Madeleine Colin, Traces d'une vie dans la mouvance du siècle, Syllepse, Paris 2007, 15 euros
Son autobiographie nous donne à lire une part peu connue du combat féministe, celui qui s'inscrit au cœur d'un syndicalisme dominé par les hommes et longtemps sous la tutelle du PCF. L'auteure nous livre, avec une belle plume, les prises de conscience, les questionnements, les remises en cause dans ses combats, dans les combats partagés avec d'autres hommes et femmes.
Elle s'attarde, à juste titre sur le sabotage de l'expérience exceptionnelle que fut Antoinette sur l'hôtel du sectarisme, de la bureaucratie et du déni de l'expression des femmes dans la subversion des rapports de domination. Il faut lire et méditer ce que furent les difficultés d'être et de militer, même au sein de luttes syndicales et politiques, dans un monde machiste, bureaucratique et de surcroît longtemps dominé par le stalinisme.
A la fin de l'ouvrage, Madeleine Colin évoque aussi l'intime, ses rencontres amoureuses et amitiés partagées. Elle livre les difficultés, les doutes, d'une femme plongée, mais non noyée, dans son siècle et les pesanteurs de la vie.
Cette part du combat d'émancipation féministe, au sein de la CGT, se doit d'être connue par l'ensemble du mouvement féministe et plus largement des mouvements d'émancipation.