
Malgré la répression, les organisateurs ont promis de maintenir la marche prévue vers la frontière de Rafah avec la bande de Gaza.
Selon certaines informations, les autorités égyptiennes ont arrêté et expulsé des dizaines de militants arrivés dans le pays pour participer à la Marche mondiale vers Gaza, qui vise à briser le blocus israélien sur l’enclave assiégée.
Malgré la répression, les organisateurs affirment que la marche, qui doit débuter vendredi, « se poursuit ».
« Nous tenons à préciser que la Marche mondiale se poursuit malgré les retards et les expulsions dont ont été victimes environ 170 personnes à l’aéroport du Caire », ont-ils déclaré jeudi dans un communiqué de presse.
« Nos services juridiques travaillent sur ces dossiers, car nous avons tous respecté toutes les exigences légales des autorités égyptiennes », ajoute le communiqué.
« Exiger la fin » du génocide
Les organisateurs ont souligné que « des milliers de participants à la marche sont déjà en Égypte, prêts à commencer demain leur voyage vers El Arish, puis à poursuivre à pied jusqu’à Rafah, où nous espérons arriver dimanche ».
Ils ont déclaré « espérer pouvoir travailler aux côtés du gouvernement égyptien en tant que partenaire clé et précieux », ajoutant : « Nos priorités sont les mêmes : exiger la fin du génocide palestinien ».
Expulsés malgré leurs papiers
Saif Abukeshek, porte-parole du mouvement, a déclaré à l’AFP que « plus de 200 participants ont été arrêtés à l’aéroport du Caire ou interrogés dans des hôtels du Caire ». Parmi eux se trouvaient des ressortissants américains, français, néerlandais et algériens.
Les militants ont fait part de leur frustration sur les réseaux sociaux, certains partageant des images de l’aéroport ou des hôtels.
« Forcés » de monter dans l’avion
Un membre d’une délégation néerlandaise a partagé une vidéo montrant un grand groupe de militants « forcés à monter dans l’avion ».
« Vous pouvez voir qu’il a nos passeports », dit-on entendre le militant, suivi de cris « Honte à vous ».
Un militant marocain arrivé au Caire a déclaré dans une vidéo partagée par Middle East Eye que les autorités égyptiennes avaient détenu des militants pendant des heures avant de les expulser.
« Après notre arrivée avec un billet et un visa valides, et alors que tout semblait en ordre, ils nous ont détenus pendant plus de trois heures », a-t-il déclaré.
Certains ont été autorisés à entrer dans le pays, mais « 12 ont été renvoyés », a-t-il déclaré, ajoutant que les conditions de détention étaient « psychologiquement pénibles ».
Une autre vidéo montrait des dizaines d’Algériens expulsés, certains scandant « Quelle honte ! Ils ont vendu Gaza pour des dollars », selon le Quds News Network.
L’AFP a également rapporté qu’une délégation grecque avait déclaré dans un communiqué que des dizaines de ressortissants grecs étaient détenus à l’aéroport « alors qu’ils disposaient de tous les documents de voyage légaux, n’avaient enfreint aucune loi et avaient suivi toutes les procédures légales pour entrer dans le pays ».
Conditions imposées par l’Égypte
L’Égypte a déclaré mercredi que toutes les délégations étrangères souhaitant se rendre dans la zone frontalière près de Gaza, y compris la ville d’Arish et le passage de Rafah, devaient obtenir une « autorisation préalable » par les voies officielles.
« La seule façon pour les autorités égyptiennes de continuer à examiner ces demandes est de suivre les contrôles et mécanismes réglementaires en place depuis le début de la guerre à Gaza, qui consistent à soumettre une demande officielle aux ambassades égyptiennes à l’étranger ou par l’intermédiaire des ambassades étrangères au Caire, ou des représentants d’organisations, au ministère des Affaires étrangères », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère a souligné qu’« aucune demande de visite en dehors du cadre établi ne serait prise en considération ».
Les « attentes » d’Israël
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a exhorté mercredi Israël à bloquer la marche ainsi que le convoi Sumoud (Résistance), qui a quitté la Tunisie en début de semaine.
« Je m’attends à ce que les autorités égyptiennes empêchent l’arrivée des manifestants djihadistes à la frontière égypto-israélienne et ne leur permettent pas de mener des provocations ou de tenter d’entrer à Gaza », aurait déclaré M. Katz dans un communiqué.
Dans le même temps, un convoi humanitaire composé de bus et de voitures se dirige également vers l’Égypte afin de briser le siège de Gaza.
Composé de 12 bus et 100 voitures particulières, le convoi Sumoud (résilience en arabe) de plus de 1 000 participants, mené par la société civile tunisienne ainsi que des participants d’Algérie, du Maroc, de Mauritanie et de Libye, a quitté la capitale tunisienne lundi.
Génocide en cours
Depuis qu’Israël a rompu le cessez-le-feu le 18 mars, il a tué et blessé des milliers de Palestiniens dans toute la bande de Gaza lors de bombardements aériens sanglants qui se poursuivent encore aujourd’hui.
Le 7 octobre 2023, à la suite d’une opération de la résistance palestinienne dans le sud d’Israël, l’armée israélienne a lancé une guerre génocidaire contre les Palestiniens, tuant plus de 55 000 personnes, en blessant plus de 127 000 et en laissant plus de 14 000 disparus.
Malgré la condamnation habituelle du génocide israélien par de nombreux pays à travers le monde, peu de mesures ont été prises pour demander des comptes à Israël.
Affaire devant la CIJ
Israël fait actuellement l’objet d’une enquête pour crime de génocide devant la Cour internationale de justice, tandis que des criminels de guerre présumés, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahou, sont désormais officiellement recherchés par la Cour pénale internationale.
Le génocide israélien a été largement défendu, soutenu et financé par Washington et quelques autres puissances occidentales.
Publié le 12 juin 2025 par Palestine Chronicles (PC, Anadolu, agences)