Gonzalo Gómez, de Marea Socialista, accompagné de membres de la Plateforme pour la défense de la Constitution (PCDC), dont il fait partie, s'est rendu à une réunion avec l'autoproclamé Guaidó, pour lui présenter la proposition visant la résolution du conflit en cours et la manière d'éviter le risque de guerre en convoquant un référendum consultatif populaire.
Synthèse
La plateforme dit qu'elle attend maintenant l'invitation du président Maduro pour discuter de la même chose avec lui.
Cette visite, a déclaré Gonzalo Gomez, " a déclenché une campagne de mensonges pour tenter de brouiller l'objectif de notre action et de nous présenter comme si nous étions allés reconnaître Guaidó ou négocier quoi que ce soit avec lui ».
" Ceux qui font cela », poursuit-il, " ne reprochent pas à Diosdado, ni à Bernal, ni à Jorge Rodriguez (1) de s'être entretenus en privé avec des dirigeants de la droite traditionnelle ou avec Guaidó lui-même, comme si un groupe de citoyens n'avait pas le droit de présenter une proposition politique raisonnable à l'Assemblée nationale et à Maduro, car ceux qui nous critiquent viendront si nous avons la rencontre que nous souhaitons avec lui et pour laquelle il ne nous a pas appelés. »
D'autre part, commente le membre de la direction de Marea Socialista et de PCDC, " cette réunion a eu lieu à l'Assemblée nationale, où Guaidó siège et qui est gardée par la Garde nationale bolivarienne, celle-la même qui faisant partie des Forces armées nationales bolivariennes soutient et reconnaît Nicolás Maduro en tant que président ». " À la sortie de la réunion, la même chose a été déclarée à la presse ». " Ce n'était pas dans l'Ambassade de Colombie comme ont voulu le faire croire les équipes de mercenaires informatiques sur les réseaux sociaux et avec leurs Fake News ».
" Ainsi », poursuit Gómez, " le gouvernement parallèle du président par intérim autoproclamé opère dans un espace où l'Assemblée nationale constituante se réunit également, à quelque pas de son propre siège, protégé par la même force armée. Cela ne vous semble-t-il pas curieux, cela ne semble-t-il pas être une sorte de cohabitation ? Au moins, il semble y avoir un accord sur la manière de faire la guerre d'un point de vue politique. Et ils se disent scandalisés parce que nous présentons cette proposition à la direction de l'Assemblée nationale, avec à sa tête Guaidó, une proposition que nous espérons pouvoir également présenter à Nicolás Maduro ? »
Gómez a précisé certains aspects :
" En premier lieu, je dois dire que la Plateforme ne reconnaît pas M. Guaidó en tant que président et qu'elle l'a rencontré seulement en sa qualité de député et de président de l'Assemblée nationale.
" Deuxièmement, la proposition est d'éviter une invasion impérialiste ou une guerre civile et une intervention américaine par une convocation du peuple souverain à un référendum et à des élections générales.
" Troisièmement : il y a eu une réunion avec Guaidó, au cours de laquelle nous avons exprimé nos préoccupations et notre rejet de l'intervention extérieure, ainsi que de son possible camouflage en prétendue "aide humanitaire", et c'est là qu'a été présentée l'issue proposée par la PCDC et maintenant par la nouvelle Plateforme pour éviter la guerre et pour un référendum consultatif. Ce n'était pas une réunion de pactes secrets ni de négociations opaques, c'était très clair et direct, comme nous en avons immédiatement informé la presse.
" Quatrièmement : nous avons également demandé, comme c'est logique, une réunion urgente au président Nicolás Maduro, afin de proposer la même chose que ce que nous avons exposé à Guaidó.
Synthèse
" Cinquièmement : les seules autres réunions prévues sont avec des ambassades comme celles du Mexique, de l'Uruguay et avec la Nonciature apostolique pour présenter la même approche, en insistant sur la médiation pour un dialogue pluriel et social, et non sous des coupoles ou dans des cénacles, et bien sûr dans le cadre démocratique et constitutionnel que nous donne la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela. Nous leur exprimerons de la même manière notre rejet catégorique de l'intervention et de la guerre, et nous plaiderons pour qu'ils soutiennent l'alternative de référendum et des élections de notre peuple. Nous discuterons également avec la Croix-Rouge internationale de la question de l'urgence sociale, alimentaire et sanitaire, en ce qui concerne des mécanismes d'aide qui n'impliquent pas des troupes militaires et ne permettent pas de prétexter l'interventionnisme. J'insiste sur cela, pour contrer la tentative de nous trainer dans la boue parce que nous aurions rencontré l'Ambassade de Colombie, alors que le gouvernement de ce pays voisin est plongé jusqu'au cou dans le plan interventionniste ».
Synthèse
Gomez ajoute que " pour cette initiative référendaire, il est très important de se rendre prochainement devant le Conseil électoral national actuel - malgré le fait que nous proposons son renouvellement avec pluralité et participation sociale, pour qu'il soit plus fiable pour mener la consultation. Nous allons lui demander les listes électorales officielles pour collecter les signatures nécessaires à la demande de référendum, car selon la loi il doit nous aider à recueillir les signatures de 10 % des électeurs inscrits ». " Parce que - souligne-t-il - le plus important est la participation et la mobilisation sociale, et pour cela, nous lançons un appel en particulier aux travailleurs et aux secteurs populaires, aux paysans, aux communautés, aux professionnels, aux secteurs intermédiaires et aux autres secteurs sociaux qui vivent de leur travail. »
* Aporrea est un média (informations, analyses, reportages télévisés et écrits) indépendant sur web au Venezuela. Cet entretien avec Gonzalo Gómez a été présenté le 6 février 2019 à la fois sous forme de vidéo et de texte retranscrit : https://www.aporrea.org/actualidad/n338078.html (Traduit de l'espagnol par JM).
1. Diosdado Cabello (président de l'Assemblée nationale constituante depuis le 19 juin 2018, présenté comme le n° 2 du régime Maduro), Freddy Bernal (ancien policier, actuellement coordinateur national des Comités locaux d'approvisionnement et de production CLAP) et Jorge Rodriguez (psychiatre, vice-président de la République en 2007-2008, actuellement ministre de la Communication et de l'Information) auraient rencontré Guaidó selon une vidéo présentée par les médias gouvernementaux.