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Les bases de l'UNT se soulèvent pour exiger un Congrès et des élections !

par Americo Tabata
Americo Tabata, syndicaliste à Goodyear et fondateur de l'UNT dans l'État de Carabobo, est militant du PRS (Parti révolution et socialisme). Cet article a été publié le 3 octobre 2005 sur le site web Aporrea.org.

Comme jamais auparavant, les bases syndicales de l'UNT se sont rebellées et ont convoqué d'elles-mêmes une Conférence Nationale d'Urgence. L'auditorium du siège syndical de Caracas était trop petit pour accueillir les 800 dirigeants syndicaux affiliés à 23 fédérations régionales de l'UNT qui sont venus à la capitale du pays pour exiger de la Coordination Nationale de l'UNT une date pour la tenue du Congrès, ainsi que des élections générales afin de légitimer la direction nationale et les directions régionales de la Centrale syndicale la plus importante et la plus représentative des travailleurs vénézuéliens.

 

Selon le registre de présence, les participants représentaient plus de 450 organisations syndicales dont celles du secteur pétrolier, du transport, des employés de l'administration publique, de la sidérurgie, des professeurs et personnels de l'éducation nationale, de la santé et des entreprises privées.

 

Au cours d'émouvantes interventions, les camarades ont dénoncé le rôle bureaucratique que joue un noyau de pseudo-dirigeants syndicaux de la centrale. Le camarade Marcos Garcia a signalé avec emphase que Franklin Rondon, membre de la coordination nationale de l'UNT, avait séquestré la démocratie syndicale dans le secteur des employés de l'administration publique et était devenu un obstacle à la négociation de l'accord-cadre pour ce secteur.

 

Depuis la Guyane, le camarade José Melendez, dirigeant du secteur classiste et révolutionnaire des travailleurs de SIDOR, a profité de son intervention pour demander la solidarité de l'UNT et dénoncer le rôle que joue Ramon Machuca en faveur du consortium Amazonia et des dirigeants de SIDOR contre les travailleurs. Il a aussi mentionné la signature d'un accord unitaire des secteurs en lutte pour présenter une liste commune [lors d'élections syndicales de l'entreprise] contre le clan bureaucratique de Machuca.

 

Au nom des travailleurs du pétrole de l'État d'Anzoategui, José Bodas s'est prononcé pour la tenue immédiate du Congrès de l'UNT et a profité de l'occasion pour faire un appel à l'unité syndicale des travailleurs des secteurs pétrolier et pétrochimique, comme prévu par l'accord entre Sinutrapetrol (Syndicat Unitaire des Travailleurs du Pétrole), Fedepetrol (Fédération des travailleurs du Pétrole) et Fetrahidrocarburos (Fédération des Travailleurs des Hydrocarbures), et exiger la signature de la convention collective négociée en janvier de cette année. Les dirigeants syndicaux des secteurs du transport, de la construction et des fédérations régionales de Carabobo, Tachira, Monagas et Amazonas se sont prononcés dans le même sens.

 

Dans une ambiance de lutte et de démocratie syndicale, les dirigeants se sont prononcés les uns après les autres pour la détermination d'une date pour le Congrès et les élections. Leurs interventions indiquaient également le rôle bureaucratique et la corruption de nombre de fonctionnaires du gouvernement national, ainsi que les politiques anti-ouvrières que développent certains gouverneurs et maires soi-disant révolutionnaires. Tous indiquaient qu'il fallait livrer la bataille politique contre la bureaucratie et la corruption.

 

Pour conclure la journée, les présents ont voté à la majorité absolue une résolution qui réclame à la Coordination de l'UNT la tenue du congrès les 18, 19 et 20 novembre et les élections générales le 5 avril 2006. Le document fut remis aux camarades Orlando Chirino, Stalin Pérez, Richard Gallardo, Ruben Linares, Luis Primo, coordinateurs nationaux de l'UNT, qui participaient à l'événement.

 

Le camarade Orlando Chirino fit enfin usage de son droit à la parole pour s'engager à faire respecter la décision démocratique de la base, livrer bataille contre la bureaucratie syndicale et obtenir l'indépendance politique et organisationnelle absolue de la Centrale pour diriger la lutte des travailleurs vénézuéliens. Sur ce dernier aspect, il dénonça le rôle de certains dirigeants syndicaux de la Centrale qui ont privilégié leur rôle de fonctionnaires ou de gestionnaires des politiques du gouvernement national plutôt que de défendre les droits des travailleurs. En ce sens, il s'est opposé catégoriquement à ce qu'un responsable de l'UNT puisse en même temps avoir un poste gouvernemental et être dirigeant des travailleurs.

 

Il s'est finalement déclaré disponible pour prendre la tête d'un front de lutte avec les secteurs paysans et populaires comme l'exige la résolution adoptée majoritairement par les dirigeants syndicaux.

 

 

traducteur
Edouard Diago (de l'espagnol)

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