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Après un an de génocide, lutter encore et encore

par Joseph Daher
Conséquences d'un bombardement dans la ville de Gaza en décembre 2023. © Tasnim News Agency – CC BY-SA 4.0

« Il n’est pas invraisemblable d’estimer que jusqu’à 186 000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza »1. Ce constat ne cesse d’empirer…

La guerre génocidaire d’Israël contre les Palestinien·nes se poursuit. Les négociations pour un cessez-le-feu définitif n’ont pas abouti, alors que Tel Aviv ajoute continuellement de nouvelles conditions et refuse de revenir sur le maintien de ses troupes à Gaza, le long des couloirs de Netzarim, au centre, et surtout de Philadelphie, à la frontière avec l’Égypte, ainsi qu’au point de passage adjacent de Rafah. Le général Elad Goren a été nommé à la tête de l’administration civile israélienne rétablie dans la bande de Gaza. Il s’agit d’un nouveau poste au sein de l’unité de Coordination des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), une unité du ministère de la Défense dénoncée le 19 juillet par la Cour internationale de justice comme une continuation de l’occupation israélienne.

La Cisjordanie est le théâtre de violences et annexions de terres continues, de l’occupation israélienne.  Depuis le 7 octobre, plus de 670 personnes y ont été assassinées et plus de 5 000 ont été déplacées de force. Plus de 2 000 hectares de terres ont été déclarés propriété de l’État israélien qui a accordé aux juifs israéliens le droit exclusif de les louer depuis le 7 octobre. L’objectif principal de la stratégie israélienne en Cisjordanie est son annexion en dépossédant les Palestinien·nes.

Israël a également intensifié ses attaques criminelles et destructrices contre le Liban, entraînant la mort de plusieurs centaines de civil·es, le déplacement forcé de plusieurs centaines de milliers et des destructions massives. Tout cela se déroule avec la collaboration criminelle des puissances impérialistes occidentales qui fournissent un soutien militaire, économique et politique indispensable à l’État d’Israël.

Les classes dirigeantes partagent leurs expériences pour défendre leur ordre capitaliste autoritaire

Israël, en plus de rester un allié primordial de l’impérialisme occidental dirigé par les États-Unis, exporte dans le monde entier ses armes, ses systèmes d’armements de sécurité et ses technologies de pointe, utilisées contre les Palestinien·nes, pour aider d’autres États à réprimer leur propre population et à « militariser et sécuriser » leurs frontières contre les populations migrantes. Selon le ministère israélien de la Défense, les exportations d’armes du pays ont totalisé 13,1 milliards de dollars en 2023, un record historique, car Israël a doublé ses exportations d’armes au cours des cinq dernières années.

La guerre génocidaire contre Gaza est le reflet de la profonde crise politique mondiale. Israël est une société ouvertement raciste et répressive dans la manière dont elle traite la population palestinienne. C’est devenu un modèle que les partis d’extrême droite et de droite néolibéraux aimeraient suivre, ignorant le droit international, étant totalement libres de traiter comme ils le souhaitent les populations non blanches, que ce soit de nouveaux migrant·es ou de différentes minorités.

C’est pourquoi la solidarité avec la lutte palestinienne et le soutien à la campagne Boycott Désinvestissement et Sanctions ont été et sont de plus en plus criminalisés dans les États occidentaux. Il s’agit d’un objectif plus large visant à cibler la gauche radicale et les mouvements de contestations progressistes et faire reculer les droits démocratiques, dirigé contre tous ceux qui défient le système capitaliste dominant.

Face au crime de génocide et aux menaces de guerre régionale, maintenir et approfondir les mobilisations populaires de solidarité

Le rôle de la gauche radicale est de participer à la construction et à la structuration des mouvements de solidarité avec la Palestine afin de défier nos propres classes dirigeantes en montrant leurs liens politiques, économiques et militaires avec l’État israélien.

Ces mobilisations populaires permettent également de créer les conditions d’une potentielle (re)structuration d’un pôle de gauche et progressiste au sein de nos sociétés, avec la conscience croissante qu’une victoire de la cause palestinienne serait une victoire de l’ensemble du camp des opprimé·es et des exploité·es opposé·es aux pulsions destructrices du capitalisme néolibéral et à la montée des mouvements fascistes, qui sont les deux projets politiques dominants menaçant les classes populaires et ouvrières.

Lutter pour la Palestine est aussi une manière de défendre les droits de tous ceux qui s’engagent dans la contestation de ce système mondial capitaliste autoritaire et inégalitaire. L’affaiblissement des classes dirigeantes occidentales et autres, c’est l’affaiblissement de l’État d’apartheid colonial et raciste d’Israël et vice versa.

Le 28 septembre 2024

  • 1

    The Lancet, 5 juillet 2024.

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