Que vient faire l’Azerbaïdjan dans les questions coloniales françaises ? Explication d’une escroquerie politique.
Les autorités françaises ont accusé l’Azerbaïdjan « d’ingérence » dans leurs affaires « intérieures » en particulier en Nouvelle Calédonie (c’est-à-dire de Kanaky). Il est exact que des représentants d’organisations ou institutions de Kanaky, ainsi que des organisations antillaises, guyanaises et corses ont participé à des rencontres initiées par l’Azerbaïdjan, tandis que les autorités de ce pays apportaient leur « soutien » au combat anticolonial de ces organisations. Des agents politiques et des médias azerbaïdjanais se sont rendus dans ces territoires
La crise dramatique, nationale et sociale, qui secoue la Kanaky depuis avril 2024, l’émotion qu’elle a suscitée et la tension qui subsiste ont occulté cette question « azerbaïdjanaise », la priorité étant pour les forces progressistes, sur le terrain comme en France, la dénonciation de la répression et du retour à l’ordre colonial dans ce pays.
Retour sur la réaction coloniale des autorités françaises
Il faut d’abord bien entendu rappeler ce qu’a été l’attitude des autorités françaises en Kanaky.
Depuis le maintien en décembre 2021 par le gouvernement français du 3e référendum tenu volontairement dans des circonstances défavorables aux kanaks1, la situation n’a cessé de se détériorer en Kanaky. Le pouvoir macroniste et ses alliés locaux de la droite coloniale n’ont pas caché leur volonté de saboter le processus de décolonisation ouvert en 1998 et 1998. Le but du « dégel » du corps électoral » à même de se prononcer sur le statut du territoire en y ajoutant les colons arrivés depuis 1998 étant de s’assurer que la population autochtone colonisée (les kanaks) soit durablement électoralement minoritaire. Ce qui avait été accompli par la répression génocidaire et l’application du code de l’indigénat à la population au XIXe siècle (disparition de la moitié de la population autochtone, vol des deux tiers des terres), est-il en train de reprendre ?
Emmanuel Macron a parlé du « nécessaire dialogue » (entre colonisés et colons…), mais le pouvoir macroniste soutenu par la droite et l’extrême droite, jette surtout de l’huile sur le feu, ayant eu recours à la loi d’état d’urgence du 3 avril 1955 (celle instaurée pour combattre les Algériens) l’ineffable Darmanin a ressorti pour l’occasion sa traditionnelle rhétorique « antiterroriste » mais aussi le spectre de « l’ingérence étrangère ».
De quelle ingérence parle-t-on ? De la Chine. On ne prête qu’aux riches. Pour la Chine la région pacifique est son « étranger proche », et les chinois multiplient, ou tentent de multiplier, les partenariats économiques avec les petits états insulaires de la région (y compris la Polynésie française), et quand ils peuvent les accords politiques et de sécurité (Iles Salomon, Papouasie-Nouvelle Guinée…). De son côté l’Australie pour qui il s’agit aussi de « l’étranger proche » fait de même (y compris en Nouvelle-Calédonie) ... Et cela fait un bon quart de siècle que cela dure…. Et n’explique en rien la révolte actuelle des Kanaks.
L’Azerbaïdjan, quelques rappels nécessaires
Selon un travers persistant des experts en expertise des conflits, chez nous notamment, tout s’explique par une géopolitique de comptoir. L’Azerbaïdjan agirait toujours comme « proxy » de quelqu’un (pour utiliser ce mot débile mais chéri de nos experts en parlant de marionnette). Des turcs et de Recep Tayyip Erdogan forcement, de Vladimir Poutine en ce moment évidemment…Sinon qu’est-ce que le dictateur maffieux azerbaïdjanais Ilham Aliyev irait-il faire dans ces iles lointaines ?
Il faut d’abord rappeler quelle est la situation de l’Azerbaïdjan.
Le découpage interne de l’Union soviétique, établi sous l’autorité de Staline, avait laissé (tout à fait volontairement) une bombe à retardement entre la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan et sa voisine homologue d’Arménie. Le territoire du Nagorny-Karabakh (Artsakh2 pour les Arméniens) a été laissé à l’Azerbaïdjan, quoique peuplé depuis toujours très majoritairement d’Arméniens, mais comptant la ville chère à la culture Azérie de Shusha3. De plus Staline l’a séparé de l’Arménie proprement dite par un « verrou » azerbaïdjanais de quelques kilomètres (le « corridor » de Latchine).
À la fin de l’Union soviétique, la population arménienne s’est mobilisée pour que le Nagorny-Karabakh rejoigne l’Arménie, une « sécession » refusée par les nouvelles autorités de Bakou. Ce qui a provoqué une guerre extrêmement violente de 1988 à 1992, avec des épisodes de « purification ethnique » perpétrés par les Azerbaïdjanais comme par les Arméniens (et des centaines de milliers de réfugiés de part et d’autre). Et se terminant par une victoire arménienne : le Nagorny-Karabakh devenant « indépendant », et les Arméniens contrôlant 6 districts avoisinants dont la population non-arménienne a été expulsée. Des négociations se sont ouvertes avec médiation internationale (OSCE et Groupe ad hoc dit de Minsk coprésidé par la Russie et la France), mais elles vont échouer du fait des intérêts contradictoires des grandes puissances (Russie et USA en particulier) et surtout de l’évolution interne des deux protagonistes, en Arménie où le leader Levon Ter Petrossian a été remplacé en 1998 par les chefs du Karabakh Robert Kotcharian et Serge Sarkissian (proches alliés de Vladimir Poutine) hostiles à toute négociation sérieuse avec l’Azerbaïdjan, négociation que n’envisageait plus vraiment de son côté le chef azerbaïdjanais Ilham Aliyev qui avait succédé à son père Haydar comme dirigeant de l’Azerbaïdjan à partir de 2003 et qui a préparé ensuite la « guerre de revanche » avec un déchainement de plus en plus violent de propagande raciste anti-arménienne.
Après un premier test en 2016 (4 jours de guerre), Aliyev a attaqué en 2020, fort du soutien de la Turquie mais aussi d’Israël, de la neutralité de la Russie (qui a fourni des armes aux deux camps), et de la passivité annoncée des Occidentaux. Une fois Shucha prise, Vladimir Poutine a sifflé la fin de la partie et imposé un cessez-le-feu, les Arméniens ont été contraints de quitter les districts qu’ils occupaient autour du Nagorny-Karabakh et d’évacuer la majorité du territoire de l’enclave, des dizaines de milliers d’habitants étant réfugiés à Stepanakert (la capitale) sous protection russe.
Aliyev fera un nouveau test, en bloquant à partir de décembre 2022 la seule route reliant l’Arménie à Stepanakaert, censée être pourtant sous protection russe… ceux-ci laissant faire, tout comme d’ailleurs les Occidentaux. Ce test réussi, Aliyev prendra tout le territoire en septembre 2023 provoquant le départ de toute la population effrayée par quelques massacres accomplis et des exactions explicitement promises.
L’Azerbaïdjan d’Aliyev
L’Azerbaïdjan possède des ressources de pétrole et de gaz et profite du gaz d’Asie centrale qui transite par son territoire4. L’Union européenne a conclu un accord pour bénéficier de ce gaz en remplacement du gaz russe et l’Azerbaïdjan est le premier fournisseur d’hydrocarbures d’Israël. La famille Aliyev contrôle la compagnie nationale d’hydrocarbure SOCAR, qui coopère avec des compagnies occidentales comme BP, Total ou Exxon et accessoirement parraine des manifestations importantes du football européen et mondial. L’objectif d’Aliyev, au-delà des hydrocarbures et de faire de Bakou le « Dubaï de la Caspienne », place financière offshore et centre de corruption, étape des « routes de la soie » chinoises, etc., tout en gardant de bonnes relations avec les Etats Unis et le Royaume Uni, en étant cajolé autant par l’Union Européenne, que par la Russie et l’Iran (deux puissances avec lesquelles le pays a eu pourtant des contentieux historiques).
Sur le plan interne c’est une dictature, (beaucoup plus dure, surtout depuis 2013, qu’à l’époque d’Haydar Aliyev), les oppositions politiques ou les mouvements associatifs ou syndicaux sont écrasés et le Président est élu avec 92% des voix, sans concurrence évidemment. L’expression politique et culturelle des minorités ethniques est réprimée, les Talyches au Sud, les Lezghiens au nord. Le commerce des hydrocarbures a provoqué un enrichissement sans limites du clan au pouvoir, mais aussi l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie rentière ; la majorité de la population, loin des beaux quartiers de la capitale, s’enfonçant dans la pauvreté ce qui a entrainé plusieurs révoltes parfois accompagnés de revendication démocratiques (notamment après diverses élections truquées), sévèrement réprimées en particulier dans la période 2011-2013.
Aliyev superstar « non aligné » ?
Ilham Aliyev et ses conseillers – appuyés par des agences de com occidentales, sont parvenus en quelques années à placer Bakou comme référence mondiale. Pas seulement dans son rôle financier, commercial et maffieux de « Dubaï sur Caspienne » - Notons à ce sujet que Bakou-la-pétrolière va organiser la COP29 sur le climat en novembre 2024, après la farce de la COP 28 de décembre 2023 à Dubaï – son modèle). Mais aussi sur le plan « culturel », comme lieu « dialogue des civilisations » et sur le pan « politique » comme champion de « l’anticolonialisme » et du « non alignement ».
Pour le premier volet Ilham Aliyev a lancé en 2008 un processus de Bakou se concrétisant dans un Forum mondial sur le dialogue interculturel se tenant régulièrement dans la ville (dernière édition en mai 2024), coorganisé avec l’Organisation du monde islamique pour l’éducation ICESCO – une structure internationale fortement soutenue par l’Arabie saoudite, avec notamment la contribution de l’Organisation mondiale du Tourisme5.
Pour le second, Aliyev a profité de la tribune que lui offrait le secrétariat général du mouvement des non-alignés (MNA) à l’ONU de 2019 à 2024. Rappelons que le MNA a été fondé en 1956 par le yougoslave Tito, l’indien Nehru, l’indonésien Soekarno et l’égyptien Nasser, pour regrouper les Etats qui promouvaient la paix en refusant l’alignement sur les blocs occidentaux et soviétiques dont l’affrontement était facteur de guerre, et qui s’engageaient pour la décolonisation et contre l’emprise impérialiste. Au fil des années le MNA est devenu un groupe d’Etat (plus de 130 aujourd’hui), sans réelle consistance politique ou projets communs6. Aliyev a lancé une Initiative de Bakou (Baku Initiative Group BIG)7 dirigée par un de ses fidèles, Abbas Abassov, et censée combattre le colonialisme, qui dès 2023 et surtout en 2024 a ciblé essentiellement le colonialisme français.
Que cherche Aliyev ?
Cet allié stratégique d’Israël8, partenaire des Américains et de l’Union Européenne, interlocuteur de Poutine, est tout à fait multi-aligné et pas du tout non-aligné au sens ou l’étaient Nasser ou Tito. Mais Il a réussi jusqu’à un certain point à construire cette fausse image « non alignée ». Pourquoi cependant cette insistance particulière contre le colonialisme français, cet intérêt subit pour des territoires du Pacifique ou des Antilles guère familiers aux azerbaidjanais ? Pour des raisons politiques qui n’ont rien à voir avec l’anticolonialisme, ni d’ailleurs avec les réalités coloniales ou post-coloniales existant, de manières diverses, dans les territoires d’outre-mer de la République française.
Pendant tout le début du XXIe siècle, alors que les négociations internationales concernant la question du Nagorny-Karabagh étaient dans l’impasse, Ilham Aliyev s’est efforcé de dénoncer l’adversaire arménien comme cause du blocage, mais aussi l’attitude pro-arménienne supposée de la France, coprésidente du groupe de discussion de Minsk, (sans critiquer de la même manière russes, américains ou autres européens membres de ce groupe). La France étant présentée comme sous l’influence de « la diaspora arménienne ». Rappelons que, si la France a accueilli dans les années 1920, la plus importante communauté en Europe de réfugiés arméniens rescapés du génocide et des opérations de purification ethniques de 1915-1923, il y a plus de personnes arméniennes ou d’ascendance arménienne aux Etats Unis ou en Russie qu’en France. Et même s’il est vrai que certaines organisations arméniennes françaises ont eu tendance à soutenir les dirigeants nationalistes arméniens Kotcharian et Sarkissian, l’influence de ladite « diaspora en France » a été plus évoquée dans les campagnes permanentes des médias nationalistes turcs, puis des médias azerbaïdjanais d’Aliyev, que dans une quelconque réalité. Il est vrai aussi que certains courants politiques français de droite et d’extrême droite se sont ingéniés – et le font toujours – à présenter le conflit arméno-azerbaïdjanais comme une croisade de la chrétienté contre l’islam, là ou il y a affrontement de nationalismes.
Ce qui n’explique pas la polarisation anti-française d’Aliyev particulière ces derniers mois. En réalité, depuis la prise de contrôle totale du territoire de l’Artsakh/Nagorny-Karabakh et l’expulsion totale de ses habitants arméniens, le dictateur azerbaïdjanais pousse toujours les feux. Comme les israéliens lors de la Naqba(l’expulsion des palestiniens en 1948) il s’efforce d’effacer le maximum de traces de la présence (millénaire) des Arméniens du territoire conquis, d’en changer la toponymie, d’exclure le retour des habitants. De plus il maintien la pression militaire sur la frontière, garde des otages présentés comme « terroristes », et ne cache guère son désir de prendre le contrôle du sud de l’Arménie (corridor de Zanguezour), pour assurer la continuité avec l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchévan (séparée de l’Azerbaïdjan proprement dit) et au-delà la Turquie.
Il le fait d’autant plus que le premier ministre arménien Nikol Pachinian est en difficulté, un arménien dont Vladimir Poutine aimerait absolument être débarrassé et que les occidentaux ne soutiennent pas beaucoup. Il n’y a eu de paroles de soutien aux arméniens un peu explicite que de la part de l’Inde… et de la France. Ces dernières, qui dans la grande tradition macronienne ont été plus verbales que concrètes, ont permis de focaliser la « colère » aliyevienne contre Paris, sous couvert « d’anticolonialisme », moyen de maintenir la pression patriotico-militariste en interne et d’apparaitre a peu de frais comme un chevalier blanc dans le « Sud Global ». Avant de pouvoir reprendre une agression contre l’Arménie en tant qu’anti-impérialiste et non-aligné ?
Le piège
Les agents d’Aliyev dont ceux de sa « BIG » Initiative de Bakou se sont donc mis à faire du charme aux organisations et institutions kanakes, mais aussi polynésiennes, martiniquaises, guyanaises, guadeloupéennes et corses multipliant les invitations (conférences à Istanbul9 et Vienne, voyages à Bakou), les déclarations et signatures de conventions d’assistances10.
Les médias aliyeviens, la chaine de télévision officielle Azertac ou la chaine turque Haber Global, ont multiplié les émissions, parfois en direct, pour documenter les violences policières ou la répression française11. Ce qui est un comble quand on connait la nature de ces médias et leur inféodation aux désirs du régime. Un régime qui, depuis 2014, n’a eu de cesse de restreindre la liberté d’information en Azerbaïdjan, et une loi de 2022 vient de renforcer encore les moyens de censure et de black-out. Le pays ne cesse de reculer dans l’index de la liberté d’expression de reporter sans frontière (164e sur 180 en 2023) !
Et pendant que les agents d’Aliyev s’empressaient auprès de militants ultramarins anticoloniaux, sa police arrêtait le 29 avril 2024 Anar Mammadli coupable d’être un défenseur des droits et un militant écologiste, dont le nom s’ajoute à la longue liste des prisonniers du régime.
Bien entendu les mouvements Kanaks comme les autres mouvements anticoloniaux ou indépendantistes actifs sur les territoires de la République française ont le droit d’utiliser les tribunes internationales pour faire valoir leurs causes et peuvent conclure les accords ou tisser les liens internationaux qu’ils jugent utiles. Mais ont-ils vraiment compris ce que signifie servir de faire-valoir aux opérations publicitaire du régime de Bakou ? Les jeunes Kanaks qui arborent fièrement drapeaux et t-shirt au couleur de l’Azerbaïdjan dans les rues de Nouméa, ont-ils la moindre idée de ce qu’est le régime qui dirige aujourd’hui ce pays.
Les forces coloniales et les autorités françaises vont avoir beau jeu de dénoncer cette complaisance avec ce régime dictatorial. Pour le moment elles parlent surtout de « l’ingérence », et on voit mal en quoi le petit Azerbaïdjan, fût-il une pétro-dictature, peut menacer la France. Mais dans les semaines et les mois qui viennent on va voir se déchainer des critiques contre cet « allié » des mouvements anticoloniaux, et donc contre ces mouvements anticoloniaux eux-mêmes Avec la proximité de la COP 29 l’attention va être attiré non seulement sur la posture réactionnaire du pays en matière de lutte environnementale, mais aussi sur le caractère répressif interne du régime, ses aspects maffieux, et surtout sa politique de purification ethnique en Artsakh et d’agression contre les Arméniens.
Le groupe progressiste arménien en France Charjoum a réagi violemment contre la « collaboration » avec Aliyev de ces mouvements (notamment du Mouvement des Jeunes Kanaks en France et du FLNKS, ainsi que des corses de Nazione). Réaction compréhensible, quoique discutable dans sa forme12, et qu’il faut entendre.
Les mouvements anticoloniaux ont jugé bon de participer aux opérations aliyevienne, et donc à l’escroquerie BIG, parce qu’ils ont cru y trouver des tribunes où s’exprimer, de la solidarité et peut-être même des moyens matériels. Il faut que nous reconnaissions que ces dernières années, cette attention, a fortiori cette solidarité, n’était guère effective ou était notoirement insuffisante, du côté des mouvements progressistes français et au-delà européens. La mobilisation qui se développe, aujourd’hui en particulier en France en solidarité avec les Kanaks doit rompre cet isolement. Et inciter les organisations de Kanaky comme des autres territoires, à cesser de cautionner par leur présence les opérations douteuses du faux ami qu’est le régime d’Azerbaïdjan et sa posture faussement anticoloniale.
Le 7 juin 2024, publié par Entre les lignes entre les mots.
Bernard DREANO
Président du centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale CEDETIM
- 1Ce référendum était prévu dans la continuité des accords dit de Nouméa de 1998 constatant la réalité de la colonisation du peuple kanak et qui ouvrait un « processus » pour aller vers un avenir commun des peuples vivant sur le territoire. Les mouvements kanaks avaient demandé le report de ce référendum (à cause des conséquences du Covid) et devant son maintien, ont refusé d’y participer.
- 2Artsakh et le nom arménien ancien de la région qui selon les périodes a été une entité arménienne indépendante ou une province d’empires.
- 3Shusha (Shushi pour les arméniens) était avant la première guerre mondiale la seule ville de la région, station touristique dans la montagne, avec une population multiethnique (azéris, arméniens, russes, etc.) et un foyer de la poésie azérie. Les bolcheviks ont créé dans la plaine toute proche la nouvelle capitale locale Stepanakert (en hommage au prénom d’un des leaders de la commune de Bakou de 1918).
- 4L’oléoduc Bakou Tblissi Ceyan ouvert en 2005 et le gazoduc Bakou-Tblissi-Erzeroum ouvert en 2006.
- 5L’Azerbaïdjan mène une intense campagne de promotion du tourisme (« Land of Fire ») dans les médias européens, en particulier Euronews, chaine aujourd’hui largement financée par la Hongrie et les pétromonarchies.
- 6Le secrétariat général du MNA a été assuré ces dernières années par des personnalités aussi diverses que les frères Fidel et Raul Castro en 2006-2008, les égyptiens Moubarak et Morsi en 2009-2012, les iraniens Ahmadinejad et Rohani en 2012-2013, le vénézuélien Maduro en 2016 et donc Ilham Aliyev de 2019 à 2024 et depuis janvier 2024 par l’ougandais Museveni.
- 7Pour les nostalgiques des luttes de libération du XXe siècle, c’est aussi une référence au Congrès des peuples d’Orient organisé à Bakou en 1920 par la IIIe internationale, mythique symbole de l’anti-impérialisme.
- 8Le Mossad israélien est bien implanté en Azerbaïdjan (d’où il surveille et écoute l’Iran) et Israël contribue à l’équipement et à la production d’armes sophistiquées pour l’armée azerbaïdjanaise.
- 9A la conférence du 24 février 2024 à Istanbul, sur le thème « décolonisation, le réveil de la renaissance » participaient notamment Cindy Adela Pollux du Mouvement pour la liberté sociale et la décolonisation de Guyane, Jean Guy Talamoni ancien président de l’Assemblée de Corse, Ella Tokoragi du parti Tavini Huira’atira de Polynésie ou Samantha Françoise Syriaque, vice-présidente de l’assemblée de Guyane.
- 10Comme la déclaration commune du 18 avril 2024 entre Omayra Naisseline (UC-FLNKS) mandaté par le Président du Congrès de Nouvelle Calédonie et l’Assemblée nationale d’Azerbaïdjan issue es « élections » de février 2020.
- 11Ces deux chaines étaient par exemple présentes le 2 mars à Bastia, pour couvrir en direct une manifestation d’indépendantistes corses, expliquant que la Corse était au bord de l’insurrection.
- 12Charjoum a ainsi peinturluré la façade du Centre international de culture populaire CICP à Paris de slogans hostiles aux organisations kanaks et corse (« collabo » d’Aliyev) où se tenait une réunion de solidarité avec la Kanaky et demandé « l’exclusion du FLNKS » du cortège parisien du 1er mai.