En avant vers le congrès mondial de la IVe Internationale

par Antoine Larrache
© Fourth International

Le Comité international s’est réuni fin février, pour discuter de divers textes en préparation du 18e congrès. Cela ouvre une période de débats dans le monde entier, afin de réfléchir à la situation mondiale et trouver des pistes de réponses pour la classe ouvrière.

Le CI a eu le plaisir d’enregistrer l’intégration comme observateurs permanents du Mouvement social (Sotsialnyi Rukh, Ukraine) et de Resistencia (Brésil). Puis divers textes ont été discutés : le projet de manifeste écosocialiste, le document sur la situation internationale, un texte sur notre intervention dans les mouvements sociaux et une résolution sur le rôle et les tâches de l’Internationale. Nous les avons présentés récemment dans nos colonnes1  et ils seront rapidement publiés sous format électronique afin d’engager les débats.

Les modifications effectuées sur ces textes depuis le dernier CI sont diverses. Concernant le manifeste, des précisions ont été apportées, notamment sur l’articulation entre la lutte contre le productivisme et la nécessaire satisfaction des besoin sociaux dans les pays dominés, sur les luttes antiracistes et sur le rôle de l’autogestion.

Des textes actualités et ajustés

Le document sur la situation mondiale a été mis à jour car, depuis l’année dernière, de nouveaux éléments importants sont apparus. Le premier est la multiplication des situations de guerre ou de très fortes tensions, en Syrie, au Yémen, au Soudan, au Congo, au Myanmar, en Amérique du Sud, et bien sûr en Ukraine et en Palestine. Nous connaissons une accélération des aspects militaires de la concurrence entre les grandes puissances. Le deuxième élément intégré est lié à la retranscription concrète des offensives et conflits entre impérialistes dans les pays dominés, en Afrique et en Amérique latine notamment, et les tentatives de réactions des peuples. Le troisième est la prise en compte de l’offensive israélienne contre la Palestine, le mouvement mondial de solidarité qui se développe et les perspectives que nous pouvons apporter en termes de construction des mobilisations et de solutions pour la région.

Nous avons continué la discussion sur les mouvements sociaux, le texte ayant été précisé sur la question de la stratégie, le rapport aux institutions et à la question du pouvoir. Enfin, le texte sur le rôle et les tâches de la IVe Internationale a été ajusté, notamment sur les tâches concrètes de construction de l’Internationale et la relation entre la tactique de construction de partis capables de faire avancer la lutte des classes, de façon transitoire par rapport à la perspective de construire des organisations révolutionnaires de masse.

Des débats dans le cadre d’un capitalisme en crise

Les débats du congrès se déroulent clairement dans un contexte mouvant, entre les guerres, la montée de l’extrême droite dans de très nombreux pays, et les possibilités régulières de mobilisations de masse. Celles-ci prennent de plus en plus souvent une dimension politique de contestation des pouvoirs en place, en raison de la crise profonde du capitalisme, que ce soit sur le plan économique ou le plan écologique, cette crise multidimensionnelle alimentant la crise sociale, morale, démocratique et politique du système. 

Le résultat des élections aux États-Unis, le déroulement des conflits de classe en Argentine, l’évolution des guerres en Ukraine et en Palestine, l’impact de la crise économique sur la Chine, l’évolution des conflits en Afrique, notamment contre la présence impérialiste française, changeront peut-être encore nos perspectives dans les prochains mois.

En tous cas, il est temps de profiter de notre congrès : ce sera un moment irremplaçable, après la pandémie et dans un monde en bouleversement, pour approfondir notre connaissance de la situation dans différents pays, des contradictions du système, des leçons que nous pouvons tirer pour les luttes et notre projet révolutionnaire. Le congrès aura lieu en février 2025. D’ici là, dans tous les pays, les assemblées générales, des débats écrits et oraux auront lieu, afin de s’approprier les éléments en discussion.

Tout cela en ayant en tête la mémoire de notre camarade Stalin Pérez Borges, militant vénézuélien décédé pendant le Comité international. Stalin était un dirigeant syndical historique et un militant vétéran du socialisme, dirigeant de la Ligue socialiste chaviste unie, Luchas – groupe observateur permanent au sein de la Quatrième Internationale – et dirigeant de la Confédération des travailleurs socialistes bolivariens (CBST). n

*Antoine Larrache est rédacteur d’Inprecor et membre du Comité internationale de la IVe Internationale.

  • 1« Débats du Comité international », Antoine Larrache et Léon Crémieux, 22 novembre 2024, Inprecor n°715. Des textes ont également présenté par la minorité internationale.