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Les députés s'accordent une augmentation de 62 % de leur salaire

par
Députés du Psol devant le Parlement. De gauche à droite, Marcelo Freixo, Jandira Rocha, Jean Wyllys et Chico Alencar. © Carlo Wrede

Le groupe parlementaire du Psol (Partido socialismo e liberdade, Parti du socialisme et de la liberté) à la Chambre des députés a été le seul à manifester son opposition au réajustement qui aligne les traitements des députés, sénateurs, ministres, vice-président et président de la République sur ceux que gagnent les magistrats du Tribunal fédéral suprême.

Voté mercredi 15 décembre à la Chambre, puis au Sénat, le projet de décret législatif 3036/2010 a fixé le traitement mensuel pour les élus ayant ces charges à 26 723 réaux (12 292 euros) à partir du 1er février 2011. Actuellement, le montant du salaire d'un élu s'élève à environ 16 000 réaux (7360 euros).

Le groupe parlementaire du Psol a présenté une proposition alternative, aux termes de laquelle le réajustement serait aligné sur l'indice de l'inflation pour la période considérée. Cette proposition a été repoussée par l'immense majorité des députés, qui ont voté pour une augmentation de 62 % de leur propre salaire.

" Le projet voté fait que le traitement des parlementaires atteint le plafond de la haute Fonction publique. Cela a un impact immense sur les comptes publics et suscite l'incompréhension de la population. Alors que nous en sommes à discuter si le salaire minimum doit être de 540, 560 ou 580 réaux, (248, 257 ou 266 euros) et que de tous côtés on nous dit que c'est au-dessus de nos moyens, le Congrès vote une augmentation de 62 % pour les députés, sénateurs, président, vice-président et ministres », a critiqué Ivan Valente, député fédéral pour Sao Paolo.

" C'est exagéré, c'est trop, c'est insoutenable du point de vue social et politique », a affirmé Chico Alencar, député fédéral pour Rio de Janeiro. " Au cours de la récente campagne électorale, personne parmi les milliers de candidats, aucun des partis n'a jamais présenté cette proposition qui, par ses répercussions en cascade et par son ampleur, affecte les comptes publics et concerne ceux que nous représentons. Cette décision désastreuse, excessive et insoutenable creuse encore le fossé, l'abîme entre le Parlement et la société. C'est se faire l'avocat de ses intérêts personnels, ce qui est toujours contestable », a-t-il ajouté.

Ivan Valente a attiré l'attention sur un autre problème lié au débat sur les revenus des députés : le financement privé des campagnes. " Tout le monde s'indigne de l'augmentation votée ce mercredi au Congrès, ce qui est très bien. Mais il faut que la société proteste aussi contre le financement privé des campagnes, qui injectent des milliards sur les comptes des députés et qui sans le moindre doute ouvrent la porte à la corruption. Il n'existe pas d'entreprise qui donne de l'argent en oubliant de rappeler ce qu'elle a payé le moment venu, quand il s'agit de voter des projets auxquels elle est intéressée. Aussi la société doit bien sûr protester contre cette augmentation abusive, mais aussi se mobiliser pour le vote du financement public exclusif des campagnes électorales », a conclu Ivan Valente.

article traduit du site duPSOL, psol50.org.br

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