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Armes chimiques aux États-Unis

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Selon les indications fournies par le rapporteur du contrôle des armes de l'Institut d'études sur la défense et le désarmement de Cambridge (Massachussets), les neuf dépôts d'armes chimiques américains contenaient, début 1996, les réserves suivantes de gaz moutarde (variétés H, HD, HT, NT), de tabun (GB) et de neurotoxiques (VX) :

* Anniston (Alabama) : 2 254 t (HD, GB, VX) ;

* Blue Grass (Kentucky) : 523 t (H, HD, GB, VX) ;

* Edgewood (Maryland) : 1 625 t (HD) ;

* Newport (Indiana) : 1 269 t (VX) ;

* Pine Bluff (Arizona) ; 3 850 t (HD, GB, VX) ;

* Pueblo (Colorado) : 2 611 t (HT, HD) ;

* Tooele (Utah) : 13 616 t (H, HD, HT, NT, GB, VX) ;

* Umatilla (Oregon) : 3 717 t (HD, GB, VX) ;

* Johnston (Pacifique Sud) : quantités réduites (HD, GB, VX).

L'interdiction complète des armes chimiques fut adoptée en 1925 sous le titre de " Protocole de Genève concernant la prohibition de l'emploi, à la guerre, de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques ». En 1926 sous la pression, entre autres, de la Chemical Foundation et d'une partie de l'industrie chimique le Sénat états-unien n'a pas ratifié le Protocole de Genève. Ce n'est qu'en 1975 — après la débandade états-unienne au Vietnam, que le Sénat américain a accepté de ratifier le Protocole de Genève. Ce n'est que pour tenter de jeter un voile pudique sur l'emploi de défoliants et des gaz lacrymogènes au Vietnam, ainsi qu'à la suite d'un grave accident survenu sur leur territoire avec le neurotoxique VX, que les États-Unis ont annoncé en 1969 un moratoire unilatéral sur la production d'armes chimiques et ont engagé les négociations relatives à une " Convention sur les armes biologiques » (entrée en vigueur le 26 mars 1975), premier pas en direction de la " Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction » (CAC), signée finalement à Paris le 13 janvier 1993 et entrée en vigueur le 29 avril 1997. Selon cette Convention tous les États signataires devront avoir détruit les armes et les produits chimiques spécifiés au plus tard jusqu'en 2012.

Notons que la fabrication, la possession et le stockage des herbicides — tels le tristement fameux " Agent Orange » — ne sont nullement interdits par les conventions en vigueur. Seul leur emploi en tant que " technique visant à altérer la dynamique, la combinaison ou la structure de la Terre — y compris la flore, la faune, la lithosphère, l'hydrosphère et l'atmosphère —, ainsi que de l'espace, par la manipulation intentionnelle de processus naturels » est prohibée par la " Convention sur l'interdiction d'utiliser les techniques de modification de l'environnement à des fins militaires » (ENMOD). Cette dernière n'a nullement empêché les États-Unis d'employer ponctuellement des défoliants (différents de ceux employés au Vietnam), par exemple en Colombie dans le cadre de leur " guerre à la drogue ».

En 1984, le Congrès américain ordonnait la destruction de toutes les armes chimiques des États-Unis avant 2004. Douze ans plus tard, en 1996, seuls 3 % de ces armes avaient été éliminés dans l'unique installation de destruction opérationnelle, sur l'atoll Johnston, dans le Pacifique Sud. Une seconde installation, construite dans le dépôt militaire de Tooele, n'a commencé à fonctionner que le 22 août 1996…

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