Le licenciement d'un demi-million de salariés de l'État avait déjà été annoncé le 14 septembre, par un communiqué du secrétariat national de la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), jouant ainsi clairement le rôle d'une courroie de transmission du gouvernement.
Dépendante, soumise au blocus états-unien, frappée de plein fouet par la crise économique mondiale, l'économie cubaine va très mal. Après des décennies d'étatisation volontariste, le modèle économique cubain s'effondre. Un recul est sans doute incontournable, comme ce fut le cas de la " nouvelle politique économique » (NEP) dans l'URSS étranglée par la guerre civile en 1921. Mais la société cubaine n'est pas la société soviétique des années 1920. C'est une société urbanisée, instruite, cultivée, qui a derrière elle un demi-siècle de rupture avec le capitalisme. Une société dont la majorité de la population a toujours vécu des rapports sociaux non marchands. Une société qui mérite mieux que de se voir imposer par décret un tournant brutal.
Pour la gauche latino-américaine et mondiale, pour les mouvements anti-impérialistes, Cuba est une référence. Tout recul de la société cubaine y sera perçu comme un échec. Notre échec.
En publiant ci-dessous deux analyses critiques des récentes mesures de la direction cubaine nous voulons ouvrir un débat qui concerne tous les anticapitaliste de la planète. Un débat qui, au delà de l'avenir de la révolution cubaine, concerne tous les projets de transformation sociale. Cuba n'est pas un modèle et nous n'avons pas de modèle à proposer à Cuba. Mais c'est un laboratoire de transformations sociales qui exige de débattre de son expérience. ■