Victoire des mineurs de Potosi

Source : Trybuna Robotnicza n° 130 du 21 mai 2009

San Vicente dans le département andin Potosi au nord de la Bolivie est connu des passionnés de la mythologie des Westerns. En 1908 la population locale y a réglé leur compte aux fameux bandits nord-américains Butch Cassidy et Sundance Kid. Récemment on a reparlé à nouveau de ce village.

Le 29 avril 2009 le syndicat des mineurs y a occupé la mine d'argent, de zinc et de cuivre, située à 4 500 m au-dessus du niveau de la mer. Elle appartient à la compagnie canadienne Panamerican Silver. Les mineurs, armés de bâtons de dynamite, y ont bloqué les voies d'accès et ont séquestré la direction. Ils exigeaient le renvoi de deux directeurs, qui brutalisaient les salariés, imposaient la surexploitation et pourchassaient les syndicalistes.

Du fait de la crise, les prix des minéraux baissent sur le marché mondial, ce que les multinationales affrontent par des licenciements, par le rallongement de la journée du travail (et son intensification) allant jusqu'à 12 heures, et par le gel ou la baisse des salaires. Elles utilisent les méthodes classiques d'extorsion de la plus-value absolue, décrites par Marx dans Le Capital.

Après sept jours d'occupation, la compagnie a relevé de leurs fonctions les deux directeurs et les travailleurs ont repris le travail. L'occupation victorieuse — les syndicalistes boliviens l'ont nommée " grève avec contrôle ouvrier de l'entreprise » — a eu un large écho dans les autres mines boliviennes.

En 1946 le Congrès de la Fédération des mineurs de Bolivie avait adopté les " Thèses de Pulacayo », devenues une référence historique. Voici une de ces thèses : " Lorsque les employeurs sont incapables de donner à leurs esclaves un morceau de pain supplémentaire, lorsque le capitalisme pour survivre doit réduire les salaires et liquider les acquis des salariés, lorsque à toutes les revendications on répond par la menace de fermeture de l'entreprise, les salariés n'ont d'autre possibilité que d'occuper les mines et de reprendre eux- mêmes la production sous leur contrôle. »

 

 

 

traducteur
J.M.