Défendons les militants socialistes et écologistes d'Ijevsk

Dmitriy Tsarenko

Exigeons l'abandon des accusations à motivation politique portées contre Dmitriy Tsarenko !
Depuis fin avril, <b><font color="red">Dmitriy Tsarenko</font></b> (dit Morozov), un des dirigeants du Mouvement socialiste russe en Oudmourtie, à Ijevsk, centre industriel de l'Oural, subit une pression croissante de la part de l'appareil d'État, en particulier du Centre de lutte contre l'extrémisme du ministère de l'Intérieur, souvent utilisé par les autorités contre les opposants politiques.

Synthèse

Le 15 mai, la police a tenté de l'inculper d'une tentative d'incendie criminel contre le bureau du parti au pouvoir, Russie Unie, et le 18 mai Dmitriy a été officiellement inculpé pour le ridicule délit de " justification du terrorisme » en rapport avec un discours qu'il a prononcé lors d'une manifestation en mars. Morozov avait alors exigé la libération des antifascistes emprisonnés dans le cadre de " l'affaire du Réseau » (1), qui a été fabriquée par la police secrète. Selon le code pénal russe, une telle accusation peut entraîner une peine jusqu'à trois ans de prison.

Toute condamnation de Tsarenko serait un nouvel exemple effroyable de la répression du gouvernement russe contre son opposition. Elle créerait un précédent très dangereux, permettant d'accuser pratiquement tout défenseur des prisonniers politiques d'être accusé du même crime. La plus ancienne organisation russe de défense des droits humains, Memorial, considère que les accusés dans " l'affaire du Réseau » sont des prisonniers politiques.

Nous pensons que les accusations criminelles portées contre Dmitriy ont des motifs politiques et sont liées à son rôle actif dans l'organisation des actions de plusieurs centaines de personnes contre la construction d'une usine de traitement des déchets dangereux à Kambarka, la ville voisine, bordée par des plans d'eau, ainsi qu'à sa critique ouverte du gouverneur de la République d'Oudmourtie, Alexandre Bretchalov, et à son projet de se présenter aux élections locales cette année.

Cette répression visant Tsarenko s'inscrit dans la tendance à la répression croissante que nous avons observée le mois dernier, alors que le niveau de confiance des Russes dans le gouvernement s'effondre, car celui-ci s'est avéré incapable d'endiguer la propagation de l'épidémie et de fournir un soutien matériel à la population confinée.

Nous vous demandons de contribuer au lancement d'une campagne internationale de solidarité avec Dmitriy Tsarenko. Contactez vos alliés de gauche, du militantisme environnemental et de défense des droits humains, faites connaître son cas en utilisant les hashtag #HandsOffMorozov #SolidarityIsNotaCrime, et envoyez des lettres demandant l'abandon des charges aux ambassades de la Fédération de Russie dans vos pays, ainsi qu'au Comité d'investigation et au gouvernement de la République d'Oudmourtie !

* Pour toute information complémentaire, on peut écrire à ou consulter le site web du Mouvement socialiste russe : http://anticapitalist.ru/

notes
1. En février 2020, sept militants jeunes de gauche ont été condamnés par la Cour militaire de Penza, présidée par le juge Youriy Kloubkov, à des peines de prison de 6 à 18 ans, accusés d'avoir constitué une " organisation terroriste » nommée " Réseau ». Deux autres accusés attendent un jugement par la Cour de Saint-Petersbourg. Ce verdict a provoqué de nombreuses protestations et manifestations. " Ces accusations de terrorisme sont le fruit de l'imagination des services de sécurité russes et ont été fabriquées dans le but de faire taire ces militants. Le procès a été un simulacre - les accusés disent que leurs aveux ont été extorqués par la torture et les prétendues preuves sont contredites par les faits », a déclaré Natalia Prilutskaya, chercheuse d'Amnesty International Russie.