Nous lançons notre appel annuel pour abonder notre Fonds permanent de solidarité Asie de l’année 2025. Nous sommes engagés dans une spirale mortifère d’aggravation des multiples crises dont nous subissons les effets – depuis « l’accélération réactionnaire » internationale symbolisée par l’élection de Donald Trump, jusqu’à un réchauffement climatique hors contrôle. Maintenir les solidarités, sous toutes leurs formes, est une urgence qui ne se dément pas. L’engagement de notre association est d’assurer la continuité de cette solidarité, y compris financière, envers des mouvements dont nous soutenons l’action, dans quatre pays asiatiques, pour l’appui qu’elles assurent à des populations profondément affectées par des catastrophes d’origine humaine ou naturelle.
En septembre, notre fonds de solidarité était presqu’épuisé. Nous avons lancé un appel pour que la « soudure » puisse être assurée jusqu’à la fin de l’année ; elle l’a été. Plus généralement, nous avons pu, en 2024, assurer à nos organisations partenaires un soutien financier comparable à celui des années précédentes. Tout cela n’était pas acquis d’avance. Nous tenons, d’ores et déjà, à remercier vivement toutes celles et tous ceux qui nous l’ont permis.
Le bilan financier de 2024 ne pourra cependant être fait qu’au début de l’an prochain en tenant notamment compte du résultat de notre appel que nous lançons pour abonder le fonds de solidarité 2025.
Rappelons à ce sujet que :
• L’intégralité des dons que nous recevons est transmise à nos partenaires. L’équipe d’ESSF assure elle-même les frais relatifs à la tenue du site Internet ou à la diffusion des Lettres d’information. Personne n’est rémunéré pour cette activité militante sous quelque forme que ce soit.
• Tous les dons comptent, petits ou grands. Ne renoncez pas à en effectuer parce qu’ils seraient « trop loin du compte » au regard des besoins. Outre l’apport financier, jamais négligeable quand ils se multiplient, ils constituent un geste de solidarité politique auquel sont sensibles les mouvements que nous soutenons. Si vous pouvez faire un gros don, n’hésitez pas non plus !
• Celles et ceux qui sont résidents fiscaux en France peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt. Pour les impôts 2024, les dons doivent être effectués avant le 31 décembre minuit, la date du virement faisant foi, ou la date du chèque (les derniers pouvant nous arriver début janvier).
• Nous aidons les mouvements que nous soutenons à poursuivre leurs actions envers des populations en situation de grande fragilité. C’est à eux de juger des priorités sur le terrain, avec la volonté de reconstituer (après le trauma d’une catastrophe) et de renforcer les capacités d’auto-organisation des secteurs populaires au sein desquels ils interviennent.
• L’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est font partie des régions du monde où les effets de la crise climatique sont les plus violents, avec une alternance de sécheresses et de pluies diluviennes. Dans certaines zones, l’augmentation des températures, combinée à un taux élevé d’humidité, a des conséquences majeures sur la santé, sur les conditions de vie. La hausse du niveau des océans impacte toute la ligne côtière et les estuaires. Le chaos climatique tend par ailleurs à aggraver les pics périodiques de pollutions atmosphériques.
La « polycrise » frappe partout au Nord, au Sud, à l’Ouest à l’Est, alors que les pouvoirs établis (politiques et économiques) réduisent toujours plus les moyens sans lesquels aucune politique publique permettant de protéger les populations n’est concevable. Dans l’adversité, nous ne pouvons faire front qu’en renforçant nos solidarités locales et internationales : luttes communes et soutien réciproque. Ce soutien, aussi réciproque soit-il, implique de notre part un engagement financier. La raison d’être de cet appel.
Nous ne sommes toujours pas en mesure de rétablir des liens opérationnels en Birmanie. Nos quatre partenaires actuels sont donc :
• Aux Philippines, la coalition MiHANDs. Basée à Mindanao, dans le sud de l’archipel, elle peut aussi intervenir dans des îles avoisinantes. Elle organise en réseau une cinquantaine d’associations qui mutualisent leurs compétences spécifiques afin d’agir ensemble pour répondre à des situations de crise et renforcer les capacités d’auto-organisation durable des communautés populaires. Elle est notamment active dans la région où cohabitent les populations de cultures chrétienne ou musulmane, ainsi que les peuples indigènes Lumad.
L’année 2024 a, notamment, confirmé la tendance à l’accroissement du nombre de typhons qui frappent l’archipel et de leur puissance. Par ailleurs, la situation des populations minoritaires dans la région administrative Moro de Mindanao ne cesse de se dégrader en l’absence d’une transcription locale de la reconnaissance formelle de leurs droits (qui existe à l’échelle nationale). Le réseau MiHANDs est particulièrement actif sur cette question.
• En Indonésie, le mouvement « Femmes libres ». Tout en participant à des initiatives collectives sur diverses questions et en collaborant étroitement avec des syndicats, cette association, basée dans les zones industrielles de Djakarta et de Sukabumi (Java occidental), intervient avec les ouvrières du secteur de l’habillement pour la défense de leurs droits sociaux et reproductifs (non respectés par les employeurs), contre les violences de genre dans la sphère domestique comme sur le lieu de travail. Elle mène de front campagnes éducatives, conférences, aide à l’auto-organisation, soutien à des manifestations de femmes…
En 2024, la répression contre la société civile s’est accrue. De nombreuses mobilisations ont eu lieu, pour les droits du salariat, des femmes, des LGBT+, de minorités ethniques...
• Au Bangladesh, les associations jumelles paysannes BKF (hommes) et BKS (femmes). Elles sont principalement implantées dans le sud-ouest du pays. La majorité de leurs membres sont des paysan.nes qui occupent des terres publiques (de grands bancs de sable qui apparaissent dans les estuaires), les mettent en culture et demandent la reconnaissance légale de leurs droits d’usage. Les membres du BKF-BKS doivent faire face à la violence des hommes de main de propriétaires fonciers. En cas de catastrophe humanitaire, ces associations peuvent apporter de l’aide en d’autres lieux. Associées à un syndicat et à une organisation de peuples indigènes, elles participent à des activités unitaires, notamment à Dacca, où se trouve leur siège national, sur un large éventail de questions.
En 2024, malgré une répression très sévère, le régime dictatorial de la Première Ministre Sheikh Hasina a été renversé par une vaste mobilisation étudiante et populaire - une grande victoire. Malheureusement, le nouveau Premier Ministre par intérim, Muhammad Yunus, Prix Nobel d’économie, est un fervent défenseur de l’ordre néolibéral.
Les catastrophes climatiques se sont succédées, avec en particulier la montée des eaux océaniques, la salinisation croissante de l’estuaire et des rivières et les inondations. Les populations qui sombre dans la grande pauvreté se comptent par millions.
• Au Pakistan, la Labour Education Fondation (LEF) et la Crofter Fondation (CF). Cette dernière a pour priorité la défense des intérêts de la paysannerie. Elle collabore étroitement avec la LEF qui aide les travailleur·ses des secteurs formel et informel à s’organiser, à se former, et à revendiquer leurs droits sociaux, économiques et politiques en vue de transformer en profondeur les rapports de pouvoir. Basée à Lahore, elle intervient dans tout le Pakistan. Une partie de l’aide que nous leur apportons est destinée aux territoires himalayens sous administration pakistanaise (Gilgit-Baltistan, Cachemire).
En 2024, les élections de février ont exprimé un rejet de l’ordre militaire, mais l’armée n’en garde pas moins une large marge de manœuvre. Entre dictats du FMI, chaleurs extrêmes, inondations, précarité sociale et pics de pollution toxique, tous aggravés par la crise climatique, les conditions de survie dans un nombre croissant de régions deviennent aléatoires.
* * *
Ces dernières années, les populations de cette partie du monde ont subi des chocs traumatiques successifs. A chaque choc, les conditions d’existence des milieux populaires sont structurellement fragilisées, leur dépendance par rapport aux pouvoirs établis est aggravée. Les effets d’un choc sont loin d’avoir été surmontés, qu’un nouveau se produit.
Le rôle que joue nos partenaires n’en est que plus important, pour aider les communautés populaires à faire face, mais ils doivent intervenir dans des situations toujours plus dégradées et, souvent, dangereuses.
Nous remercions d’avance toutes celles et tous qui pourront nous aider à engager l’année 2025 dans de bonnes conditions financières, tout en sachant que l’augmentation du coût de la vie pèse sur chacune et chacun d’entre nous.
ESSF, 20 novembre 2024
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