Une nouvelle période historique est ouverte

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Ce 1er juillet, vers 21 heures, après une journée électorale qui a maintenu le pays en suspens, Lorenzo Córdoba a annoncé - en réalité confirmé - une tendance qui aurait pu être barrée par une fraude électorale scandaleuse, de proportions inédites même dans l'histoire récente du Mexique. Le vote pour López Obrador, qui dépassera 53 % des suffrages exprimés, est le résultat d'une participation de plus de 60 % - un record, qui va faire de lui un président avec une légitimité démocratique historique. Très rapidement tous les acteurs importants du régime (les autres candidats, l'Institut national électoral, Pe±a Nieto, Trump, chambres patronales et médias) ont reconnu le triomphe d'Obrador (1).

Au cours de la journée, plusieurs bureaux de vote ont ouvert en retard et dans de nombreux endroits les manœuvres frauduleuses ont fonctionné, spécialement dans des zones où, en plus de l'achat de votes et des contraintes, la violence politique a atteint un nombre indéterminé de vies (comme durant toute la campagne). Dans Iztapalapa, à Mexico, des personnes armées ont assailli le bureau de vote et volé la documentation électorale. Les rapports de violence, concernant non pas la candidature présidentielle - le PRI (2) et le PAN (3) se sont empressés de reconnaître leur défaite - mais les postes de pouvoir local, soutenues par des machineries clientélistes plus solides et, par conséquent, centrales pour la survie politique de ceux qui quittent aujourd'hui le pouvoir central sous les huées et le mépris social. Tel est le cas de l'État du Puebla, qui a connu l'une des journées les plus violentes de son histoire et où la différence des résultats électoraux est faible, ce qui annonce un possible conflit post-électoral.

L'échec historique du " PRIAN (RD) »

Pourtant la fraude dans sa forme commune (" pannes du système », votants imprévus, etc.) a été évoquée. Le grand événement, au-delà de la victoire d'AMLO, c'est l'échec fracassant du PRI, du PAN, du PRD (4) - appelés " PRIAN (RD) » à la suite de leur pacte pour nier la fraude électorale de 1988 - ainsi que des partis périphériques.

Le PRI traverse ce que nous espérons être sa crise terminale : autour de 15 % des votes, la perte des gouverneurs dans des États d'importance comme Veracruz et, bien qu'il conserve le poste de gouverneur, il perd la majorité au congrès et la plupart des municipalités de l'État de Mexico, ce qui à moyen terme rendra difficile la survie de sa machine clientéliste et mafieuse. Cependant, bien que la " culture politique du PRI » ait subi un dur revers au cours de cette journée électorale pleine d'espoir et de joie, elle n'est pas encore enterrée.

Bien qu'il se positionne face au nouveau gouvernement en tant que principale force d'opposition de droite, le PAN sort divisé de ces élections, isolé et en net recul politique. Très affaibli par l'avalanche électorale de Morena (5), il maintient une force parlementaire (79 députés et 22 sénateurs) et au moins deux gouverneurs (surtout l'État de Jalisco).

Mais rien n'est comparable à la terrible crise du PRD, qui sauve son registre légal de justesse. Son alliance pragmatique avec le PAN le condamne au statut inconfortable de son ombre et à un continuel déséquilibre. Morena ferait bien de voir son miroir dans le PRD - son histoire, son développement, sa dégénérescence et sa fin tragique. Gagner des élections à tout prix a un coût, le PRD l'a payé sans jamais parvenir à la présidence.

La débâcle électorale du " PRIAN (RD) » est le point culminant de la rupture du pacte gouvernemental antérieur, mis en place entre les élites priístes et panistes depuis la fraude électorale de 1988. Ils avaient parié sur un modèle politique identitaire et un jeu de fausse alternance de fonctions gouvernementales. Ce pacte entre le PRI et le PAN s'est cassé au cours du sexennat de Pe±a Nieto, ce qui est devenu public lors des dernières élections de députés en 2009 avec les promesses d'emprisonner l'administration sortante (Chihuahua, Veracruz, Coahuila), mais aussi dans l'application des réformes structurelles après la tentative de consensus au sommet que fut le Pacte pour le Mexique, et dans la façon de manœuvrer et d'assumer le coût politique des diverses crises politiques au cours du sexennat de Pe±a : les mobilisations contre la réforme de l'éducation, ayotzinapa (6), mouvements contre la hausse du prix de l'essence, espionnage, etc.

La victoire démocratique et la reconnaissance de la majorité

Tout ce qui vient d'être mentionné suffit pour expliquer la joie démesurée vécue par le pays au cours de la nuit du 1er juillet. L'accumulation de la rage et de griefs sociaux, la violence excessive et la corruption sans vergogne ont jeté les bases de la majorité de Morena. Lorsque le candidat soutenu par le président sortant et le PRI, José Antonio Meade, est allé voter, une femme a spontanément crié " sans fraude, Meade, sans fraude » ; quand l'ex-gouverneur (priíste) de Veracruz, Fidel Herrera, est arrivé au bureau de vote et a essayé de dépasser la file de votants, cela a provoqué la colère et les cris des gens qui attendaient leur tour pour voter. Même après plusieurs agressions y compris armées, dans les bureaux de vote à Puebla, les gens cherchaient un moyen pour remettre l'ordre et poursuivre la journée électorale : " nous savons déjà que c'est ce putain de gouvernement qui a fait cela, on va le poursuivre et le renvoyer chez sa mère ! », entend-on dans les reportages.

Malgré les fraudes et les violences, pour la première fois le Mexique a connu un processus électoral au cours duquel, paradoxalement, la volonté populaire a été entendue fortement et clairement. La chute du " PRIAN (RD) » et la fête sociale qui a suivi ont représenté pour des millions de personnes un moment de joie, une annonce de justice après une longue liste de défaites. Très différent des nuits électorales de 2006 et 2012, quand la rage, la frustration et l'incrédulité s'imposaient. Le 1er décembre de cette année, quand AMLO prêtera serment (s'il n'y a pas de retournement inattendu, ce qui est très peu probable) il sera loin de la prestation de serment de Pe±a Nieto, accompagnée de manifestations dans les rues. Les secteurs mobilisés pourront voir la prestation, l'analyser et penser aux défis qui se présentent, au lieu d'affronter l'angoisse du nombre d'arrestations et de blessés en fuyant les gaz lacrymogènes.

La colère sociale exprimée dans les urnes est telle que les campagnes de guerre sale, les concessions et les virages à droite d'Obrador durant la campagne n'ont servi à rien et que les alliances scandaleuses qui lui auraient coûté la victoire et la crédibilité à un autre moment, sont maintenant des bagatelles pour l'électorat. Mais AMLO commettrait une erreur s'il pensait que la majorité électorale qui le porte à la présidence sera inconditionnelle. Au contraire, le rejet de l'état de choses par ces millions de volontés qui fêtent aujourd'hui sa victoire est tel qu'ils n'accepteront pas d'emblée une déception ou un retournement du nouveau gouvernement, au-delà d'une rhétorique progressiste, inclusive et conciliatrice. Dans ce nouveau moment, il est central de souligner l'importance de l'autonomisation du peuple, car la majorité qui a élu le nouveau gouvernement a d'abord le droit de décider ses actions et ses mouvements. La joie d'hier soir doit rester dans la mémoire collective comme une preuve que quand on veut, on peut et que l'organisation et la volonté populaire sont capables de tout.

En contrepartie, il est important de s'arrêter et d'analyser les raisons de l'acceptation si rapide du triomphe de Morena. Il semble que devant l'échec écrasant dans les urnes l'oligarchie traditionnelle se lave les mains et laisse passer AMLO. Mais penser que les Meade, Anaya et Pe±a sont vraiment " des démocrates qui savent reconnaître les défaites » serait beaucoup plus qu'une simple naïveté. Il est vrai que la majorité électorale a été si grande que la seule façon de renverser la victoire d'Obrador aurait été de pratiquer un coup militaire hyperviolent. Ce qui, comme on l'a constaté, n'était pas une option de l'oligarchie. Au contraire, ils ont préféré laisser la main à AMLO et croire aux multiples garanties - de continuité de la politique économique, des rapports de propriété et de la politique commerciale - que, tout au long de la campagne, le candidat gagnant leur a offertes et qu'il a réaffirmées dans son discours de victoire.

Le nouveau gouvernement

Il est important d'analyser avec la tête froide les véritables potentialités et le profil du nouveau gouvernement d'Obrador. Nous ne devons pas oublier que, malgré la majorité électorale indignée, anti-néolibérale et populaire qui a permis ce gouvernement, les représentants des couches oligarchiques s'y retrouvent en positions clefs - Romo, Ebrard, Espino, pour ne mentionner que certains. Ce qui donne une idée de ce que seront réellement les politiques impulsées par le gouvernement d'AMLO.

Tout indique que des sujets importants de la situation nationale seront absents, comme ils l'ont été au cours de la campagne. Un nouveau modèle de développement sera-t-il promu pour éloigner le pays de sa dépendance structurelle des combustibles fossiles et de l'exploitation minière ? Les mégaprojets seront-ils remis en cause ? Il semble que non. Les droits et les revendications des femmes seront-ils respectés et évolueront-ils au rythme de la nouvelle vague féministe en Amérique latine ? Plus que jamais cela dépendra des luttes.

Une grande inconnue existe sur la politique fiscale et de dépense publique du nouveau gouvernement. Aussi scandaleuse et ignominieuse que soit la corruption, son bannissement annoncé par Obrador ne suffira pas à récupérer les ressources nécessaires pour financer les mesures sociales promises. Le refus, pour l'instant, de revenir sur la réforme de l'énergie en se limitant à une " révision » des contrats octroyés, finira par se heurter à la promesse de l'arrêt des " gasolinazos », ces hausses de prix des produits pétroliers étroitement liées au nouveau cadre énergétique. Et que ce passera-t-il avec la réforme de l'éducation ? Et avec le nouvel aéroport ?

Au niveau local, la majorité de nouveaux postes d'élus conquis par Morena sont l'expression la plus crue du prix pragmatique de la victoire d'Obrador. La cascade de " non présentables » qui représentent aujourd'hui Morena dans l'espace régional, entrera-t-elle en contradiction avec la volonté du changement exprimée dans les urnes ?

Et, en bref, les attentes qu'AMLO a soulevées avec son programme de gouvernement font face à un environnement économique qui ne rend pas simple sa réalisation. Morena est un énorme parapluie pluriclassiste, idéologique, mariant des intérêts opposés. Tiendra-t-il face à la reprise des mouvements de protestation ? À moyen terme, étant donné les verrous institutionnels qui protègent aujourd'hui les réformes structurelles, la seule façon de réaliser de nombreuses promesses électorales serait de convoquer une assemblée constituante et de construire un nouveau pacte social (puisque celui de 1917 a été liquidé de façon antidémocratique au cours des trois décennies du néolibéralisme classique). Cette possibilité, aujourd'hui, n'est pas proche.

Nouvel espace politique et défis pour une nouvelle gauche anticapitaliste

Quel que soit le développement immédiat des événements, il est clair qu'un processus de réorganisation politique va s'accélérer et se consolider. Malgré l'importance du PES (7) évangéliste à l'Assemblée législative, il risque de perdre son enregistrement légal. La Nouvelle Alliance et les Verts se trouvent dans une situation encore pire. Les forces politiques et l'espace politique seront réorganisés dans les mois à venir.

Dans ce nouveau cadre historique et ce nouvel échiquier politique, la question est : que deviendra la gauche anticapitaliste ? Dans l'immédiat, elle est confrontée à deux dangers symétriques :

• D'une part, en cherchant à accompagner l'expérience populaire de Morena, elle risque de sacrifier son indépendance politique, idéologique et tactique. C'est ce qu'a fait la grande majorité de la gauche socialiste lorsque le PRD a été fondé et le résultat fut son suicide politique.

• Dans le cas contraire, il serait tout aussi terrible qu'en cherchant à préserver son autonomie politique, la gauche anticapitaliste souffre d'atrophie sectaire et se marginalise elle-même face aux événements politiques dans ce cadre nouveau.

Les mouvements sociaux se trouvent dans une situation similaire. Dans l'immédiat, il est important de profiter du nouveau moment pour que les luttes avancent, en maintenant leur indépendance politique et sociale. Pour faire face à ce nouveau moment historique, il est urgent de pouvoir lancer des initiatives audacieuses, permettant la construction d'un pôle anticapitaliste et antipatriarcal.

Dans ce sens, l'expérience de la campagne pour l'enregistrement de la candidature indépendante de Marichuy (8), porte-parole du Conseil indigène de gouvernement, a été une réussite politique dans le cadre de ce processus électoral qui s'est conclu aujourd'hui. Il en a été ainsi parce qu'il s'agissait d'une expérience inédite visant à offrir une alternative politique anticapitaliste à l'échelle nationale et beaucoup de leçons devraient en être tirées. De même, le fait que différents secteurs de la gauche anticapitaliste n'ont pas explicitement appelé à un vote critique pour AMLO est également un signal de la possibilité de la construction d'une gauche à gauche de Morena, à condition qu'elle ne tombe pas dans le sectarisme, mais au contraire - ce qui est beaucoup plus difficile - qu'elle sache dialoguer avec la nouvelle situation politique et l'esprit des masses qui aujourd'hui vont de l'avant.

Les réjouissances et le choc politique ne doivent pas nous faire oublier qu'aujourd'hui, le 2 juillet, la violence se déchaine dans le pays, les mégaprojets avancent, les femmes continuent d'être assassinées, la vie chère est toujours là, et les 43 nous manquent toujours (9) ainsi que des milliers d'autres. Au contraire, nous devons traduire la joie de la victoire en organisation, en plus de luttes, en plus de rues, en construisant des projets politiques autonomes. La conquête démocratique que signifie la débâcle du " PRIAN (RD) » devrait être un premier pas, car les urnes ne sont plus l'unique moyen de participation politique. Une profonde réforme politique qui démocratise la vie publique du pays est nécessaire. Nous devons mettre au centre les gens, car hier c'était leur victoire, celle des millions qui cherchent une transformation, qu'ils n'obtiendront que par la lutte. Ce n'était pas une victoire finale (ni une défaite de la droite), mais l'ouverture d'un moment historique inédit qui pose de nouveaux défis, contradictions et possibilités.

Et pourtant, hier soir, pour la première fois depuis des décennies, des milliers de gens se sont réunis dans les centres des villes, pas pour se livrer à une catharsis politique, mais pour défendre la vie, pour exiger la réapparition des disparus vivants, pour l'arrêt de la répression. La nuit du 1er juillet, les gens se sont retrouvés pour sourire, pour chanter, pour danser, pour se prendre dans les bras et pour être ensemble. Notre combat est pour la vie, oui, mais la vie sans joie n'est rien.

Mexico, 2 juillet 2018

* Luis Rangel est membre de la direction du Parti révolutionnaire des travailleurs (PRT, section mexicaine de la IVe Internationale). Cet article a d'abord été publié par le PRT : https://www.prtmexico.org/single-post/2018/07/02/1-de-julio-de-2018-un-nuevo-periodo-hist%C3%B3rico-se-abre (Traduit du castillan - Mexique - par JM).

1. Les élections du 1er juillet 2018 comprenaient l'élection du président pour six ans, les élections sénatoriales (renouvelant 128 sièges au Sénat pour six ans), les élections législatives (renouvelant 500 députés pour trois ans) ainsi que des élections provinciales (renouvellement des gouverneurs dans 9 des 31 États fédérés, renouvellement des assemblées des États, des maires et des conseils municipaux etc.). Andrés Manuel López Obrador - surnommé AMLO - et son alliance " Ensemble, nous ferons l'histoire » ont emporté l'élection présidentielle, la majorité des députés (312) et la majorité des sénateurs (70).

2. Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a longtemps été le parti hégémonique au Mexique, gouvernant le pays sans interruption de 1928 jusqu'en 2000. En 2012 son candidat, Enrique Pe±a Nieta a de nouveau remporté la présidence, conduisant une politique de contre-réforme néolibérale et de répression.

3. Le Parti action nationale (PAN) fut longtemps l'opposition officielle de droite au PRI. En 2000 son candidat Vincente Fox a remporté la présidentielle contre le candidat du PRI, accélérant le tournant politique néolibéral commencé par le PRI en 1980. En 2006 son candidat remporta encore la présidentielle, mais pas en 2012.

4. Le Parti de la révolution démocratique (PRD) a été fondé en 1989 à la suite du succès de Cuauhtémoc Cárdenas, un des fondateurs d'un courant dissident au sein du PRI, lors de la présidentielle de 1988, marquée par la fraude (c'est le candidat du PRI, Carlos Salinas de Gortari, qui a été reconnu président élu par le Congrès et, en 1991, les parlementaires du PRI et du PAN ont voté une loi afin de détruire les bulletins de 1988…). Avec un discours de gauche et pour la démocratie, le PRD obtient des succès électoraux, attire les arrivistes et finit par se diviser. En 2000 l'ancien dirigeant central du PRD, Porfirio Mu±oz Ledo se présente contre Cardenas à la présidentielle. En 2006 la candidature présidentielle de Andrés Manuel López Obrador n'est pas soutenue par le fondateur du parti, Cuauhtémoc Cerdenas. En 2011, alors que le PRD se divise de nouveau sur les candidatures pour la présientielle de 2012, López Obrador organise un Mouvement de régénération nationale (Morena), qui deviendra officiellement un nouveau parti en 2014, affaiblissant encore le PRD qui cherchera des alliances avec le gouvernement et le PRI.

5. Le Mouvement de régénération nationale, Morena, a été créé par Andrés Manuel López Obrador (cf. notes 1 et 4), qui vient de remporter l'élection présidentielle du 1er juillet.

6. Ayotzinapa est le terme générique pour parler de l'enlèvement et de l'assassinat de 43 étudiants de l'École normale rurale, le 26 septembre 2014. Un immense mouvement social a exigé " la présentation en vie » des disparus. Cf. Arturo Anguiano, " Ayotzinapa, accélérateur de la crise de l'État », Inprecor n° 612/613 de février-mars 2015.

7. Le Parti de la rencontre sociale (PES), conservateur, composé pour l'essentiel d'évangélistes, a été fondé en 2006 par un pasteur néo-pentecôtiste. Il a soutenu les candidatures du PAN (dont Felipe Calderón à la présidence en 2006) et du PRI. Il a rejoint l'alliance d'AMLO et a obtenu le 1er juillet 58 députés et 5 sénateurs. Son candidat, l'ancien footballeur Cuauhtémoc Blanco, a remporté le poste de gouverneur de l'État de Morelos.

8. La candidature de Maria de Jesus Patricicio Martinez, connue comme Marichuy, est traitée dans le dossier paru dans Inprecor n° 633/634 de novembre-décembre 2016, ainsi que dans l'article de bilan d'Arturo Anguiano, " Bilan de la campagne zapatiste, Les chemins de Marichuy et la démocratie impossible », Inprecor n° 651/652 de mai-juin 2018.

9. voir la note 6.