Les concentrations atmosphériques de méthane n’ont jamais été aussi élevées depuis au moins 800 000 ans. Le budget mondial du méthane pour 2024 montre une augmentation de 20% des émissions de méthane dues aux activités humaines au cours des deux dernières décennies.
Le méthane est l’un des trois principaux gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique. Il ne reste dans l’atmosphère que quelques décennies, moins longtemps que le dioxyde de carbone et l’oxyde nitreux (N2O), mais son potentiel de réchauffement global à court terme est le plus élevé, car il retient davantage de chaleur dans l’atmosphère.
Le budget, établi par le Global Carbon Project, couvre 17 sources naturelles et anthropiques (induites par l’homme). Il montre que le méthane a augmenté de 61 millions de tonnes métriques par an.
«Nous avons observé des taux de croissance plus élevés pour le méthane au cours des trois dernières années, de 2020 à 2022, avec un record en 2021», explique Pep Canadell, directeur du Global Carbon Project. «Cette augmentation signifie que les concentrations de méthane dans l’atmosphère sont 2,6 fois plus élevées que les niveaux préindustriels (1750).» Les activités humaines sont responsables d’au moins deux tiers des émissions mondiales de méthane, ajoutant environ 0,5°C au réchauffement climatique qui s’est produit jusqu’à présent.»
Le rapport conclut que l’agriculture est à l’origine de 40% des émissions mondiales de méthane d’origine anthropique. Le secteur des combustibles fossiles en produit 34%, les déchets solides et les eaux usées 19%, et la combustion de la biomasse et des biocarburants 7%.
Les cinq principaux pays émetteurs en 2020 étaient la Chine (16%), l’Inde (9%), les Etats-Unis (7%), le Brésil (6%) et la Russie (5%).
L’Union européenne (UE) et l’Australasie [Australie et Nouvelle-Zélande, intégrées à une partie de l’Océanie] ont réduit leurs émissions anthropiques de méthane au cours des deux dernières décennies. Toutefois, les tendances mondiales mettent clairement en péril les engagements internationaux visant à réduire les émissions de méthane de 30% d’ici à 2030.
Pour des trajectoires d’émissions nettes nulles compatibles avec l’objectif de l’Accord de Paris [décembre 2015, COP 21] d’une augmentation maximale de la température de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, les émissions anthropiques de méthane doivent diminuer de 45% d’ici à 2050, par rapport aux niveaux de 2019.
Article publié sur le site Climate&Capitalism le 10 septembre 2024; traduction par la rédaction A l’Encontre.