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Rapport international

par Laurent Carasso
Photothèque Rouge/Romain Hingant

La situation internationale reste marquée par une profonde absence de perspective du monde capitaliste.

Près de cinq ans après le début de la crise des subprimes, le système est dans l'incapacité de sortir de sa crise de suraccumulation.

La pression organisée par les banques et les centres de pouvoir du capital pour maintenir un taux de profit malgré la faible croissance, notamment en Europe, détériore davantage les conditions de vie des populations.

 

 

1. Le caractère mondial et prolongé de la crise se confirme

 

Aujourd'hui, la croissance s'est ralentie dans l'ensemble des zones du monde capitaliste :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Croissance PIB. FMI janvier 2012
Croissance du PIB 2010 2011 E 2012 P
Zone Euro 1,9% 1,6 -5
Etats-Unis 3.0% 1,8 % 1,8
Japon 4,4% -0,9%% +1,7%
Brésil +7,5% +2,9% +3%
Chine +10,4% +9,2 % +8,2%
Inde +9,9% +7,4 % +7,0

 

 

Le transfert de la crise des Banques américaines et européennes vers la dette des États et les déficits publics s'est là aussi développé et généralisé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Déficit ou excédent publics (en % du PIB) (OCDE février 2012)
Pays 2007 2008 2010 E 2011 P 2012 P
France -2,7% -3,3% -7,1% -5,7% -4,5 %
Allemagne +0,2% +0,1% -4,3% -1,2% -1,15 %
Etats-Unis -2,9% -6,6 % -10,7 % -10 % -9,35 %
Japon -2,4 % -2,2 % -7,8% -8,9% -8,9 %
Total OCDE -1,3 % -3,4 % -7,7 % -6,6 % -5,9 %
Brésil -2,8% -2% -2,5% -2,7% -2,8 %
Chine 1,9 % 0,9 % -0,6 1% -1,2 % -1,5 %

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dette publique brute en (% du PIB) (FMI janvier 2012)
Pays 2008 2009 2010 E 2011 P 2012 P
France 68,3 % 79 % 82,4 % 87 % 90,7 %
Allemagne 67 % 74 % 83 % 81,5 % 82 %
Etats-Unis 76 % 90 % 99 % 102 % 108 %
Japon 196 % 216 % 219 % 233 % 241 %

 

 

Ces quelques chiffres indiquent, à la fois, un ralentissement net de la croissance du PIB, la récession dans la zone euro (Q4 de 2011, 2012) qui connaît, elle, une crise dans la crise avec ses aspects particuliers.

Le monde capitaliste craint que dans son maillon faible, la zone euro, se mette en route une mécanique redoutable : des inversions d'effet de levier à partir de la crise financière des banques de l'Eurozone qui auraient des conséquences en chaîne dans l'ensemble des pays industrialisés, et les pays émergents d'Europe et du reste du monde. Cela justifie l'injection par la BCE de centaines de milliards d'euros dans les comptes des banques européennes.

Si le FMI se félicitait d'une croissance annualisée de 3,5 % au troisième trimestre 2011, ses prévisions globales pour 2012 ne dépassent plus les 3,3% (1.2% pour les pays avancés)

Les effets sociaux de la crise ont déjà entraîné deux phénomènes nouveaux qui ont marqué les 12 derniers mois :

► La prolongation de l'onde de choc des révolutions dans les régions arabes : Tunisie, Égypte, Libye et Syrie, avec à l'évidence le maintien de dynamiques sociales à l'œuvre.

► Le phénomène des Indignés en Europe et aux USA, marquant une nouvelle vague dans le prolongement des mobilisations altermondialistes, mais là aussi avec ses caractères propres.

La crise économique et sociale se double de l'approfondissement de la crise écologique. Le réchauffement climatique à l'œuvre est désormais une réalité incontestable. L'échec du sommet de Durban en décembre 2011 manifeste dans ce contexte un glissement sans maîtrise vers les désastres écologiques toujours croissants pour les décennies à venir. Des centaines de millions d'hommes et de femmes subissent déjà les conséquences des terres immergées et des multiplications de phénomènes climatiques catastrophiques. Ces tendances iront en s'accroissant dans les prochaines décennies, alors que le système capitaliste est non seulement incapable d'empêcher cette évolution, mais en est même le principal responsable.

Ces évolutions sont aggravées par des politiques de déforestation et la captation des ressources aquatiques qui toutes deux traduisent et renforcent les rapports de domination impérialiste. La catastrophe de Fukushima a révélé les risques incalculables que font peser sur l'humanité les centrales nucléaires. Cette source d'énergie, présentée à tort comme renouvelable et ne dissipant pas de gaz à effet de serre, est une épée de Damoclès redoutable, et mis à part en Allemagne, Suisse, Italie et Japon, l'ensemble des programmes nucléaires sont maintenus et 60 centrales sont aujourd'hui en construction dans le monde.

 

 

2. L'affirmation de la crise systémique

 

Jusqu'en 2007, le capitalisme avait connu près de cinquante ans d'une longue phase d'accumulation. Après la récession du milieu des années 1970, des politiques néoconservatrices de libéralisation et de déréglementation avaient été mises en place dans les années 1980, qui avaient permis de prolonger de trente ans la phase d'accumulation.

Ce régime reposait depuis les années 1990 sur l'endettement privé et, dans une moindre mesure, public, soutenant l'accumulation.

Ce système s'est développé en incorporant progressivement la Chine dans les mécanismes d'accumulation.

La destruction de capacités de production en Europe et aux États-Unis a été compensée par d'importants développements de capacités en Chine, ne trouvant que très partiellement des débouchés dans la demande intérieure. Avec les États-Unis, s'était constituée une boucle dans laquelle la Chine apportait à la fois des capitaux et des marchandises dans un marché intérieur états-unien, consommant sur la base de l'endettement et de la survalorisation des biens immobiliers.

Aujourd'hui les deux piliers de la crise sont les limites du modèle états-unien et la crise de la zone euro et de l'Union européenne.

S'appuyant sur sa puissance historique et la place financière centrale des banques et institutions états-uniennes, les États-Unis ont fait financer leurs déficits commerciaux par le reste du monde.

Cette machine s'est enrayée et l'on assiste progressivement à un changement de polarisation. La Chine, notamment, cherche un débouché pour ses marchandises dans son marché intérieur, pour ses capitaux dans d'autres régions du monde, à commencer par les pays émergents d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

Un rééquilibrage manifeste s'est fait depuis 2007.

En 2011, la production cumulée de la zone euro et de l'Amérique du Nord a retrouvé à peine son niveau de 2008. Pendant ce temps-là, l'activité des pays émergents a progressé de 25 % et même de plus de 50 % en Asie (Inde+Chine+Asean ) : Philippines, Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Singapour.)

Les trois pôles d'activité tendent à se rapprocher en valeur dans des dynamiques différentes :

 

 

Les leviers économiques, comme le FMI et la Banque mondiale, restent totalement entre les mains des puissances américaines et européennes et la capitalisation boursière reste à près de 80 % concentrée dans les pays capitalistes avancés (parmi les 50 groupes détenant le plus d'actions d'autres groupes internationaux 24 sont états-uniens, 8 britanniques, 5 français, 4 japonais, 2 suisses, 2 allemands, 2 néerlandais et un seul chinois)… mais en 2010 les pays émergents représentaient 33,6 % des exportations de biens, 38,3 % de la valeur ajoutée industrielle, 57,8 % des réserves de changes, 52,5 % des émissions de CO2, et surtout 83,5 % de la population mondiale.

Le basculement tendanciel n'est plus seulement démographique, mais industriel, commercial et financier. Aujourd'hui, les zones de production ont changé de centre.

 

 

3. L'autre volet de la crise est celle de la zone euro

 

Aujourd'hui, le FMI, la Banque mondiale, les grands groupes financiers restent au chevet de la zone euro. Le monde capitaliste est inquiet : " La reprise mondiale est menacée par les tensions grandissantes à l'œuvre dans la zone euro et les fragilités qu'accusent les autres régions. Les conditions financières se détériorent, les perspectives de croissance s'assombrissent et les risques baissiers s'intensifient » (FMI-Perspectives de l'économie mondiale, 24/01/12). Le FMI table désormais, dans son scénario optimiste, sur une récession " modérée » en 2012 dans la zone euro, sur un fond de croissance de 1,5 % en moyenne dans les économies avancées. Cette récession serait causée par la montée des rendements des titres souverains, les effets de l'inversion de levier financier et l'impact des " rééquilibrages » budgétaires.

L'effet boomerang de la construction de l'Europe se confirme : derrière la pression des grandes banques européennes, à travers les agences de notation, pour garantir leurs actifs comprenant un stock important de dettes souveraines, c'est la crise de l'euro qui se manifeste. Le choix est soit une mutualisation des dettes, une réorientation de la BCE vers un modèle comparable à la FED, soit l'éclatement de la zone euro par le départ successif de la Grèce, du Portugal…

Aucune de ces deux issues capitalistes n'étant assumée, la zone s'enfonce dans la crise sur fond de récession programmée sur deux trimestres successifs. La BCE a mis sous perfusion les principales banques européennes en leur transfusant à nouveau ce printemps des centaines de milliards d'euros.

Mais la conséquence concrète de cette situation pour les populations européennes est dramatique : en l'absence de reprise économique de productions et sans secteur d'investissement financier lucratif, la crise produit une accélération des politiques de régression sociale, selon les impératifs fixés par l'OCDE et le FMI : baisse des dépenses publiques, contre-réforme des retraites sous prétexte de dette, gel des salaires.

Cet agenda devient aujourd'hui une obligation impérieuse pour que les budgets apparaissent capables de soutenir les engagements des dettes souveraines. Il est aussi l'occasion de parachever les contre-réformes libérales engagées depuis près de trente ans.

Le débat actuel dans la bourgeoisie grecque (mais aussi dans la gauche radicale) montre que la pression capitaliste se fait en tenant de moins en moins compte des paramètres nationaux.

L'accentuation de la crise se fait avec une crise politique sans précédent en Italie et en Grèce, où ce sont directement la France et l'Allemagne, en tant que leader de la zone euro, qui ont défait deux gouvernements pour mettre en place des gouvernements " techniques » dirigés par des anciens de Goldman Sachs. Le dernier plan de la " troïka » (FMI, BCE et Commission européenne) vient même de décider la mise sous tutelle directe de la Grèce. Cette crise politique peut vite s'étendre au Portugal, à l'Espagne et à l'Italie. L'horizon capitaliste est encore bouché en Europe.

La tendance paradoxale de la mondialisation est le repli aux États-Unis, au Japon où la demande intérieure freinerait la récession… même les pays émergents voient un ralentissement de leur activité et la volonté de maîtriser leur inflation.

De plus, de 2007 à 2009, les prix des matières premières se sont envolés de 20 % à 30 %.

Loin de favoriser le niveau de vie des populations de pays exportateurs, cette envolée spéculative a, selon les statistiques de l'OCDE, fait passer de 800 millions à plus d'1 milliard le nombre de personnes souffrant de la faim, touchant en premier lieu l'Afrique et les femmes responsables de familles monoparentales.

Cette pression des prix alimentaires, doublée des effets directs de la crise financière a accéléré les crises politiques, la déstabilisation des régimes politiques d'une série de pays du monde.

 

 

4. " Le début d'un processus révolutionnaire à long terme »

 

Le mouvement qui a abouti au renversement de Ben Ali et Moubarak était profondément sous-tendu par une activité sociale de longue date du mouvement ouvrier, réellement organisé en force syndicale. A ce jour, les résultats électoraux et la carte politique de ces pays montrent une profonde désynchronisation entre cette réalité sociale et la configuration politique. Mais l'onde des mouvements populaires s'est répandue en un an, de la Libye à la Syrie et n'est nullement éteinte.

Les vagues populaires de luttes successives, tant en Égypte qu'en Syrie, les poussées existantes au Maroc, en Algérie témoignent de la profondeur sociale des mouvements à l'œuvre. Les causes sociales profondes sont la matrice de ces dynamiques assez fortes pour ébranler la région la plus fournie en régimes despotiques.

Le taux de chômage des femmes au Maghreb et au Moyen-Orient est le plus élevé du monde et celui des jeunes est le double de régions plus pauvres comme l'Asie du Sud et l'Afrique subsaharienne.

La bataille se mène à plusieurs niveaux : à l'échelle régionale, c'est le projet impérialiste du grand Moyen-Orient avec l'Égypte de Moubarak comme pivot qui s'effondre. Un nouvel arc politique peut se construire avec le Qatar, les Frères musulmans et les divers partis islamistes. La pression actuelle portée sur l'Iran par Israël et les pays occidentaux vise à résister à cette déstabilisation et à l'isolement de l'État sioniste qui a perdu son meilleur allié.

 

 

5. Les logiques de résistances à l'œuvre

 

Le phénomène des Indignés a marqué toute l'année 2011. Parti du Portugal le 12 mars dans la foulée des révolutions arabes, il a éclaté le 15 mai dans l'État espagnol, s'est manifesté en juillet et août en Israël, et depuis septembre aux USA. Avec un point d'orgue le 15 octobre dans plusieurs centaines de villes du monde.

Ce mouvement, quel qu'en soit la suite, manifeste la violence sociale des politiques menées par le gouvernements occidentaux contre leur propre population, l'absence de toute perspective tracée par les courants sociaux-démocrates, la faiblesse des réponses en termes de mobilisations des forces du mouvement ouvrier social et anticapitaliste, qui n'apparaît pas comme une référence naturelle pour ces mouvements.

Ce mouvement, qui exprime des aspirations démocratiques, de contrôle, d'opposition à la dictature économique du capitalisme est éminemment politique, même s'il rejette le plus souvent les partis. Il est à mettre en rapport avec les massives mobilisations sociales appelées par les syndicats dans l'essentiel des pays de l'Union européenne.

Ces mobilisations sociales, tout comme le mouvement des Indignés, témoignent en creux de la crise des perspectives politiques dans la région.

Alors que c'est le capitalisme même qui est mis en accusation dans toutes les mobilisations, les forces politiques capables de structurer politiquement ces mouvements apparaissent à un niveau de faiblesse paradoxal.

 

 

6. Les perspectives d'action pour les révolutionnaires

 

Les résistances vont continuer à se développer en Europe, au Maghreb, au Moyen-Orient, en Afrique, mais aussi dans les pays émergents d'Asie. Cela rend d'autant plus nécessaire la coordination, l'action commune des organisations révolutionnaires et anticapitalistes de ces régions.

Mais le développement de ces résistances se fait et se fera en soulevant plusieurs questions de premier ordre.

La plus importante est évidemment celle du contenu, des perspectives politiques de ces résistances. La situation n'est en rien comparable à celle des décennies précédant 1989, dans lesquelles tout conflit régional se trouvait inséré dans la confrontation entre les États-Unis et l'URSS.

Certains sont tentés dans la situation actuelle de maintenir de vieux réflexes " campistes » autour des oppositions de certains régimes à la politique impérialiste américaine. Ces réflexes ont pu amener à des positions à contresens face à la révolution libyenne ou la résistance syrienne. Pourtant aujourd'hui, quoi qu'en ait pu laisser paraître Hugo Chavez, il n'y a pas de front anti-impérialiste rassemblant Ahmadinejad, el-Assad et Kim Jong Un. Il n'y a pas plus en Grèce d'issue politique pour les travailleurs dans une union nationale soudée autour du rejet de l'euro. Mais ces deux exemples illustrent bien la question des manques de repères actuels pouvant englober les résistances dans une lutte porteuse d'une alternative globale au système capitaliste, la question des dynamiques programmatiques, militantes, organisationnelles des résistances actuelles.

L'autre question est évidemment celle des conséquences du déplacement des pôles de production industrielle. D'abord l'explosion de la précarité et de la déstructuration sociale dans les métropoles capitalistes avec des effets sociaux peu connus ces dernières décennies. Mais aussi, en Asie, la structuration d'une classe ouvrière urbaine massive, prenant progressivement conscience de ses exigences communes et de sa force.

Ce balancier n'est pas à somme nulle : ce qui se perd en Europe occidentale ne se retrouve pas en Asie. Le mouvement ouvrier est une construction politique, pas une simple réalité sociologique objective. Aujourd'hui, il y a un enjeu colossal à créer une identité politique au sein des nouvelles classes ouvrières alors que le " mouvement ouvrier » ne représente aucune alternative internationale de société au capitalisme.

25 ans après la chute du Mur de Berlin, nous aurions tort de ne voir dans le manque de crédibilité d'une alternative socialiste que la conséquence du rejet du " socialisme réel » des États staliniens.

Cela pèse encore certes, mais s'ajoute seulement au poids négatif que représente le bilan plus proche de tous les gouvernements sociaux-démocrates d'Europe, d'Asie ou d'Amérique latine, gouvernements qui trouvaient souvent autour d'eux l'alliance de partis radicaux incapables de tracer une stratégie indépendante.

L'enjeu est donc bien, plus que jamais, pour les révolutionnaires et les anticapitalistes, de faire vivre une alternative sociale et politique répondant aux aspirations, aux révoltes des populations frappées par la crise et la misère.

Les mois et les années à venir seront dans toutes les régions du monde marquées par les effets sociaux et environnementaux des crises systémiques que nous traversons.

Les déséquilibres actuels vont continuer à fragiliser les populations, mais aussi les structures étatiques : les révolutions arabes comme les crises politiques en Grèce et en Italie sont là pour en témoigner.

Le mécontentement social ne cessera donc pas de monter en cherchant des voies d'expression.

Tout le défi des courants anticapitalistes sera d'être présents au cœur des mobilisations telles qu'elles se créeront, d'être capables d'y faire vivre des perspectives et un programme social et politique, apte de donner un sens et une perspective à ces mouvements.

L'hégémonie politique actuelle des forces conservatrices religieuses dans les résultats électoraux en Egypte et Tunisie, comme la montée de courants nationalistes voire d'extrême-droite en Europe montrent les défis qui sont les nôtres.

L'aspect le plus clair de ce défi est que toute réponse progressiste à la crise actuelle suppose une remise en cause globale de la société capitaliste. Dès lors la prise de confiance dans la possibilité de succès en avançant dans ce sens sera à la charnière de nos réponses. Cela impose aussi de structurer les forces politiques à une échelle internationale et faire en sorte qu'elles soient porteuses de réponses politiques à cette échelle. ■

 

 

 

 

* La ligne générale de ce rapport, présenté par Laurent Carasco au nom du Bureau exécutif de la IVe Internationale et enrichie par le débat, a été adoptée à une large majorité par le Comité International.

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