Radical Socialist, section indienne de la IVe Internationale, s’associe à la déclaration de cette dernière publiée le 13 juin sur la guerre d’agression menée actuellement par Israël contre l’Iran. Dans le même temps, elle aborde certaines préoccupations, dont certaines sont brièvement mentionnées dans la déclaration de la FI, d’autres spécifiques au contexte indien.
Le prétexte fallacieux invoqué par Israël pour justifier son agression est « empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire ». En réalité, l’Iran ne possède pas d’armes nucléaires, contrairement à Israël. L’Iran est signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) depuis 1970, contrairement à Israël. L’Iran a coopéré à plusieurs reprises avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dont les agents ont surveillé le développement d’un programme nucléaire non militaire en Iran. Sous la direction du président américain de l’époque, Barack Obama, l’Iran a signé le Plan d’action global conjoint (JCPOA), en vertu duquel l’Iran a accepté des restrictions plus strictes sur son programme nucléaire et un renforcement de la surveillance par l’AIEA en échange d’un assouplissement des sanctions. L’AIEA a confirmé la coopération et le respect de l’Iran jusqu’en 2018, date à laquelle les États-Unis, sous la présidence de Trump, ont abandonné le JCPOA. Ces derniers jours, Israël et les États-Unis ont engagé des négociations avec l’Iran sous de faux prétextes. Bien que des pourparlers aient été prévus pour dimanche, Israël préparait depuis longtemps des opérations militaires, en toute connaissance de cause des États-Unis. Avant les frappes, les États-Unis ont ordonné au personnel non essentiel de leur ambassade et au personnel non militaire de quitter l’Asie occidentale. Peu après, Israël a bombardé l’Iran et assassiné Ali Shamkhani, l’un des principaux négociateurs nucléaires iraniens. Cependant, dans une tournure orwellienne, les médias grand public rapportent, à l’instar de la récente déclaration du G7, qu’Israël a le droit de se défendre (ce qui signifie qu’il n’est pas l’agresseur mais la victime) et que l’Iran est la cause de l’instabilité dans la région (ce qui signifie que l’Iran est l’agresseur, même si c’est Israël qui a agi de mauvaise foi et qui a en fait assassiné l’un des principaux négociateurs de l’Iran).
Cette agression vise à inverser le revirement de l’opinion publique dans de nombreux pays impérialistes à l’égard des dirigeants sionistes et de l’État israélien. Les activités génocidaires d’Israël sont si impopulaires (53 % des personnes aux États-Unis, 61 % au Royaume-Uni et 60 % au Canada ont une opinion défavorable d’Israël, selon un récent sondage Pew Research) que certains journalistes conservateurs, qui ont rendu compte de manière positive sur Israël depuis le 7 octobre 2023, ainsi que certains acteurs étatiques de premier plan de tous les pays impérialistes (à l’exception des États-Unis) ont publiquement fait part de leur malaise face aux actions israéliennes. L’agression actuelle d’Israël contre l’Iran a une fois de plus poussé les pays impérialistes à se rallier à sa cause et les médias grand public à présenter Israël, un pays qui commet activement un génocide contre une population affamée et sans défense, comme la victime.
La véritable raison de l’agression armée israélienne est le changement de régime en Iran. Cela est démontré par leur volonté explicite d’assassiner le guide suprême de l’Iran, ainsi que par leurs assassinats de hauts responsables militaires, ce qui rend leurs actions extrêmement préoccupantes. En effet, un changement de régime imposé par l’impérialisme, que nous rejetons catégoriquement, est fondamentalement différent des luttes populaires en cours en faveur de la démocratie contre le régime réactionnaire iranien.
L’Inde entretient des relations avec Israël et l’Iran. Elle est le plus gros acheteur d’armements israéliens et entretient également des relations économiques avec l’Iran. Cependant, compte tenu des rivalités géopolitiques actuelles et de la proximité de la Chine avec l’Iran, l’Inde a jugé prudent, d’un point de vue géopolitique, de se positionner près de Tel-Aviv et de Washington. Elle s’est distanciée d’une déclaration de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) condamnant fermement les actes de guerre israéliens. Nous trouvons ces actions de l’Inde hautement condamnables et immorales. Elles ne peuvent être dissociées de la montée de l’islamophobie virulente en Inde, qui fait de l’État d’apartheid israélien un allié naturel. Le même sondage Pew Research qui a montré une baisse de la popularité d’Israël dans les pays impérialistes révèle que c’est en Inde que l’opinion défavorable à Israël est la plus faible : seuls 29 % des Indiens ont une opinion négative d’Israël. Radical Socialist dénonce les actions diplomatiques de l’Inde et appelle les travailleurs et la société civile indiens à reconnaître la dangereuse agression d’Israël et à exiger que l’Inde suspende ses relations économiques et militaires avec Israël. Il appelle également au renforcement du mouvement de la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions en faveur de la Palestine.
Le 17 juin 2025
