De même qu'Hawaï dans l'océan Pacifique, l'île occupe dans l'océan Atlantique une position stratégique pour le contrôle du canal de Panama. Porto Rico est aussi voisine de Cuba, et le pays servit de vitrine aux États-Unis durant la guerre froide.
Le débat politique de l'île est dominé par la question du statut, et divisé entre deux partis, le PPD et le PNP. Le PPD est le parti historique, de centre-gauche, lié aux démocrates, il défend le statu quo. Le PNP défend l'intégration de Porto Rico comme le 51e État des États-Unis, c'est un parti de droite plutôt proche des Républicains. Le PIP enfin est le parti indépendantiste, affilié à l'Internationale socialiste (dont le PS français est membre). D'autres petits partis existent, comme le PPR, parti écologiste n'ayant pas de position sur le statut de l'île. Lors du référendum sur le statut de Porto Rico en novembre 2012, les électeurs ont dit " non » à 54 % à son " statut territorial actuel » et se sont prononcés à 61 % en faveur de sa transformation en un État des États-Unis. Mais c'est le Congrès étatsunien et non les électeurs de l'île qui décident…
Résultats aux élections pour le poste de gouverneur
2004
PPD (pro-Commowealth) 48 %
PNP (pro-étatisation) 48 %
2008
PPD 41 %
PNP 53 %
PIP 2%
2012
PPD 47 %
PNP 47 %
PIP 3 %
PPT (anticapitaliste) 1 %
La dette…
Durant l'année 2015, la question de la dette a révélé aux yeux du monde la nature coloniale de la relation entre les États-Unis et Porto Rico.
Les 72 milliards d'obligations contractées auprès d'institutions financières américaines sont le résultat de la situation économique désastreuse de l'île, qui a connu une récession continue depuis 2006 (- 13 % de PIB), ainsi qu'à la structure même du rapport colonial.
Les subsides fédéraux sont plafonnés à 70 % de ce que les États des États-Unis reçoivent du gouvernement fédéral, l'île n'a pas les mêmes droits que les États et les municipalités des États-Unis : ces derniers peuvent se déclarer en faillite afin de restructurer leur dette. Porto Rico n'en a pas le droit, et la tentative de voter une loi en ce sens par la chambre des représentants de l'île a été retoquée par un tribunal étatsunien puis par la Cour suprême. En 2009, la crise de la dette avait déjà conduit le gouverneur PNP à imposer le licenciement de 30 000 fonctionnaires, à l'augmentation des frais de scolarité universitaires, à une réduction fiscale profitant aux plus riches, etc. Cette politique d'austérité a été maintenue par la suite, évidemment sans aucun résultat sur la dette, si bien qu'en 2015 Porto Rico n'a pas pu payer plusieurs échéances à ses créanciers. Ces derniers événements ont poussé le gouvernement fédéral des États-Unis à sortir de son désintérêt habituel pour l'île. La loi " PROMESA » a été proposée au Parlement, elle doit permettre au congrès de nommer un " comité de contrôle » de 7 personnes, dont une seule sera issue de Porto Rico. Ce comité de contrôle aura des pouvoirs étendus sur l'économie portoricaine.