En une seule année la Confédération des syndicats autrichiens (ÖGB) a opéré un virage important en ce qui concerne le Traité constitutionnel européen.
Il y a un an le congrès de l'ÖGB était tout à fait en faveur de la " Constitution européenne ". La direction avait donné la parole aux propagateurs de ce traité qui ont pu se livrer à une campagne de propagande en sa faveur. Seule la gauche syndicale — isolée — avait critiqué le caractère néolibéral et militariste de ce projet.
Au cours de la journée internationale d'action contre les restrictions des budgets sociaux en Europe les 2 et 3 avril — qui ne fut un succès qu'en Allemagne — la direction de l'ÖGB avait organisé un débat. Une nouvelle fois le podium était réservé aux seuls thuriféraires de la " Constitution ". A ce moment certains syndicats ont commencé à faire preuve d'une attitude plus critique.
Maintenant cette attitude critique est devenue la position officielle de l'ÖGB ! Le Bulletin de l'ÖGB n° 3225 écrit noir sur blanc : " La principale critique [de la Constitution] c'est l'absence d'une politique de l'emploi et la politique de défense. En tenant compte de la neutralité, l'ÖGB exige une déclaration formelle de l'Autriche qu'elle ne participera pas aux actions militaires. Soutenez la demande de l'ÖGB d'un référendum sur la Constitution de l'Union européenne ".
Jusqu'à maintenant l'ÖGB se limitait à exiger une " déclaration " et son président Fritz Verzetnitsch avait écrit une lettre dans ce sens au chancelier Wolfgang Schüssel. L'exigence du référendum par contre est un fait nouveau et qui ouvre les possibilités de discussion et de campagne politique, y compris dans les entreprises. Qui plus est, cette décision pourrait avoir un impact international.