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Serge Chasseuil est parti

par Alexandre Raguet

Serge Chasseuil, mon ami et mon camarade, est parti. Il rencontrait des difficultés de santé qui l'avait éloigné du militantisme ces derniers mois, d'où son absence des divers rendez-vous charentais.

Serge était un militant. Il avait l'internationalisme chevillé au corps. Encore ces dernières années, il tenait à apporter sa solidarité avec les peuples, notamment avec les Palestiniens mais aussi avec les Ukrainiens. Il regrettait toujours qu'il n'y ait pas suffisamment de monde dans ces luttes qui lui semblaient essentielles dans la période. Défendre les peuples contre l'injustice capitaliste, impérialiste ou colonialiste était sa marque de fabrique.

Il avait commencé à militer dans les années 70, très jeune. À la Ligue communiste, à la LCR puis au NPA. Son internationalisme l'avait poussé à des rapprochements avec le courant morériniste en Argentine, pays qu'il affectionnait tant. Mais malgré quelques désaccords avec la direction de la LCR sur le Nicaragua, il était resté fidèle sur le long terme à son parti qui revendiquait un marxisme ouvert et concret.

Militant syndical, il a animé durant des années la section CFDT de son entreprise Thalès en région parisienne. Il défendait une ligne lutte de classes qui a malheureusement disparu de la CFDT.

À la retraite, il est revenu vivre en Charente, où il était né près de Cognac. Il nous parlait souvent de Genté, de ses premières luttes lycéennes à Angoulême. Retraité, il retrouvait son camarade Jean-Louis, compagnon de lutte et ami des premières heures, lui aussi militant de la LCR puis du NPA.

J'ai été formé politiquement par Serge. Il avait "le nez" comme on dit et surtout n'hésitait jamais à passer à l'action. Pour lui il ne servait à rien de parler s'il n'y avait pas de concret. Avec lui nous avons parcouru les communes de Charente (et pas seulement de Charente) pour présenter la candidature de Philippe Poutou aux maires. Il a largement contribué dans le département, avec Gérard (photo ci-dessous avec un parrainage obtenu) à ce que nous puissions nous présenter. Il fut aussi des luttes contre les mégabassines et, en réalité, de toutes les mobilisations sur tous les sujets.

Les personnes se rendant au marché Victor Hugo à Angoulême connaissent forcément son visage puisqu'il a été au rendez-vous quasiment tous les dimanches pour vendre le journal du NPA lorsqu'il le pouvait encore. Les lecteurs du journal connaissent un peu Serge puisque, durant des années, il a participé à animer la rubrique Culture, avec notamment de nombreux articles sur la Bande-dessinée. Il était féru de BD et du Festival et signait de ses pseudos "S. Cachi" ou "Sylvain Chardon".

Passionné également de voyage et de marche en Montagne, il a parcouru, avec notre ami Jean-Louis, les Andes et l'Himalaya, entre autres. Nous discutions il y a peu d'aller en Amérique latine. Mais la vie en a décidé autrement.

Serge nous manque terriblement. Son départ est difficile à encaisser. C'est celui d'un camarade mais aussi d'un ami.

J'apporte toute ma tendresse à ses proches, sa fille, sa famille et à son ami Jean-Louis.

Bon vent camarade.

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