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Les contradictions du parti démocrate s’aiguisent

par Dan La Botz
Un manifestant à Columbus, Ohio, portant une pancarte désignant Joe Biden comme «Joe le génocidaire». © Becker1999 from Columbus, CC BY 2.0

Les tensions et les contradictions au sein du parti démocrate sont apparues au grand jour le 28 mars à New York. D'une part, le président Joe Biden a récolté 25 millions de dollars, soit plus que lors de n'importe quel autre événement de collecte de fonds dans l'histoire politique des États-Unis. D'autre part, il a été interrompu à plusieurs reprises par des manifestants scandant des mots tels que «du sang sur vos mains», en référence au soutien des États-Unis à la guerre menée par Israël contre les Palestiniens. Biden est apparu aux côtés des anciens présidents Bill Clinton et Barack Obama, démontrant ainsi l'unité du parti au sommet. Mais cela n'a pas empêché les manifestant·es de la base rebelle du parti de s'élever contre ce qu'ils ont appelé le soutien de Biden au «génocide» à Gaza.

Quelque 5 000 personnes ont assisté en personne à l'événement, où les billets les moins chers se vendaient 250 dollars et où l'accès aux réceptions intimes coûtait entre 250 000 et 500 000 dollars. Une photo avec les trois présidents coûte 100 000 dollars. Jusqu'à présent, la campagne de Joe Biden et le Comité national démocrate ont recueilli 128,7 millions de dollars, tandis que Trump et le Parti républicain ont récolté 96,1 millions de dollars.

M. Trump doit collecter des fonds non seulement pour sa campagne électorale, mais aussi pour couvrir les frais de justice liés aux différents procès pénaux auxquels il est confronté et les pénalités liées aux procès civils qu'il a perdus, qui s'élèvent tous à des centaines de millions de dollars. La semaine dernière, Truth Social, la société de réseaux sociaux de Trump, a été cotée pour la première fois à la bourse Nasdaq, à une valeur de 50 dollars par action et évaluée globalement à 6,8 milliards de dollars. Soudain, la valeur nette de Trump est estimée à 7,5 milliards de dollars. Cependant, nombreux sont ceux qui pensent que la valeur de l'action va s'effondrer, car Truth Social est un petit réseau de médias sociaux qui perd des abonnés et de l'argent. Ainsi, aussi riche qu'il soit actuellement, Donald Trump n'est pas à l’abri sur le plan financier. Néanmoins, il a remporté l'investiture républicaine, domine absolument le parti et dispose d'une base fanatiquement loyale.

La position financière solide de Joe Biden ne résout pas le problème de l'érosion du soutien qu'il reçoit de certains démocrates parce qu'il n'a pas appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la fin du soutien des États-Unis à la guerre génocidaire d'Israël contre les Palestinien·nes à Gaza, où 32 000 personnes ont été tuées, dont 13 000 enfants, des milliers d'autres étant sans doute mortes sous les décombres, plus de 75 000 blessé·es, 1,7 million de personnes déplacées et des centaines de milliers de personnes souffrant de la faim. En Cisjordanie, Israël a tué des centaines de Palestinien·nes, a procédé à des arrestations massives et a établi de nouvelles routes et avant-postes illégaux pour les colons, tandis que les colons israéliens en uniforme se livrent à des attaques violentes contre les Palestiniens.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a demandé à plusieurs reprises à Israël de protéger les civils palestiniens et de mettre à disposition l'aide humanitaire. Les États-Unis se sont abstenus lors du récent vote du Conseil de sécurité en faveur d’une part d’un cessez-le-feu immédiat mais temporaire pour le reste de la fête du Ramadan et d’autre part de la libération par le Hamas des derniers otages de l'attaque du 7 octobre. Bien que l'administration de Joe Biden s'oppose au plan israélien d'attaque de Rafah et ait apparemment rompu avec le gouvernement de Netanyahu, Joe Biden n'a pas cessé de soutenir le gouvernement israélien, continuant à autoriser davantage d'avions à réaction et de bombes.

Les manifestations pro-palestiniennes se poursuivent à travers les Etats-Unis, exigeant un cessez-le-feu et la fin du soutien américain à Israël. Les Américains dans leur ensemble s'opposent aux actions d'Israël, les démocrates avec une plus grande marge. La gauche radicale est divisée. Certaines manifestations sont menées par Jewish Voice for Peace et Democratic Socialist of America, tandis que d'autres sont organisées par des groupes staliniens ou campistes tels que le Parti pour le socialisme et la libération, avec des groupes palestiniens dans tous les cas. Quoi qu'il en soit, selon le sondage Gallup, ce sont les jeunes adultes de 18 à 34 ans qui affichent la plus forte baisse d'opinion à l'égard d'Israël, passant de 64 % d'opinions favorables en 2023 à 38 % aujourd'hui. C'est le problème de Biden, quel que soit l'argent qu'il récolte.

31 mars 2024

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