De la bureaucratie ouvrière à la bureaucratie thermidorienne
En 1928, au seuil de la " révolution par le haut » de Staline, Christian Rakovsky, le principal dirigeant de l'Opposition de gauche aux côtés de Trotski (65), fut l'un des premiers en URSS à commencer à étudier, encore à l'aveuglette, le phénomène de formation du pouvoir bureaucratique. Réprimé, il écrivait depuis son exil que " quand une classe s'empare du pouvoir, c'est une partie d'elle-même qui devient l'agent de ce pouvoir. C'est ainsi qu'apparaît la bureaucratie », en l'occurrence la bureaucratie ouvrière. Cette " différenciation commence par être fonctionnelle et devient ensuite sociale. Je ne dis pas de classe, mais sociale », précise Rakovsky (66). Au fil du temps, dans l'État soviétique, " la fonction a modifié l'organe lui-même », car tant la position sociale et matérielle que " la psychologie de ceux qui sont chargés des diverses tâches de direction dans l'administration et l'économie étatiques, [ont] changé au point que, non seulement objectivement, mais subjectivement, non seulement matériellement mais moralement, ils ont cessé de faire partie de cette même classe ouvrière » (67).
En URSS, il fallait ainsi parler déjà de la bureaucratie comme d'une " nouvelle catégorie sociologique », car elle était, comme le soulignait Rakovsky, " un phénomène sociologique d'une très haute importance » et a joué un rôle décisif " dans la décomposition du parti et de l'État soviétique ». Se référant aux méthodes et aux conséquences de l'usurpation du pouvoir par cette " nouvelle catégorie », il décrivait " l'épouvantable désagrégation de l'appareil du parti et des soviets, de l'étouffement de tout contrôle des masses, d'une effrayante oppression, des persécutions, de la terreur jouant avec la vie et l'existence des militants et des ouvriers ». En même temps, il observait une " effrayante [également] baisse d'activité de la masse ouvrière et son indifférence grandissante à l'égard du sort de la dictature du prolétariat et de l'État soviétique ». Il soulignait avec force que le terrain sur lequel ce processus s'était déroulé, et ce qui présentait le plus grand danger, c'était " précisément cette passivité des masses (passivité plus grande encore dans la masse communiste que chez les sans-parti) envers les manifestations d'arbitraire inouï qui se sont produites : bien qu'ils en aient été témoins, les ouvriers passaient outre sans protester ou en se contentant de grommeler, par crainte de ceux qui détiennent le pouvoir ou, tout simplement, par indifférence politique » (68). Rakovsky a omis un aspect très important de cette question : la " nouvelle catégorie sociale » s'est formée, entre autres, comme un amalgame de la bureaucratie d'origine ouvrière avec un énorme fonctionnariat hérité du tsarisme, ainsi qu'avec une couche beaucoup plus restreinte des dits spécialistes bourgeois.
Par une certaine analogie avec la révolution française, on peut qualifier cette bureaucratie comme thermidorienne (69). Dans la révolution russe, le Thermidor s'étendait dans le temps, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle pendant longtemps l'Opposition de gauche ne s'est pas rendu compte qu'il avait déjà eu lieu et que les discussions sur son danger, qui se poursuivaient dans ses rangs encore au début des années 1930, étaient anachroniques. Ce n'est qu'en 1935 que Trotski a tranché : " 1924, voilà l'année du commencement du Thermidor soviétique » (70) (dans d'autres écrits il le datait de 1923-1925). Il l'a fait si tardivement car jusque-là il comprenait Thermidor comme étant une victoire de la réaction bourgeoise, conduisant à la restauration du capitalisme. Il a donc fallu qu'il comprenne qu'en URSS il s'agissait d'une victoire de la réaction bureaucratique, ne restaurant nullement le capitalisme, mais se consolidant idéologiquement et politiquement sous le mot d'ordre nationaliste selon lequel il est possible de construire le socialisme dans un seul pays déconnecté de l'économie internationale.
Lorsque, après la crise du " communisme de guerre », une nouvelle crise socio-économique et politique est arrivée - la crise de la NEP, qui a eu lieu à la fin de la décennie 1920 - la direction de la bureaucratie thermidorienne a été entièrement prise en main par son segment stalinien. Il a brisé l'alliance avec l'aile droite de cette bureaucratie - construite contre l'Opposition de gauche déjà vaincue - et s'est rendu compte que pour maintenir son pouvoir politique il devait s'assurer le pouvoir économique tout entier. Il lui était impossible de le faire autrement " que par l'appropriation de l'ensemble du procès économique », qui - " en raison de la faiblesse relative de sa base économique », limitée au cours de la NEP au secteur étatique de l'économie, peu développé industriellement -, ne pouvait s'opérer " que par l'expropriation militaire des classes moyennes », en particulier la paysannerie (71). Militaire ne signifie pas ici réalisé par l'armée ; cela signifie réalisé en employant des méthodes militaires.
Le segment stalinien de la bureaucratie thermidorienne, désormais dirigeant, s'est lancé dans une brutale industrialisation et a essayé de soutirer les fonds nécessaires à la paysannerie en utilisant la violence d'État pour forcer la collectivisation des campagnes. " Il eût fallu, pour accomplir un tel bouleversement, jamais entrepris dans l'histoire, toute une période de transformations révolutionnaire, 10 ou 15 ans d'après les conceptions des bolcheviks les plus audacieux. Or la direction stalinienne, brusquement, en décida autrement », voulant d'abord le faire en trois ans, puis en une année et finalement en quelques mois (72). Mise en œuvre au moyen d'une terreur débridée et de déportations massives - qui visaient de plus en plus non seulement " l'ultime classe exploiteuse », mais aussi les paysans moyens et petits - la " dékoulakisation » et la collectivisation forcée se sont heurtées à une résistance des masses paysannes se développant à toute vitesse et à grande échelle.
" Les événements de l'hiver 1930 prirent le caractère d'une explosion de violences massives, aux dimensions sans précédent depuis les horreurs de la guerre civile » (73). Des informations provenant de différentes régions " signalaient peureusement la propagation d'une véritable guerre paysanne, orientée non seulement contre la collectivisation et la dékoulakisation, mais également contre le pouvoir soviétique » (74). 45 % des soulèvements eurent lieu en Ukraine. Sergo Ordjonikidze, envoyé par Staline inspecter les régions frontalières avec la Pologne, particulièrement " sensibles », rapportait que " de véritables insurrections » paysannes y " ont été écrasées par les forces armées, utilisant des mitrailleuses lourdes et, dans certains endroits, des canons » (75). Mais l'emploi à plus grande échelle de l'Armée rouge, essentiellement paysanne, pour combattre les insurgés paysans aurait été très risqué, car il pouvait entraîner " une explosion similaire à la révolte de Kronstadt, et peut-être même plus forte » (76). Staline n'avait d'autre choix que d'ordonner le ralentissement du rythme de la collectivisation. Cependant, Ordjonikidze et d'autres hommes de Staline assuraient que la collectivisation serait réalisée à 100 %, " même si nous y parvenons peut-être non pas en trois mois mais en trois ans » (77).
Expulsé du pays, Trotski expliquait que la collectivisation des campagnes n'avait en URSS aucun fondement technique. Elle " n'est pas née de l'avantage de l'économie collective sur l'économie individuelle, démontré par une vaste expérience de toute la paysannerie ». La paysannerie n'a pas expérimenté cet avantage et, dans le contexte du sous-développement de l'économie soviétique, ne pouvait pas l'expérimenter. De plus, la collectivisation, effectuée sous la contrainte de l'État, menaçait de " miner à long terme la force productive actuelle, déjà extrêmement faible, de l'agriculture » (78). En URSS, Rakovsky et d'autres militants de l'opposition de gauche prévenaient que la collectivisation stalinienne " constituait une très grave dérogation aux principes du socialisme » et non un pas en avant sur la voie qui y menait. " Nous sommes marxistes et nous savons que de nouvelles formes de propriété ne peuvent être créées que sur la base de nouveaux rapports de production. Ces nouveaux rapports de production n'existent pas encore » et les tracteurs, sans mentionner d'autres machines, " ne sont pas capables de traiter ne serait-ce que 5 % de la surface cultivée ». C'est pourquoi l'industrialisation et la collectivisation, conduites brutalement, de manière irrationnelle, aventurière et chaotique, " amènent, sous une gestion bureaucratique - c'est-à-dire quand la classe est remplacée par les fonctionnaires devenus un État dirigeant à part -, non à la construction du socialisme, mais à son effondrement ». Cependant, la bureaucratie n'en tient pas compte, car elle est mue par des intérêts et des aspirations complètement différentes. " Il n'est pas difficile de deviner quelle tentation présente pour la bureaucratie la collectivisation totale et le taux d'industrialisation le plus élevé. Ils élargiraient l'armée de bureaucrates, augmenteraient sa part dans le revenu national et renforceraient son pouvoir sur les masses » (79).
Jusque-là, Rakovsky considérait que la différenciation fonctionnelle au sein de la classe ouvrière au pouvoir s'était transformée en une différenciation sociale entre cette classe et la bureaucratie au pouvoir, mais sans être une différenciation de classe. Mais à ce moment, il présente la question différemment, en déclarant : " D'un État prolétarien à déformations bureaucratiques - comme Lénine caractérisait notre forme de gouvernance - nous sommes en train de passer à un État bureaucratique à survivances prolétariennes communistes. Sous nos yeux s'est formée et continue à se former une grande classe de gouvernants », et " ce qui unit cette classe sociale originale est une forme, originale elle aussi, de propriété privée, à savoir la possession du pouvoir d'État. La bureaucratie, écrivait Marx, "possède l'État comme sa propriété privée" » (80).
Cependant, les conclusions politiques que Rakovsky en tirait n'avaient aucune cohérence avec cette analyse, car en accord avec Trotski il associait encore Thermidor à la restauration du capitalisme et n'a pas vu que non seulement il avait déjà eu lieu, mais qu'il était en train de se consolider. En 1932-1933, les militants de l'opposition de gauche emprisonnés dans l'isolateur politique de Verkhneouralsk ont fait de même. " En chassant toutes les contradictions du village actuel dans les kolkhozes, où elles se reproduisent sur une nouvelle base, en niant la différenciation dans les kolkhozes et en déclarant que les kolkhozes sont à priori des entreprises socialistes », écrivaient-ils, le régime stalinien " dissimule dans les kolkhozes les tendances capitalistes des fermiers et sacrifie les paysans pauvres et les ouvriers agricoles en les soumettant à l'exploitation par les kolkhoziens prospères » (81). En fait, il les soumettait, avec l'ensemble de la paysannerie et de la classe ouvrière, à l'exploitation par la bureaucratie d'État, ce que l'opposition de gauche ne comprenait toujours pas.
Plus tard, Staline a appelé " révolution d'en haut » ce qui s'est passé à partir de la fin de la décennie 1920. Robert Tucker, un de ses plus sérieux biographes avant l'ouverture des archives en Russie, a noté que non seulement ce concept mais également la pratique stalinienne de la " révolution d'en haut » lui imprimaient une " forte empreinte contre-révolutionnaire ». Elle était, en outre, inhérente à son promoteur, que Tucker a caractérisé comme un " bolchevik de la droite radicale » (82). Les dirigeants staliniens de la bureaucratie thermidorienne, en instiguant cette " révolution d'en haut », " ont réorienté le système vers des objectifs très différents » de ceux que les bolcheviks s'étaient fixés, écrivait Lewin. " Il ne s'agissait plus de construire une société où les classes et l'État disparaîtraient, en passant par une phase "socialiste", au sens où Marx, Engels, Lénine et bien d'autres socialistes occidentaux entendaient ce terme. Il s'agissait maintenant d'étatiser, c'est-à-dire de coiffer l'ensemble d'un État dictatorial tout-puissant afin de préserver le système de classes et les privilèges tels qu'ils s'étaient mis en place durant la période d'industrialisation forcée. On peut donc parler ici d'une rupture, non seulement avec la période prérévolutionnaire du léninisme, mais aussi avec sa version fort modifiée d'après la révolution » (83).
Les résultats sociaux de la " révolution d'en haut » peuvent être vus à la lumière des recherches de Grigori Khanine sur la dynamique de l'économie soviétique. En 1928-1941, c'est-à-dire pendant la mise en œuvre, avant la guerre, des trois plans quinquennaux de développement, le taux annuel de croissance économique était plusieurs fois inférieur à ce que prétendaient les autorités de l'État. Il n'était pas de 14 %, mais seulement de 3,2 % (légèrement inférieur à la moyenne des années 1928-1987, qui était en fait, contrairement aux données officielles, de 3,8 %). Pour chaque période quinquennale, la situation se présente comme suit. Au cours de la première (1928-1932), le revenu national a diminué d'environ 15 % à 20 %. Cette situation était due à une baisse importante de la production agricole, qui apportait à l'époque la majeure partie des revenus, et à la collectivisation forcée des campagnes, qui a entraîné une terrible famine. Au cours de la deuxième période (1933-1937), le revenu national a augmenté rapidement en raison du développement très accéléré de toutes les branches de production matérielle. Toutefois, au cours de la troisième (1938-1941), qui a débuté pendant la Grande Terreur de Staline, son taux de croissance s'est fortement ralenti. À l'intérieur des frontières précédentes de l'URSS, la croissance était insignifiante et elle résultait principalement de l'expansion territoriale dans le cadre du pacte Molotov-Ribbentrop (84). Andrea Graziosi affirme que juste avant la guerre " les signes de stagnation étaient évidents même dans les secteurs privilégiés par le régime, qu'il alimentait avec les ressources dont il disposait ». L'Union soviétique " a plongé dans une crise morale, politique et économique dont, paradoxalement, la guerre l'a sauvée » (85).
En s'engageant dans le premier quinquennat, le régime a promis qu'après son achèvement, le salaire réel moyen augmenterait de 70 % par rapport à la période d'avant-guerre. L'économiste soviétique Nikolaï Valentinov avait rompu avec le régime et émigré. Il a vérifié ce qu'il en était réellement en 1937, c'est-à-dire après la hausse, d'ailleurs spectaculaire, du revenu national au cours du deuxième quinquennat. Il est avéré que si en 1925 le salaire réel moyen (mesuré au taux fixe du rouble) était de 48,25 roubles et en 1929 de 75 roubles, en 1937 il n'était plus que de 28,25 roubles, soit 63,6 % du salaire moyen d'avant la Première Guerre mondiale. Dans une famille ouvrière de quatre personnes, les dépenses pour les produits alimentaires de première nécessité sont passées de 51 % en 1929 à 87 % du salaire en 1937. Pour le même panier de produits alimentaires, pour lequel il fallait travailler 112 heures avant la guerre et 87 heures en 1929, il fallait travailler 151 heures en 1937. En conséquence, constatait Valentinov, " pour acquérir autant de biens matériels qu'un ouvrier gagnant légèrement (15 %) au-dessus du salaire moyen le faisait en 1929, il faut maintenant que travaillent deux ouvriers ayant au moins un salaire moyen » (86). C'est pourquoi l'emploi des femmes dans l'industrie a nettement augmenté à cette époque.
30 ans plus tard, Alexandre Barsov a révélé dans la presse scientifique soviétique que, contrairement à la croyance généralisée, les moyens d'accumulation ne provenaient pendant l'industrialisation que dans une faible mesure de l'agriculture, et donc " ne pouvaient être qu'un surproduit de la sphère non agricole de l'économie - industrie, construction, transport ». Pour que les révélations que le fardeau de l'industrialisation reposait en grande partie sur les épaules des ouvriers soient publiées, Barsov a été obligé d'ajouter un commentaire hypocrite. Il a donc écrit que " c'était l'une des manifestations les plus claires du rôle d'avant-garde de la classe ouvrière soviétique » (87).
En suivant les recherches de Barsov, Michael Ellman a établi que la source principale du taux d'accumulation exceptionnellement élevé à cette époque était l'exploitation absolue des travailleurs - le produit supplémentaire obtenu par l'expansion quantitative de leur force de travail et la réduction colossale de leurs salaires réels (88). Arvind Vyas, suivant également les traces de Barsov, a calculé que " les salaires réels urbains ont chuté de manière drastique au cours du premier plan quinquennal, et si l'on considère même une période plus longue, incluant le deuxième plan quinquennal, ils ont chuté de 43 % entre 1929 et 1937 » (89). Cela a été confirmé par R.W. Davies : " entre 1928 et 1940, le revenu réel par salarié hors agriculture a pu chuter de près de 50 % » (90).
66. " Письмо Х.Г. Раковского о причинах перерождения партии и государственного аппарата », Бюллетень Оппозиции (большевиков-ленинцев) n° 6, 1929, p. 15-19 [en français : Kh. Rakovsky, " Lettre à Valentinov », Cahiers Léon Trotsky n° 18, 1984, pp. 81-95. La phrase : " Je ne dis pas de classe, mais sociale », présente dans l'original russe, manque souvent, pour des raisons inexplicables, dans les traductions de cette lettre aux langues étrangères. C'est également le cas de cette publication française.
67. Ibidem, pp. 17-19.
68. Ibidem, pp. 15-19.
69. Bailey Stone montre qu'il est légitime et peut être heuristiquement fructueux d'analyser les dernières phases des révolutions anglaise, française et russe en tant que Thermidors comparables : B. Stone, Rethinking Revolutionary Change in Europe. A Neostructuralist Approach, Rowman & Littlefield, Lanham-London 2020, pp. 155-203.
70. L. Trotski, " L'État ouvrier, Thermidor et bonapartisme », dans idem, îuvres vol. 5, EDI, Paris 1979, pp. 68-89.
71. D. Rousset, La Société éclatée, Grasset, Paris 1973, p. 178.
72. M. Lewin, La Paysannerie et le pouvoir soviétique 1928-1930, Mouton, Paris-La Haye 1966, p. 423.
73. Ibidem, p. 440.
74. Н.А. Ивницкий, " Введение (Развертывание "сплошной коллективизации») » [[N.A Ivnitski, " Introduction (Déploiement de la "collectivisation totale") », dans Н.А. Ивницкий (sous la dir. de), Трагедия советской деревни. Коллективизация и раскулачивание. Документы и материалы [La tragédie de la campagne soviétique. Collectivisation et dékoulakisation. Documents et matériaux] vol. 2, РОССПЭН, Москва 2000, p. 20.
75. В. Васильев, Л. Виола, Коллективизация и крестьянское сопротивление на Украине (ноябрь 1929-март 1930 гг.) [V. Vasiliev, L. Viola, Collectivisation et résistance paysanne en Ukraine (novembre 1929 - mars 1930)], Лохос, Винница 1997, p. 233.
76. Н.С. Тархова, Красная армия и сталинская коллективизация. 1928-1933 гг. [ N.S. Tarkhova, L'Armée rouge et la collectivisation stalinienne, 1928-1933], РОССПЭН, Москва 2010, p. 156.
77. Cité par A. A. Graziosi, " Collectivisation, révoltes paysannes et politiques gouvernementales (à travers les rapports du GPU d'Ukraine de février-mars 1930) », Cahiers du monde russe vol. 35 n° 3, 1994, p. 461.
78. Л. Троцкий, " Открытое письмо членам ВКП(б) », Бюллетень Оппозиции (большевиков-ленинцев) [L. Trotski, " Lettre ouverte aux membres du PC(b) de l'URSS », Bulletin de l'Opposition] n° 10, 1930, p. 2.
79. Х. Раковский, В. Коссиор, Н. Муралов, В. Каспарова [и О. Ауссем, К. Грюнштейн], " Обращение оппозиции Большевиков-Ленинцев в ЦК, ЦКК ВКП(б) и ко всем членам ВКП(б). (К предстоящей дискуссии) », Бюллетень Оппозиции (большевиков-ленинцев) n° 17/18, 1930, pp. 12, 16 [en français : Kh.G. Rakovsky, V.V. Kossior, N.I. Mouralov, V.S. Kasparowa (avec O.Kh. Aussem, K.E. Grünstein), " Déclaration en vue du XVIe Congrès du PCUS (12 avril 1930) », Cahiers Léon Trotsky n° 6, 1980, p. 90-103].
80. Ibidem, p. 16. Marx avait écrit : " La bureaucratie tient en sa possession l'essence de l'État, l'essence spirituelle de la société : c'est sa propriété privée ». K. Marx, " Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel » [traduction de M. Rubel], dans idem, îuvres III. Philosophie, Gallimard, Paris 1982, p. 921.
81. Cette citation est tirée de l'un des carnets politiques compilés par des militants de l'opposition de gauche emprisonnés et retrouvés en 2018 sur le terrain de l'ancienne prison de Verkhneouralsk. Il a été publié par А.А. Фокин, " "Кризис революции и задачи пролетариата" и особенности источниковедческого анализа документов большевиков-ленинцев 1930-х годов » [A. A. Fokin, " "Crise de la révolution et tâches du prolétariat" et particularités de l'analyse des sources des documents bolcheviks-léninistes des années 1930 »], Вестник Пермского университета. История n° 1 (44), 2019, p. 172.
82. R.C. Tucker, Stalin in Power. The Revolution from Above, 1928-1941, W.W. Norton, New York-London 1990, pp. XIV-XV.
83. M. Lewin, La Formation du système soviétique, p. 308.
84. Г.И. Ханин, Динамика экономического развития СССР [G.I. Khanin, Dynamique du développement économique de l'URSS], Наука, Новосибирск 1991, p. 175. Voir également R.W. Davies, S.G. Wheatcroft (et dans les tomes suivants aussi O. Khlevniuk, M. Harrison), The Industrialisation of Soviet Russia vol. 5-7, Palgrave Macmillan, Houndmills, Basingstoke-New York 2009, 2014, 2018 ; A. Graziosi, " The Soviet 1931-1933 Famines and the Ukrainian Holodomor: Is a New Interpretation Possible, and What Would Its Consequences Be? », Harvard Ukrainian Studies vol. 27 n° 1/4, 2004-2005, pp. 97-115.
85. A. Graziosi, L'Urss di Lenin e Stalin. Storia dell'Unione Sovietica 1914-1945, Il Mulino, Bologna 2007, p. 427.
86. Е. Юрьевскій [Н.В. Валентинов/Вольский], " Изменения социальной структуры СССР » [E. Yourievski (N.C. Valentinov/Volski), " Changements dans la structure sociale de l'URSS], Русские записки n° 4, 1938, pp. 142-149, 155-157.
87. А.А. Барсов, " Сельское хозяйство и источники социалистического накопления в годы первой пятилетки (1928-1932) » [A.A. Barsov, " Agriculture et sources d'accumulation socialiste dans les années du premier plan quinquennal (1928-1932) »], История СССР n° 3, 1968, p. 82.
88. M. Ellman, " Did the Agricultural Surplus Provide the Resources for the Increase in Investment in the USSR During the First Five Year Plan? », The Economic Journal vol. 85 n° 340, 1975, pp. 853, 860. Ellman a de manière erronée parlé de la plus-value - au lieu du surproduit - bien que celle-ci ne soit produite que dans le mode de production capitaliste, et il a erronément associé une réduction des salaires réels à une augmentation de la plus-value relative, bien qu'une telle réduction augmente dans le capitalisme la plus-value absolue et dans une société " de type soviétique » - le surproduit absolu.
89. A. Vyas, " Primary Accumulation in the USSR Revisited », Cambridge Journal of Economics vol. 3 n° 2, 1979, p. 129.
90. R.W. Davies, Soviet Economic Development from Lenin to Khrushchev, Cambridge University Press, Cambridge-New York 1998, p. 46.