A la suite des événements survenus le 1 mars 2008 dans la zone nord de l'Équateur le Comité international déclare :
● L'Équateur a été victime d'une grave agression de la part du gouvernement colombien d'Uribe du fait de l'incursion des forces armées colombiennes en territoire équatorien pour y massacrer les guérilleros colombiens. Lors de cette dernière opération militaire Ra·l Reyes et 19 guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont été brutalement assassinés. Nous déplorons profondément et condamnons cet assassinat.
● Nous dénonçons les nombreuses incursions du gouvernement colombien en territoire équatorien qui ont provoqué d'importants dommages dans la zone de la frontière nordique de l'Équateur. D'une part la fumigation aérienne employant le glyphosate (1), réalisée par le gouvernement colombien, provoque des graves conséquences politiques, économiques, culturelles et écologiques tant pour la population équatorienne que pour la population colombienne. D'autre part l'implication forcée de la population équatorienne de la frontière nord dans le conflit militaire met en danger permanent la vie et les droits humains des peuples autochtones, des femmes et des enfants à chaque fois que l'armée colombienne effectue une opération contre les FARC.
● Nous condamnons les atteintes permanentes du gouvernement d'Uribe contre la souveraineté équatorienne, qui n'ont d'autre but que de renfoncer et d'étendre le contrôle militaire et l'interventionnisme du gouvernement des États-Unis pour rétablir sa domination géopolitique. C'est l'impérialisme états-unien qui porte la responsabilité du terrorisme de l'État colombien, de ses agressions contre l'Équateur et le Venezuela, comme il est responsable de l'espionnage en Bolivie et de la promotion des autonomies sécessionnistes dans ce pays. Nous dénonçons et condamnons toutes les tentatives de déstabilisation des gouvernements progressistes et des peuples latino-américains et caribéens menées par le gouvernement de G. W. Bush.
● Nous soutenons les mesures prises par les gouvernements de Hugo Chávez du Venezuela et de Rafael Correa de l'Équateur pour rompre les relations diplomatiques avec la Colombie et pour empêcher la militarisation croissante du gouvernement d'Uribe, dont l'objectif n'est autre que de bloquer la marche en avant de la révolution bolivarienne et des luttes de résistance des peuples de la région contre le modèle néolibéral.
● Nous exigeons que le gouvernement Uribe cesse de bloquer la libération d'ângrid Betancourt et des autres otages et qu'il respecte la proposition de l'échange humanitaire lancée par les FARC.
● Nous lançons aux FARC une appel : libérez tous les otages qui ne sont pas des prisonniers de guerre !
● Nous considérons que pour rétablir les relations diplomatiques le gouvernement de Rafael Correa est en droit d'exiger que le gouvernement colombien assume la responsabilité des destructions provoquées dans la région et qu'il s'engage à ne plus violer le territoire équatorien et à cesser complètement les fumigations aériennes.
Amsterdam, le 5 mars 2008