Que vive la révolution tunisienne !

Le PST salue la lutte courageuse du peuple tunisien qui a fait tomber le dictateur Ben Ali et redonné espoir aux peuples de la région et du monde.

La première victoire de la révolte sociale et démocratique des masses populaires tunisiennes est d'avoir dévoilé le vrai visage de cette vitrine du libéralisme. Un mois de luttes et de sacrifices ont montré au monde que le soit disant miracle tunisien n'est pas seulement fait de la misère de l'arrière pays mais que, partout en Tunisie, il est bâti sur la répression, l'humiliation et la corruption. Partout en Tunisie, le chômage des jeunes est massif et la paupérisation progresse avec la crise mondiale condamnant ce modèle tant vanté par nos classes dirigeantes.

L'autre leçon importante qui ressort de cette épopée historique, c'est que la révolution est possible, même dans nos pays. Les guerres de libération avaient porté haut l'espoir d'un changement par la lutte des masses. Mais il y a eu tant de déconvenues, tant de déceptions. Récemment encore, l'explosion populaire d'octobre 19881 qui a débouché sur une impasse barbare semblait déconsidérer la révolte. L'explosion de janvier 2011 finit dans la confusion. Et bien, oui la révolution est possible ! Elle est, même, le seul moyen pour un changement radical.

Le gouvernement provisoire, bénaliste sans Ben Ali, donne l'impression désagréable d'une révolution de Palais pour voler au peuple sa victoire et maintenir la tutelle impérialiste. Mais ce n'est pas fini. La révolution continue !

Nous ne reprochons pas à Sarkozy et à ses prédécesseurs de soutenir la dictature comme s'ils étaient des modèles de vertu. Nous leur disons arrêtez de piller la Tunisie ! Ce n'est pas par sadisme que Ben Ali, et d'autres, ont fait de leur pays une prison, c'est pour satisfaire les exigences des tuteurs impérialistes, européens et américains. La répression policière et l'oppression sociale sont destinées à garantir à ses parrains une main d'œuvre bon marché et soumise pour procurer des vacances pas chères aux citoyens des puissances protectrices, pour permettre aux multinationales des délocalisations profitables.

Le PST salue l'UGTT dont les grèves et les manifestations ont structuré la protestation populaire l'UGTT qui, aujourd'hui encore, exprime sa loyauté aux aspirations des masses. Le PST salue les militants qui continuent le combat pour la libération sociale et démocratique du peuple tunisien. ■

Alger, le 18 janvier 2011

* Déclaration adoptée par le Secrétariat national du Parti socialiste des Travailleurs (PST) d'Algérie.

notes
1. En octobre 1988, des centaines de milliers de jeunes Algériens, soutenus par le peuple, ébranlent la dictature, ouvrant une nouvelle période politique. Grèves, manifestations, émeutes. L'armée tire sur de jeunes manifestants et fait 500 morts. Ces évènements sont suivis par une ouverture démocratique et la fin du parti unique. [NDLR Inprecor]