Créée en 2006, la Coalition pour des élections équitables et transparentes, connue sous le nom de Bersih (" prope » en malais), a lancé une nouvelle campagne " Bersih 2 » en vue de changer la loi électorale avant les prochaines élections générales qui auront lieu en 2013. La coalition est composée par 62 organisations non gouvernementales de la société civile et soutenue par des partis politiques d'opposition. Formulée en huit points, Bersih 2 demande notamment trois semaines de campagne électorale, la vérification des listes électorales, la prévention de la fraude, un accès proportionnel aux médias, la fin de la corruption.
Bersih 2 a connu un écho croissant dans la population appelée à participer à une manifestation le samedi 9 juillet 2011.
Le gouvernement a tout fait pour empêcher cette manifestation qui s'annonçait très réussie.
Malgré l'interdiction de la manifestation, une première vague d'arrestations de plus de 200 militants et l'impossibilité pour des milliers de manifestants d'entrer dans Kuala Lumpur (capitale commerciale de la Malaisie), plus de 50 000 personnes sont descendues dans la rue.
La police a arrêté plus de 1 600 manifestants après avoir dispersé la manifestation pacifique à l'aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Tous ont été par la suite relâchés.
Comme beaucoup de régimes autoritaires, les révolutions arabes ont fait peur à ce gouvernement dont le principal parti, l'Umno, dirige le pays sans discontinuer depuis l'indépendance en 1957.
Il veut empêcher toute extension de la campagne Bersih 2 qui fait écho à une première campagne lancée en 2007 et qui s'était suivie en 2008 d'une déroute électorale sans précédent pour la coalition au pouvoir et son principal parti l'Umno.
Parallèlement, le gouvernement a arrêté 30 militants du PSM (Parti Socialis Malaysia) qui distribuaient des tracts dans le cadre de leur campagne " C'est assez, il est temps de démissionner ». Six d'entre eux, dont un député au parlement fédéral, ont été maintenu en détention. Une loi d'exception (Emergency ordinance) autorise le gouvernement à les détenir à l'isolement dans des conditions extrêmement dures pendant 60 jours sans jugement. Leurs avocats et familles ont un droit extrêmement limité de visite.
Inprecor soutient la campagne internationale lancée par le PSM pour leur libération immédiate et sans condition. Tout militant peut y contribuer activement en :
► Signant la pétition en ligne.
► Envoyant des lettres par mail aux autorités. Un modèle de lettre type et les adresses email sont donnés ci-dessous :
Dear Sir
We write to you concerning the detention of Member of Parliament Sungai Siput Dr Jeyakumar Devaraj and 29 members of the Parti Sosialis Malaysia who have been detained in Penang.
They have been charged for attempting to revive the Communist Party and waging war against the King. These are extreme charges especially when there is no shred of evidence to support this.
We understand that they are being held under deplorable conditions which are not acceptable especially when Malaysia sits on the UN Human Rights Council.
As such we urge your good self to intervene in this matter and seek your assistance to facilitate their immediate release.
Thank you for your attention in this matter.
Yours faithfully,
A envoyer :
1) au Premier ministre :
YAB Datuk Seri Najib Tun Razak
Prime Minister, Malaysia
Office of The Prime Minister,
Main Block, Perdana Putra Building,
Federal Government Administrative Centre,
62502 Putrajaya, MALAYSIA
Tel : 603-8888 8000
Fax : 603-8888 3444
E-Mail : ppm@pmo.gov.my
2) A l'inspecteur général de police :
Tan Sri Ismail Omar
Inspector General Police
Ibu Pejabat Polis Diraja Malaysia,
50560 Bukit Aman,
Kuala Lumpur, Malaysia.
Tel: +603 2262 6015
Fax: +603 2272 5613
* Danielle Sabai, militante du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et de la IVe Internationale, est correspondante d'Inprecor pour l'Asie. On consultera avec intérêt le site web " Extrême Asie, Pour une politique progressiste en Asie » qu'elle anime.