Une grève permet de réembaucher 800 ouvriers licenciés.
Une grève victorieuse a bloqué pendant dix jours la production de l'une des grandes usines automobiles d'Amérique latine, l'usine Volkswagen d'Anchieta à Sao Bernardo del Campo dans la zone industrielle de Sao Paulo au Brésil. Cette usine emploie 13 000 personnes.
Le 31 décembre 2014, 800 travailleurs de cette usine ont reçu leur lettre de licenciement. Le prétexte en était une prétendue nécessaire amélioration de la compétitivité de l'usine, le Brésil connaissant une "phase de récession de l'industrie automobile". Avec cette mesure, la direction de l'usine rompait un accord passé en 2012 et en vigueur jusqu'en 2016, qui l'engageait à ne procéder à aucun licenciement de façon unilatérale.
Pour protester contre ces licenciements, les 13 000 travailleurs de l'usine ont décidé le 6 janvier, par des assemblées du personnel massives, de se mettre en grève.
Synthèse et articles Inprecor
La grève des camarades de Volkswagen a reçu le soutien des ouvriers de l'usine Mercedes, où il y a aussi 244 licenciements, par une grève de 24 heures, ainsi que le soutien de ceux d'une usine Ford qui ont participé activement aux manifestations organisées pendant les jours de grève.
Au bout d'une semaine, la direction a accepté de négocier. Le 16 janvier, une nouvelle assemblée générale a approuvé à l'unanimité un accord, mettant fin à la grève et enregistrant l'annulation des licenciements et le retour au travail des 800 camarades licenciés.
Cette grève victorieuse est particulièrement significative au moment où le gouvernement de Dilma Rousseff veut mettre en place, suite à son élection, un plan d'ajustement impopulaire censé garantir le maintien des profits dans le contexte de la récession qui frappe le Brésil. ■
Volkswagen est établi depuis 1953 au Brésil. C'est le deuxième vendeur de véhicules au Brésil derrière Fiat. Avec 216 000 véhicules produits, la production automobile brésilienne a fortement baissé en 2014, moins 10%, la plus mauvaise année depuis 16 ans.