► Lilian Mathieu, <i>La double peine</i> La dispute, Paris 2006, 307 pages, 24 euros.
L'auteur manifeste le " refus d'étudier le mouvement en lui-même et comme à l'état isolé, pour plutôt l'envisager dans ses relations avec son environnement social et politique. » Cette étude intègre les transformations de la société française, elle prend en compte les rapports entre le milieu militant, le monde juridique et le champ politique, la dégradation des rapports entre le monde associatif et la gauche de gouvernement. Il se place " à l'entrecroisement de deux domaines de recherches : la sociologie des mouvements sociaux et l'analyse des politiques publiques ».
L'inscription et l'étude des composants de la lutte dans une perspective plus large, permet d'entrecroiser les déterminations, de souligner les conditions et les effets contradictoires de l'engagement militant et des actions de lutte ou de soutien.
Divisé en sept chapitres — Étrangers, justice et action collective ; L'émergence d'une cause ; La généralisation de la cause et la grève de la faim d'avril 1981 ; Démobilisation et recomposition ; Un enjeu politique disqualifié ; Une cause concurrencée et dégénéralisée ; La campagne nationale " Une peine point barre » — le travail remarquable de Lilian Mathieu est donc non seulement utile pour connaître l'histoire d'une lutte, mais indispensable à la réflexion sur les interconnexions avec d'autres mouvements qui façonnent certaines réalités de la société française.
A ceux qui voudraient approfondir et chercheraient une approche plus théorique, on ne peut que recommander un autre livre du même auteur, plus ancien, " Comment lutter ? sociologie et mouvements sociaux »1. ■