La grève générale du mercredi 24 novembre a été un grand jour pour le mouvement ouvrier portugais mobilisé contre l'austérité et les réductions budgétaires.
La grève a rassemblé à la fois le secteur public et le secteur privé de presque toutes les catégories professionnelles, dans un pays où il y a un million de travailleurs précaires menacés de perdre le travail s'ils se joignaient à la grève.
Le moment politique où cette grève se déroule est aussi important. Le vote du budget devait avoir lieu le 26 novembre au Parlement et devait aller encore plus loin dans la réductions des dépenses sociales comme les indemnités de chômage ou les allocations familiales attribuées au familles avec peu d'enfants, les réductions salariales de 5% dans le secteur public, la hausse de deux points de la TVA à 23 %. Tout cela ajoutant de la récession à une économie déjà en crise. Le budget va passer avec le vote des deux partis du centre (PS et PSD)1 et avec le soutien du président de la République, Cavaco Silva, déjà en campagne pour sa réélection le 23 janvier.
Pour la gauche cette grève a été l'occasion de se faire entendre face au discours omniprésent dans les medias pour " budget d'austérité », sur la " nécessité de faire des sacrifices » comme seule réponse pour " calmer les marchés ». Dans cette lutte contre l'idéologie de la peur, les travailleurs sont encore sur la défensive mais la grève générale leur a permis de gagner en confiance et en combativité. ■
* Luís Branco est directeur de la revue Combate, éditée par la section portugaise de la IVe Internationale, qui est une composante du Bloco de Esquerda (Bloc de gauche)