Chronologie de la première étape de la révolution égyptienne 2011

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Mardi 25 janvier 2011 : Protestation intitulée " jour de colère » dans les principales villes. Répression de la police : quatre morts au moins

Vendredi 28 janvier 2011 : Nouvelle action prévue après la prière hebdomadaire. La police utilise gaz lacrymogènes, matraques et canons à eau. Importance des initiatives en province : Alexandrie, Assouan, Suez, Mansoura, al Mahalla al Kobra. Les slogans se focalisent contre Hosni Moubarak. Le couvre-feu est décrété en fin d'après-midi, internet est coupé. L'armée se déploie. Le siège du Parti national démocrate (PND) est brulé. Moubarak annonce à la télé la démission du gouvernement et la formation d'un nouveau cabinet le lendemain. Les pressions américaines s'expriment lors d'un entretien téléphonique Obama Moubarak. On dénombre au moins 68 morts.

Samedi 29 janvier 2011 : Manifestations dans tout le pays et violente répression notamment en province. Historique nomination d'un vice-président : Omar Souleimane, patron des services de renseignement. Le nouveau premier ministre est Ahmed Chafiq, ancien commandant de l'armée de l'air.

Dimanche 30 janvier : La protestation continue. L'influente chaîne d'information Al Jezira (Qatar) est interdite. Mohamed El-Baradei affirme être mandaté par l'opposition pour négocier la transition vers un gouvernement d'union nationale avec l'appui des Frères musulmans. Gros rassemblement sur la place al-Tahrîr. Des avions de chasse survolent Le Caire.

Lundi 31 janvier 2011 : Nouveau gouvernement : le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui est ministre de la défense et vice-premier ministre. Des figures-clés disparaissent. Habid El-æAdli, ministre de l'intérieur est limogé. L'armée reconnaît le caractère légitime des revendications des manifestants et annonce qu'elle n'utilisera pas la force. O. Souleiman évoque l'ouverture de consultations avec l'opposition.

Mardi 1er février 2011 : L'appel à la " marche du million » est un succès au Caire, à Alexandrie et dans les autres villes. L'opposition annonce qu'aucun dialogue n'est possible tant que Moubarak sera au pouvoir. Moubarak annonce à la télévision qu'il ne se représentera pas aux élections présidentielles prévues en septembre et qu'il préparera les "mesures nécessaires à un transfert pacifique des pouvoirs". L'ONU évoque 300 morts, 3 000 blessés et des centaines d'arrestations.

Mercredi 2 février 2011 : Début des violences sur la place al-Tahrîr. Il s'agit en fait de la " baltagya » — des nervis, des hommes de main payés entre 50 et 2 000 livres égyptiennes (7 à 300 euros) ou des policiers en civil. Les heurts continuent toute la nuit. Le bilan de cette journée est alors de six morts et 836 blessés. L'internet est partiellement rétabli.

Jeudi 3 février 2011 : Poursuite des attaques des éléments pro-Moubarak sur et autour de la place al-Tahrîr. Omar Souleimane déclare que Gamal Moubarak, fils du président, ne sera pas candidat à la succession. C'est le glas de l'hypothèse du tawrîth (succession par héritage) tant décriée dans le pays. Dans une interview à la chaîne ABC, Moubarak assure qu'il en a assez, qu'il veut partir mais qu'il craint le chaos !

Vendredi 4 février 2011 : La journée est déclarée " jour du départ ». Le nombre des manifestants est immense. Début d'une campagne des médias officiels contre les journalistes étrangers dont un nombre important est pris à partie.

Samedi 5 février : Poursuite des mobilisations. Démission du bureau exécutif du PND.

Dimanche 6 février 2011 : Consultations d'Omar Souleimane avec des représentants de l'opposition, dont les Frères musulmans. Cela est historique car la confrérie est interdite depuis 1954. Une feuille de route pour préparer des réformes constitutionnelles est élaborée.

Lundi 7 février 2011: Les Frères musulmans annoncent qu'ils reconsidéreront leur participation aux consultations si leurs demandes, comme le départ du raïs, sont ignorées.

Mardi 8 février : Les manifestants semblent plus nombreux. Omar Souleimane évoque un plan et un calendrier pour un transfert pacifique du pouvoir.

Jeudi 10 février 2011 : Grande mobilisation. Accentuation d'une vague de grèves. Le " Communiqué n° 1 » de l'armée explique son intervention par un souci de protéger la nation. Moubarak annonce la délégation de certains pouvoirs au vice-président Omar Souleiman. Il rappelle qu'il ne se représentera pas mais affirme qu'il poursuivra son mandat à terme. Les manifestants brandissent alors des chaussures (référence à la chaussure lancée contre Bush Jr) et demandent toujours son départ.

Vendredi 11 février 2011 : Mobilisation énorme. O. Soleimane annonce que Moubarak confie le pouvoir au Conseil Supérieur des Forces Armées. Moubarak est déjà parti à Charm al Chaykh dans le Sinaï.