Nous publions ci-dessous l'intégralité de la déclaration politique éditée en août dernier par les camarades qui ont entrepris la fondation du PRS. Ce document est conçu comme une base pour la discussion. Comme nous y avons été invités par les camarades du PRS, la LCR et la IVe Internationale participeront à cette discussion et Inprecor ne manquera pas de s'en faire l'écho dans ses prochains numéros. Le Comité Impulsor Nacional (Comité national constitutif) du PRS est composé par quatre coordinateurs nationaux — Orlando Chirino, Gonzalo Gomez, Miguel Angel Hernandez A. et Stalin Perez Borges — et des coordinateurs des États : Dans l'État d'Anzoategui — Jose Boda, Luis Diaz ; dans celui d'Aragua — Emilio Bastidas, Richard Gallardo, Humberto Lopez ; dans celui de Bolívar — Edgar Caldera, Jose Melendez, Orlando Perez ; dans celui de Carabobo — Jose Barreto, Ismael Hernandez, William Porras, Americo Tabata, Jesus Vargas ; dans celui de Caracas — Roger Bonilla, Marco Tulio Diaz, Tony Leon, Jose Mendoza, Franklin Zambrano ; dans celui de Falcon — Victor Garcia, Horacio Medina ; dans celui de Miranda — Armando Guerra, Yan Marcano ; dans celui de Tachira — Vilma Vivas, Javier Arellano ; dans celui de Vargas — Antonio Jaspe ; dans celui de Yaracuy — Hernan Brito, Oswaldo Villegas
Nous — travailleurs, paysans, étudiants et habitants des quartiers et des communautés rurales du Venezuela, sommes conscients des grandes avancées et succès conquis par une lutte tenace au long de ces six dernières années du processus révolutionnaire.
Nous sommes conscients de ce que signifient les Missions (1), l'élargissement des libertés démocratiques, ainsi que le contenu d'intégration sociale et économique des " Lois Habilitantes » (2). Cependant, il est aussi clair pour nous qu'il manque encore beaucoup pour donner une réponse structurelle aux graves problèmes existant dans les secteurs les plus pauvres de notre pays.
Les ressources pétrolières disponibles, les plus importantes de notre histoire, aux mains d'un gouvernement qui bénéficie de la sympathie de la grande majorité de notre population, n'ont pas suffi pour finir de résoudre les problèmes de la misère et de l'exclusion, de même qu'ils n'ont pas fini de nous libérer de la soumission impérialiste et du pouvoir des grands monopoles.
Le seul argent du pétrole ne résout pas le problème de l'exploitation capitaliste, origine de tous nos maux. Pour le surmonter, l'économie doit cesser d'être aux mains d'une poignée de riches patrons, de l'oligarchie conspiratrice (3) et des monopoles multinationaux, pour en venir à être contrôlée par les travailleurs et le peuple au pouvoir ; il est nécessaire de faire le pas d'exproprier les grandes entreprises qui se trouvent aux mains de la bourgeoisie et de l'impérialisme.
Il n'y a pas de socialisme sans expropriation des grands moyens de production privés.
Aucun des partis qui comptent actuellement des ministres au gouvernement ou des parlementaires, n'a démontré qu'il était prêt à garantir jusqu'au bout la lutte pour la IIe Indépendance (4) face à l'impérialisme, par la liquidation des rapports sociaux de production capitalistes et par le socialisme comme régime de propriété et gouvernement collectif des travailleurs et du peuple.
Leur pratique se réduit à introduire de timides réformes au sein du capitalisme, ou des politiques conjoncturelles, qui ne résolvent pas ni ne résoudront le problème de l'exploitation et de l'oppression. Ils maintiennent intacts les véritables centres de pouvoir et de contrôle économique de l'oligarchie et de l'impérialisme dans notre pays, et en même temps ils montrent leur claire tendance à laisser s'incruster de nouvelles castes bureaucratiques et corrompues dans l'appareil de l'État qu'ils conduisent, ouvrant le passage pour la réinstallation des vieilles élites, qui enlisent le processus révolutionnaire.
Il est chaque jour plus évident que sous la conduite de ces partis, la révolution sera gelée et que nous n'avancerons pas vers le socialisme.
A la croisée des chemins, nous, les révolutionnaires, devons assumer l'engagement inébranlable d'envisager, et de proposer aux travailleurs et au peuple, une alternative politique qui donne libre cours aux forces les plus dynamiques, progressistes et combatives du peuple organisé, dans la perspective de lutter pour le socialisme avec la démocratie, sans patrons exploiteurs, ni bureaucrates incrustés dans l'État.
Il devient urgent de présenter aux secteurs populaires, aux travailleurs, aux femmes, aux paysans, aux étudiants, aux communautés indigènes et aux couches moyennes de la population qui sympathisent avec le changement social, un projet de socialisme, sans ambiguïtés, qui délimite le terrain avec le capitalisme, avec l'exploitation de l'homme par l'homme, et qui lutte pour la libération définitive de l'espèce humaine d'une quelconque forme d'oppression et d'exploitation, sous le gouvernement des travailleurs.
Tandis que se présente cette alternative politique, il faut également envisager la construction des outils, qui permettent d'obtenir ces changements de fond dont a besoin la société vénézuélienne et l'ensemble du monde.
Les travailleurs ont avancé en construisant l'UNT ; les secteurs populaires, de quartier, paysans et étudiants s'organisent dans des fronts et des associations, et diverses formes d'organisation populaire continuent de proliférer.
Il ne manque que la construction de l'outil politique de tous ces secteurs, qui organise et renforce, sur la base d'un programme révolutionnaire et d'une discipline politique, l'activité militante révolutionnaire vers le socialisme. Il faut construire un parti des travailleuses et des travailleurs, des secteurs populaires et révolutionnaires, qui sur la base des expériences internationales et nationales et en accord avec les exigences à court, moyen et long terme de la population, élabore un Programme de Transition pour avancer vers le socialisme.
Ce parti politique doit nécessairement être nouveau et différent de ceux qui existent. A travers l'expérience révolutionnaire de ces dernières années, la population a rompu définitivement avec l'AD, le COPEI, le MAS, Causa R, Bandera Roja, Primero Justicia, Proyecto Venezuela (5), etc., qu'elle a reconnus comme des structures politiques oligarchiques, putschistes et pro-impérialistes. Mais elle en est également venue à la conclusion que les partis de la Ve République sont des appareils électoraux, qui reproduisent les vieux vices de la politicaillerie de la IVe République (6) et qui n'ont pas comme perspective la lutte pour le socialisme sans bureaucrates ni patrons.
Il doit être réellement démocratique et organiser en son sein les meilleurs lutteurs et activistes du processus révolutionnaire. Il doit avoir comme finalité la mobilisation ouvrière et populaire, et la lutte pour la conquête du pouvoir pour les travailleurs et le peuple. Un parti révolutionnaire qui :
— lutte pour le socialisme ;
— est solidaire des luttes du peuple ;
— défend la souveraineté nationale ;
— affronte l'impérialisme ;
— demande le non-paiement de la dette extérieure ;
— lutte pour l'augmentation générale des salaires ;
— affronte jour après jour les patrons et propriétaires terriens exploiteurs et oppresseurs ;
— a la vocation internationaliste que nous a léguée le libérateur Simón Bolívar ;
— est en première ligne pour soutenir l'expropriation des entreprises afin qu'elles soient contrôlées et administrées directement par leurs travailleurs ;
— lutte pour une nouvelle société, libre de l'exploitation et des humiliations, qui lutte pour le socialisme avec la démocratie.
Nous devons aider à ce que le peuple prenne conscience du fait que les problèmes qui nous abattent sont insurmontables si nous n'en finissons pas avec le capitalisme et la propriété privée des moyens de production et n'impulsons pas la révolution sociale à l'échelle mondiale.
Le socialisme est incompatible avec l'idée qu'il existe des patrons nationaux ou internationaux impliqués dans le développement de la nation. On ne peut concilier les intérêts des exploités et des exploiteurs ; par cette voie, nous n'arriverons qu'à une caricature de révolution. Cette différence stratégique avec ce discours réformiste et de conciliation de classes justifie la construction du parti révolutionnaire.
Mais il est également nécessaire de signaler qu'au-delà de cette différence, nous signons notre engagement de défendre jusqu'au bout le gouvernement du président Chávez de toute tentative putschiste ou déstabilisatrice impulsée par l'impérialisme et l'opposition bourgeoise vénézuélienne. Nous défendrons, aux côtés du peuple bolivarien, comme nous l'avons fait le 13 avril [2002] et durant le sabotage pétrolier (7), le gouvernement du président Chávez, face à la conspiration putschiste de la droite oligarchique et de l'impérialisme nord-américain, ainsi que toutes les conquêtes démocratiques obtenues par le processus de la révolution bolivarienne.
Nous accompagnerons les travailleurs et le peuple dans l'expérience de ce gouvernement mais en visant réellement la perspective de développement du pouvoir ouvrier, populaire, participatif et actif, jusqu'à obtenir que le gouvernement soit exercé directement de manière démocratique par les travailleurs pour adopter, sans hésitation ni obstacle bureaucratiques, les mesures anticapitalistes et anti-impérialistes capables de nous conduire vers le socialisme libérateur.
C'est le moment propice pour se lancer le défi de construire cette organisation. Le meeting public que nous avons organisé le 9 juillet dans le Théâtre Impérial de la ville de Caracas, auquel ont participé des délégations de tout le pays et de diverses origines et expériences politiques et organisationnelles, nous a confirmé que des centaines de milliers de militants sont à la recherche d'une structure politique révolutionnaire et socialiste qui réponde à leurs attentes et à leurs demandes.
Conséquents avec cette réalité, nous nous sommes réunis dans la ville de Valence pour constituer le Comité Constitutif National du Parti Révolution et Socialisme (PRS), et discuter les caractéristiques de l'étape et de la conjoncture politique que vit le pays, et somme parvenus aux accords suivants :
Accords Politiques
Nous appuyons ceux qui luttent
* Nous réclamons la solution immédiate des différents conflits que vivent en ce moment les travailleurs vénézuéliens. En particulier ceux de Chrysler dans l'État de Carabobo, ceux de la Sécurité Sociale à Barquisimeto, les travailleurs de l'hydraulique, de l'industrie minière et de Sidor dans l'État de Bolívar ; les ouvriers des chantiers navals dans l'État de Sucre, ceux de l'entreprise agro-alimentaire Guaica en Guaicaro, ceux de la multinationale Coca-Cola dans l'État de Tachira, etc.
* Nous soutenons les milliers de paysans qui ont manifesté devant le palais de Miraflores pour réclamer au président Chávez l'application d'une réforme agraire qui en finisse avec le latifundio, la recherche et le châtiment des commanditaires des bandes de nervis qui veulent éliminer les militants paysans les plus en vue.
* Nous sommes aux côtés des communautés indigènes qui s'opposent à l'exploitation du charbon dans la montagne de Perija, parce qu'elle dégrade leurs territoires et viole leurs traditions ancestrales.
* Avec la jeunesse révolutionnaire nous condamnons le lâche assassinat d'étudiants par des corps de police qui conservent une pratique autoritaire et répressive typique de la Quatrième République. Nous exigeons l'inculpation et le châtiment en même temps que nous nous prononçons en faveur de la démocratisation des corps de police de façon à éliminer leur caractère hiérarchique et à permettre l'élection des commissaires par les communautés. Nous nous prononçons également pour la reconnaissance des droits syndicaux des policiers afin qu'ils puissent défendre leurs droits économiques, sociaux et démocratiques.
Nous proposons un plan économique d'urgence
* Afin de mieux profiter des ressources provenant de l'augmentation des prix du pétrole, nous proposons l'élaboration d'un Plan National de Travaux Publics et de Logement qui générerait un emploi digne de ce nom pour des millions de travailleurs vénézuéliens.
* Nous demandons au président Chávez d'étendre dans les mêmes proportions à tous les travailleurs des entreprises privées et publiques l'augmentation salariale qui a été accordée aux membres des forces armées.
* Nous nous opposons au paiement de la frauduleuse dette extérieure et nous nous prononçons pour l'organisation d'un référendum national par lequel le peuple pourrait se prononcer démocratiquement sur la dette extérieure en même temps que sur les excédents des réserves internationales.
* Nous enjoignons le président Chávez d'institutionnaliser les Missions et de résoudre de manière urgente la grave crise dont souffre le système de Santé et de Sécurité Sociale ainsi que le système de l'Éducation nationale. Nous nous opposons à l'utilisation des Missions à des fins clientélistes par des maires, des gouverneurs ou des députés. De même nous nous opposons aux tentatives d'utiliser les Missions comme moyen de flexibiliser la main-d'oeuvre.
* Nous appuyons les projets de développement endogène, en tant qu'expériences autogestionnaires des communautés avec la participation et le pouvoir de décision des populations, afin de suppléer aux besoins essentiels et urgents de milliers de familles qui en sont exclues par le capitalisme. Nous réclamons l'octroi de crédit bon marché et l'assistance technique pour les communautés et les organisations paysannes afin de leur permettre de développer leurs projets d'agriculture et d'élevage.
* Nous luttons pour la suppression de la soi-disant " autonomie » de la Banque Centrale du Venezuela. Nous exigeons la nationalisation de tout le secteur bancaire privé et la création d'une grande banque nationale qui recueille toutes les ressources en provenance des exportations. Renationalisation des banques actuellement aux mains des groupes transnationaux, avec contrôle des travailleurs. Poursuite et châtiment des entrepreneurs et des groupes financiers qui promeuvent la fuite des devises.
* Nous impulserons la convocation d'une Assemblée Constituante du Pétrole qui permettra le débat sur toute la politique des hydrocarbures, le portefeuille d'affaires de PDVSA et l'annulation de toutes les concessions octroyées aux multinationales.
Nous luttons pour la cogestion révolutionnaire, le contrôle ouvrier et le socialisme
* La cogestion nous l'entendons comme une étape transitoire vers le socialisme, pendant laquelle les travailleurs, de façon libre, démocratique et révolutionnaire, font leur expérience d'administration des entreprises publiques et privées, avancent vers le contrôle ouvrier de la production, de la comptabilité des entreprises et vers l'élimination des rapports sociaux de production capitaliste, pour les remplacer par ceux du modèle socialiste.
* Nous nous prononçons en solidarité avec les travailleurs du secteur électrique, d'Alcasa et d'autres entreprises où l'on mène à bien des expériences de cogestion, pour que celles-ci soient véritablement démocratiques, renversent la techno-bureaucratie et visent au contrôle ouvrier et au socialisme.
* Nous impulsons la reprise de toute entreprise qui serait fermée de façon arbitraire par les patrons et réclamons du gouvernement son expropriation et sa restitution aux travailleurs pour qu'ils l'administrent et redémarrent la production.
Nous sommes avec l'UNT et nous appuyons le Courant syndical de classe, révolutionnaire et démocratique
* Nous reconnaissons l'UNT comme la structure syndicale la plus représentative et la plus en accord avec les intérêts des travailleurs vénézuéliens. Nous nous positionnons aux côtés des secteurs lutte de classe et révolutionnaires qui luttent contre les parasites et contre la nouvelle bureaucratie qui veut s'y incruster.
* Nous luttons pour l'autonomie et la complète indépendance politique de l'UNT vis-à-vis de l'État et du gouvernement. Nous demandons que les travailleurs et les communautés soient consultés lors de la discussion et de l'adoption des lois. Nous nous opposons à la restriction du droit de grève telle qu'elle est envisagée dans la réforme partielle du code pénal.
* Nous impulsons l'unité d'action, au travers de fronts de lutte, des travailleurs, des paysans, des étudiants, des mères de famille, des communautés rurales et indigènes afin de défendre les droits de la population et la conquête de nouveaux droits.
* Nous défendons la liberté d'organisation syndicale, l'extension indéfinie du décret d'inamovibilité et son application à tous les travailleurs et employés qui gagnent moins de un million de bolívars.
* Nous condamnons la répression patronale et exigeons des sanctions exemplaires contre les chefs d'entreprise qui violent les droits des travailleurs et ne respectent pas les normes du ministère du travail.
* Nous partageons la proposition de l'UNT de l'État de Sucre qui consiste à faire exiger par l'État un certificat de solvabilité sociale qui atteste que les entreprises privées respectent les droits des travailleurs.
Nous appuyons l'auto-organisation et l'autodétermination de la population
* Les communautés et les travailleurs ont compris que pour approfondir le processus révolutionnaire ils doivent constituer leurs propres outils organisationnels, démocratiques, autonomes et souverains. En tant que révolutionnaires, nous nous engageons à impulser et développer toutes les formes d'auto-organisation adoptées par la population pour approfondir la révolution.
* Nous sommes solidaires de tous les travailleurs combatifs et des militants qui se déclarent en rébellion contre les ordres imposés des " directeurs politiques », y compris contre " la main bienfaisante » du Président, lequel a été utilisé pour justifier des pratiques bureaucratiques et corrompues, en opposition au droit du peuple à déterminer ses choix politiques et électoraux. Nous apportons notre soutien à ceux qui ayant gagné le soutien populaire dans les élections internes des partis, ont fini par présenter leurs candidatures à titre individuel pour faire respecter l'autodétermination de la population.
Destitution et prison pour les corrompus. Non à l'impunité
* Nous répudions la corruption et toutes les pratiques négligentes qui gaspillent le patrimoine national. Nous exigeons la révocation immédiate et l'incarcération de tout fonctionnaire public ou privé impliqué dans des affaires frauduleuses.
* Nous ne pourrons pas tourner la page si on ne punit pas les torts humains, politiques, économiques et sociaux que les chefs d'entreprises putschistes et l'impérialisme ont causés à la population par leurs actes conspirateurs et contre-révolutionnaires constants.
* Poursuites et châtiments contre les propriétaires de moyens d'information privés qui ont encouragé le coup d'État d'avril 2002 et le sabotage pétrolier. Mise à jour des mobiles de l'action terroriste qui a conduit à la mort de Danilo Anderson (8). Jugement public, avec la participation des dirigeants syndicaux et révolutionnaires contre le putschiste Carlos Ortega (9).
Nous sommes internationalistes
* En insistant sur notre conviction internationaliste, nous affirmons notre solidarité avec les peuples du monde agressés par la brutalité militaire de l'impérialisme, en particulier en Irak, Afghanistan et Haïti ; de la même façon nous sommes solidaires de la juste lutte du peuple bolivien.
* Nous rejetons la diplomatie pragmatique du gouvernement en ce qui concerne les processus révolutionnaires en Amérique Latine. Nous sommes pour soutenir tous les processus de lutte et de mobilisation des peuples, en respectant les rythmes, les dynamiques et les perspectives que tracent leurs acteurs.
Nos méthodes d'action : démocratie et mobilisation
* Toutes ces revendications ne pourront être satisfaites que si nous, travailleurs et population, nous nous mobilisons de façon unitaire et massive pour exiger des solutions de fond aux problèmes qu'affronte aujourd'hui le peuple travailleur vénézuélien.
* Nous nous démarquons totalement des méthodes terroristes et appelons à la mobilisation de masse au niveau national et international pour affronter les ennemis des travailleurs et des peuples du monde qui luttent pour leur libération.
* Nous luttons pour démocratiser les structures professionnelles, syndicales, communautaires et politiques qu'adoptent les travailleurs et le peuple. Notre engagement vis-à-vis de la base, c'est de lutter pour que ce soit elle qui décide.
Accords organisationnels
1. Constituer le Comité Impulsor Nacional de la nouvelle organisation à laquelle nous donnons le nom de Parti Révolution et Socialisme (PRS).
2. Publier à partir du mois d'août un journal national, bimensuel, que nous appellerons Opción Socialista (Option socialiste).
3. Réaliser aux mois d'août et de septembre des meetings régionaux qui amènent à la constitution de comités locaux d'impulsion du Parti Révolution et Socialisme.
4. Former dans toutes les villes et quartiers et dans les entreprises les cercles militants du PRS.
5. Diffuser parmi les militants et les adhérents les projets de programme politique et de statuts pour la nouvelle organisation.
6. Tenir les 20, 21 et 22 octobre un stage idéologique national pour que les militants aient une première discussion afin de préciser, compléter ou amender les projets de programme et de statuts. Afin aussi de définir le cadre d'élaboration des thèses et de la plate-forme de lutte de la nouvelle organisation.
7. Afin d'assurer sa complète autonomie et indépendance, la nouvelle organisation ne dépendra d'aucun financement institutionnel ou d'entreprise. C'est pourquoi nous lancerons une souscription nationale afin que les adhérents et les sympathisants, les amis et la population en général puissent nous apporter leur soutien et leur solidarité.
8. Tenir un congrès national de fondation qui adopte des thèses politiques et organisationnelles, le programme et les statuts du nouveau parti lors des premiers mois de l'année 2006.
Août 2005
1. Les " Missions » sont des programmes de masse d'éducation et de santé publiques spécialement destinés aux quartiers défavorisés mis en place avec succès depuis 3 ans, impulsées en dehors des structures étatiques.
2. Lois destinées à favoriser l'activité des petits producteurs et l'accès à la propriété, notamment dans les domaines agricole et de la pêche.
3. Allusion à la mobilisation des classes aisées ouvertement en faveur d'un coup d'État pour renverser Chávez en 2002.
4. Expression qui souligne la nécessité pour les anciennes colonies hispaniques d'Amérique de s'émanciper de la domination impérialiste.
5. L'Action démocratique (AD, social-démocrate) et le Parti social-chrétien/Comité d'organisation politique des élections indépendante (COPEI, démocrate-chrétien), sont les deux partis bourgeois qui ont alterné au pouvoir entre 1958 et 1998. Le Mouvement vers le socialisme (MAS), Causa Radical (CR), Bandera Roja, Primero Justicia, Proyecto Venezuela sont des partis autrefois classés à gauche, voire à l'extrême-gauche, et qui ont tous basculé dans le camp de la réaction.
6. La IVème République désigne l'ancien régime de " démocratie représentative » bienfaisante pour les riches et impitoyable envers les pauvres qui a été remplacée, après l'adoption de la " constitution bolivarienne », par la Vème République.
7. Allusion aux tentatives de la bourgeoisie, avec le soutien de l'impérialisme, de renverser le président Hugo Chávez : le 13 avril 2002 au travers d'un putsch, au cours duquel Pedro Carmona, chef de l'association patronale, s'est proclamé " président par intérim » durant une journée alors que Chávez était arrêté et déporté sur l'île de la Orchilla (Caraïbes) — une immense mobilisation populaire a mis fin à cette tentative et le 14 avril 2002 Chávez a repris la présidence ; à partir de décembre 2002 la direction de l'entreprise pétrolière avec le soutien des chefs syndicaux corrompus a organisé le sabotage de la production, qui a été réduite à 10 %, soutenue par les lock-out dans les grandes entreprises commerciales (ce que la bourgeoisie vénézuélienne — et avec elle les médias internationaux — ont osé appeler " la grève »). En février 2003 le gouvernement a mis fin à ce sabotage avec le soutien des travailleurs, reprenant la production sans les cadres saboteurs, qui ont été licenciés.
8. Danilo Anderson, seul procureur ayant entrepris les poursuites contre les auteurs du coup d'État et du sabotage pétrolier, a été assassiné en automne 2004.
9. Carlos Ortega, dirigeant de la Centrale des travailleurs du Venezuela (CTV), a participé au coup d'État de 2002 aux côtés du chef des patrons Pedro Carmona. Exilé, revenu clandestinement au Venezuela, il a été arrêté dans un casino en juin 2005.