Un débat sur les élections, le mouvement antiguerre et la stratégie de la résistance

par
numéro

La parution sur le site web Z-Net aux États-Unis de l'analyse de notre camarade Gilbert Achcar (1) sur les enjeux des élections irakiennes (2) a suscité une réponse d'Alex Callinicos (3). S'en est suivi un échange concernant aussi bien les enjeux des élections irakiennes que les orientations du mouvement antiguerre et la stratégie de la résistance en Irak.

Ce débat a eu lieu avant l'annonce des résultats officiels des élections en Irak. Selon les résultats proclamés le 13 février, ces dernières ont été remportées par la liste de la Coalition irakienne unifiée soutenue par l'ayatollah Ali Al-Sistani (4 075 291 votes, soit 48,1 % des suffrages et 140 sièges sur 275), devant l'alliance des partis kurdes (2 175 551 votes, soit 25,7 % et 75 sièges) et la liste du " premier ministre " fantoche, Iyad Allaoui, qui — malgré un soutien financier inouï des États-Unis qui lui a permis de distribuer largement des billets de 100 dollars ! — apparaît comme le grand perdant, n'obtenant que 40 sièges (1 168 943 votes, soit 13,8 %). Notons que le PC irakien — qui avait intégré le conseil intérimaire fantoche — n'obtient pour sa part que deux sièges. La participation finalement annoncée fut au total de 59 % des inscrits, mais comme c'était prévisible elle fut largement plus faible dans les provinces majoritairement sunnites (2 % dans la province d'Al-Anbar dans l'ouest du pays, 17 % dans celle de Ninive, comprenant la ville de Mossoul dans le Nord-Ouest, 25 % dans celle de Salaheddine, comprenant la ville de Tikrit dans le Nord-Est).

Nous reproduisons la totalité de ce débat, publié originairement en anglais sur le site web Z-Net.

1. D'origine libanaise, Gilbert Achcar est établi en France depuis 1983. Enseignant en sciences politiques à l'Université de Paris-VIII (Saint-Denis), collaborateur du Monde Diplomatique, ancien rédacteur d'Inprecor, il a publié récemment Le choc des barbaries, Terrorismes et désordre mondial (éd. Complexe, Paris 2002, rééd. 10/18, Paris 2004) et L'Orient incandescent. Le Moyen-Orient au miroir marxiste (éd. Page deux, Lausanne 2003).

2. Nous avions traduit cet article. Cf. Gilbert Achcar, Les enjeux des élections irakiennes, Inprecor ní 501/502 de janvier-février 2005, pp. 29 à 32.

3. Alex Callinicos enseigne les sciences politiques à l'Université de York en Angleterre. Il est membre de la direction du Socialist Workers Party (Parti socialiste ouvrier, principale organisation de l'extrême-gauche anglaise) et de la Tendance socialiste internationale (IST). Il a récemment publié An Anti-Capitalist Manifesto et The New Mandarins of American Power.