Inégalités sociales en France

par Didier Epsztajn

L'état des inégalités en France 2007, Sous la direction de Louis Maurin et Patrick Savidan, Observatoire des inégalités, Belin 2006, 251 pages 19,90 euros.

Ce livre publié par l'Observatoire des inégalités est divisé en deux parties : données et analyses. Les données ne se limitent pas aux revenus, niveau de vie, patrimoine, elles concernent aussi l'éducation, la formation, l'emploi, le chômage, la santé, les modes de vie, le logement, les catégories sociales, les hommes et femmes, les âges et les générations, les Français et les étrangers, les territoires. Deux chapitres sont de plus consacrés à des comparaison avec le reste de l'Europe et du monde.

Les données statistiques ne sont certes pas homogènes mais permettent cependant de faire ressortir la baisse de certaines inégalités sur le temps long et l'inversion de cette tendance depuis le début de la contre-révolution libérale. Pour d'autres inégalités, les données soulignent plutôt leur perdurance mais aussi leurs nouvelles modalités.

Vingt textes (participation entre autres de Denis Clerc, Christophe Ramaux, Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot, Margaret Maruani, etc.) déclinent ensuite différentes analyses plus précises sur les principales inégalités L'ensemble est plutôt de grande qualité même si certains angles de présentation peuvent être sujets à forte polémique (je pense particulièrement à l'article de Dominique Méda et Alain Lefevre sur les modèles sociaux.

La contribution d'Alain Bihr et Roland Pfefferkon souligne le fait que le caractère systémique des inégalités sociales reste encore trop souvent occulté quand elles sont évoquées.

Un livre donc à consulter pour ses statistiques et la qualité et le champ de ses analyses.

" Le combat contre l'injustice a besoin d'une représentation correcte des faits auxquels il s'attaque, et il est urgent de rendre objective l'observation que les salariés les moins qualifiés, les minorités ethniques, les femmes ne souffrent pas seulement de revenus inférieurs mais également d'un moindre accès à toutes les formes de l'autonomie et à des relations sociales symétriques et valorisantes » (Marc Fleurbaey)