance au Gouvernement mais nous réaffirmons notre NON ! à la mission militaire en Afghanistan, que nous avions toujours refusée (en votant contre pour ceux d'entre nous qui étaient au Parlement) depuis novembre 2001, fidèles aux principes que contient l'article 11 de la Constitution.
Nous avions demandé avec force au nouvel exécutif un signe clair de discontinuité avec les politiques de guerre du gouvernement Berlusconi, en le montrant rapidement en même temps que le retrait du contingent irakien de l'Irak, prévu dans le programme de l'Union au moins en mettant fin à la participation italienne à Enduring Freedom et en élaborant un projet de stratégie de retrait de la mission multinationale FIAS (8), chaque jour plus intégrée dans les plans militaires de Washington.
Alors que le retrait de l'Irak a été prévu en retard, aucun retrait ne serait-ce que partiel n'a été annoncé en ce qui concerne le théâtre afghan, où, au contraire, un accroissement dramatique du potentiel de guerre est prévu par les forces alliées tant en ce qui concerne les troupes et un relatif élargissement des règles de leur engagement qu'en ce qui concerne le moyens de destruction dévastateurs.
Le fait de n'avoir pas accepté un accroissement d'instruments de la mort tel que l'OTAN le proposait à l'Italie ne peut être présenté comme un " succès », car dans la guerre une politique de la " réduction des dommages » présumée n'est pas acceptable.
Le début de la " réflexion » envisagée sur les missions militaire italiennes sera pour nous l'occasion pour avancer avec force le retrait de notre contingent de l'Afghanistan, en exerçant une pression sur le gouvernement pour qu'il développe dans toutes les instances internationales l'initiative contre la guerre en tant que moyen de réaliser les objectifs de paix. La guerre a alimenté et non réduit le terrorisme, la paix se prépare avec la paix.
Au Moyen-Orient, face à la très dangereuse escalade que nous voyons actuellement au Liban, ni l'Italie, ni l'Europe ne pourront peser de manière suffisamment crédible et avec assez d'autorité en faveur d'une solution négociée, si en même temps nous sommes engagés sur les autres fronts de la guerre.
Nous souhaitons que les si nombreuses voix qui à travers tout le pays se sont levées contre les missions de guerre et que les sondages qui reflètent l'espoir d'une majorité du peuple italien qui va même au-delà de l'électorat de l'Union, soient entendus par le nouveau gouvernement. Nous apprécions que nos positions soient aujourd'hui considérées par l'ensemble des forces politiques de la majorité comme non seulement légitimes; mais même sérieuses et représentatives. mais pour que cela ne reste pas des mots creux, nous demandons qu'ils se traduisent en actes. Le même scénario concernant l'Afghanistan dans quelques mois, avec la énième prorogation de la mission militaire, serait une régression et serait inacceptable pour nous.
Pour continuer notre bataille dans et hors les institutions, en faveur d'une vraie politique de paix menée par l'Italie, nous nous battrons non seulement pour le retrait de l'Afghanistan et de tous les théâtres de guerre, mais aussi, comme prévu dans le programme électoral de l'Union, contre l'armement nucléaire et les bases militaires dans notre pays, pour la réduction des dépenses militaires et pour affirmer une culture de paix dans toutes les instances de la société.