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Suite à la Conférence de Montréal sur les changements climatiques (décembre 2005), la FTQ (Fédération des Travailleurs du Québec) et les syndicats d'Hydro-Québec (entreprise d'État) ont entamé une campagne en faveur de la nationalisation de l'énergie éolienne. Alors qu'un appel d'offres est lancé pour la production de 2000 MW d'électricité éolienne par des entreprises privées, le président de la FTQ ne mâche pas ses mots : " Le vent, tout comme l'eau, n'appartient à personne. Un trésor collectif est en train de nous filer entre les doigts », a-t-il déclaré. En effet ! Le potentiel éolien du Canada est énorme. Utilisé rationnellement par les pouvoirs publics, il permettrait au pays de remplir ses engagements dans le cadre de Kyoto, et au-delà. D'ici 2012, le Canada devrait réduire ses émissions de 6 % par rapport à 1990. Il est à plus 30 % de son objectif. Le gouvernement Charest (libéral) avait adopté en 2000 un Plan Climat ambitieux mais très général. Sa concrétisation s'avéra douloureuse. Au printemps 2005, finalement, il, fut décidé d'investir 10 milliards de dollars pour réduire les émissions d'un tiers environ. Mais, peu de temps après, les conservateurs anti-Kyoto gagnaient les élections. Début mai, cette nouvelle équipe présentait un budget qui ne pipait mot du Protocole et sa ministre de l'environnement annonçait le soutien d'Ottawa au " Partenariat Asie-Pacifique pour le Climat » (une alliance constituée par les USA pour faire contrepoids à Kyoto et plaider contre toute régulation contraignante dans la réduction des émissions).