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La plus grosse grève générale de l'histoire du pays

par Luis Branco

La grève générale du mercredi 24 novembre a été un grand jour pour le mouvement ouvrier portugais mobilisé contre l'austérité et les réductions budgétaires.

La grève a été faite par plus de trois millions de travailleurs. Cette première grève générale organisée conjointement par les deux confédérations (CGTP et UGT) depuis 1988. Le secteur des transports a donné l'exemple avec la fermeture des ports, l'arrêt du trafic aérien et une grève massive dans les entreprises de transports en commun publiques et privées. Tous les transports ont ainsi été paralysés. A Autoeuropea (Ford-Volkswagen, la première entreprise du pays), pas un seul véhicule n'est sorti des chaînes de montage ce jour là, même si les travailleurs venaient d'y conclure un accord d'entreprise comprenant une augmentation des salaires de 3,9% en 2011 et l'interdiction de licencier ou d'embaucher des salariés hors contrat d'entreprise.

La grève a rassemblé à la fois le secteur public et le secteur privé de presque toutes les catégories professionnelles, dans un pays où il y a un million de travailleurs précaires menacés de perdre le travail s'ils se joignaient à la grève.

Le moment politique où cette grève se déroule est aussi important. Le vote du budget devait avoir lieu le 26 novembre au Parlement et devait aller encore plus loin dans la réductions des dépenses sociales comme les indemnités de chômage ou les allocations familiales attribuées au familles avec peu d'enfants, les réductions salariales de 5% dans le secteur public, la hausse de deux points de la TVA à 23 %. Tout cela ajoutant de la récession à une économie déjà en crise. Le budget va passer avec le vote des deux partis du centre (PS et PSD)1 et avec le soutien du président de la République, Cavaco Silva, déjà en campagne pour sa réélection le 23 janvier.

Pour la gauche cette grève a été l'occasion de se faire entendre face au discours omniprésent dans les medias pour " budget d'austérité », sur la " nécessité de faire des sacrifices » comme seule réponse pour " calmer les marchés ». Dans cette lutte contre l'idéologie de la peur, les travailleurs sont encore sur la défensive mais la grève générale leur a permis de gagner en confiance et en combativité. ■

* Luís Branco est directeur de la revue Combate, éditée par la section portugaise de la IVe Internationale, qui est une composante du Bloco de Esquerda (Bloc de gauche)

notes
1. Le gouvernement socialiste minoritaire et l'opposition de centre-droit ont passé un accord budgétaire.
traducteur
Jacques Radcliff (de l'anglais)

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