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La gauche philippine menacée par le PCP-NPA-NDF

Cet appel a été adopté à l'unanimité par le Comité International de la IVe Internationale lors de sa session de février-mars 2005.

Élargir la solidarité internationale !

 

Toutes les composantes de la gauche révolutionnaire et progressiste indépendante, aux Philippines, sont aujourd'hui militairement menacées par le Parti communiste (PCP) et son bras armé, la NPA. Face à une situation qui n'a cessé de s'aggraver ces dernières années, un important mouvement de solidarité international s'est affirmé à l'occasion de la tenue, en janvier 2005, du cinquième Forum social mondial (1). La IVe Internationale appelle à l'élargir encore. Nous ne saurions rester passifs alors que la vie de nombreux militants est en danger, que l'avenir des forces populaires aux Philippines est en jeu et que les principes mêmes qui fondent notre combat commun sont en cause.

 

Plusieurs dizaines de militants ont d'ores et déjà été tués ; des centaines d'autres savent qu'ils peuvent à tout moment devenir la cible de la NPA. Tous les principaux partis révolutionnaires et progressistes qui ne sont pas sous le contrôle du PCP ont été frappés (y compris le Parti révolutionnaire des travailleurs de Mindanao, la section philippine de notre Internationale) ou sont aujourd'hui nommément menacés. Des cadres d'organisations de masse, notamment paysannes, ont été assassinés. Des personnalités militantes engagées dans le combat contre la mondialisation capitaliste, pour l'annulation de la dette du tiers-monde et contre la guerre sont qualifiées de " contre-révolutionnaires » et d'" agents impérialistes ». L'expérience de ces dernières années montre que ce type d'accusations peut annoncer la condamnation ultérieure des personnes ainsi désignées par des " tribunaux populaires »-croupions, aux ordres de la direction du PCP.

 

En poursuivant une politique d'assassinats à l'encontre de militants de gauche, le Parti communiste des Philippines créée une situation favorable aux provocations et aux manœuvres des agents de l'armée ou de la police. Il divise et paralyse les forces populaires, et rend la poursuite de leurs combats beaucoup plus difficiles. Il discrédite profondément le projet révolutionnaire et l'alternative socialiste pour laquelle nous luttons. Il joue ainsi le jeu de l'impérialisme et de la réaction.

 

Le PCP ne peut admettre le développement, aux Philippines, d'une gauche politique et d'un mouvement populaire pluralistes. Il veut imposer — par la force des armes si nécessaire — son monopole. Tout doit être fait, sur le plan international, pour soutenir et protéger cette gauche populaire pluraliste, pour affirmer son droit à l'existence. Notre responsabilité est engagée.

 

Le PCP viole l'un des principes les plus essentiels à notre combat pour un autre monde, solidaire, pour une société socialiste fondée sur l'égalité et la liberté. On ne peut tolérer l'usage de la violence au sein du mouvement ouvrier et populaire ; on ne saurait accepter qu'un parti qui se prétend révolutionnaire retourne ses forces armées contre des organisations et militants progressistes. Il en va du sens même de notre engagement progressiste et révolutionnaire.

 

Le 2 mars 2005

 

1. Cf. Inprecor n° 503 de mars 2005.

 

 

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