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Premiers pas d'un mouvement des travailleurs

par Goran Markovic
Goran Markovic, enseignant de sciences politiques, a été licencié de l'Université de Bijeljina pour ses opinions communistes. En décembre 2005 a il gagné le procès contre son employeur. Il est président du Parti communiste ouvrier de Bosnie et Herzégovine. (

Comme chacun le sait, la Bosnie-Herzégovine a traversé la guerre civile et l'explosion du nationalisme qui a provoqué, non seulement la dévastation des ressources économiques mais aussi la division de la classe ouvrière sur des lignes ethniques. Dans la République Fédérative Socialiste de Yougoslavie la classe ouvrière avait des droits dont elle n'avait jamais bénéficié auparavant, mais il arrivait souvent qu'elle ne puisse les exercer à cause des tensions continuelles qu'elle avait avec la bureaucratie dominante. En dépit de cela, la classe ouvrière avait la possibilité d'être preneuse de décisions dans des entreprises et sa position sociale était très forte. Les syndicats étaient de facto sous contrôle du parti communiste mais pas autant qu'ils l'étaient dans les pays du bloc soviétique. Nos travailleurs n'avaient pas eu d'expériences de lutte de classes. Ils soutenaient un système qui se déclarait socialiste et dans lequel il n'y avait pas de vraie classe dirigeante.

 

La destruction de la Yougoslavie et des valeurs socialistes ont causé un grand désappointement et la désorientation parmi les travailleurs. Tôt après la dissolution du régime communiste, la guerre civile a commencé et les travailleurs ont été enrôlés dans des armées nationales. Ils ont été enfermés dans des sentiments nationalistes. Tout ce qui était en train d'arriver dans le pays, non seulement durant la guerre mais aussi après celle-ci et jusqu'à présent a fortement influencé la classe ouvrière dans un sens négatif et il en est résulté qu'elle n'est pas capable de jouer un rôle indépendant dans les luttes sociales. On pourrait même dire qu'un mouvement de travailleurs organisés n'existe pas encore en Bosnie-Herzégovine.

 

Les travailleurs en Bosnie-Herzégovine n'ont pas beaucoup d'expérience dans la lutte de classes.

 

La plupart d'entre eux ont passé la moitié de leur vie professionnelle dans des entreprises dans lesquelles ils étaient fortement protégés et où ils avaient le droit d'administrer, d'élire et de contrôler leurs directeurs. Après qu'ils aient combattu à la guerre beaucoup ont perdu leur emploi en conséquence de celle-ci et des privatisations après le conflit. Ceux qui sont restés au travail, ne disposent pas de beaucoup de droits en tant que travailleurs et ils sont constamment sous la menace de perdre leur emploi, non seulement à cause de la faillite des entreprises, mais aussi en raison de la tyrannie des employeurs.

 

Syndicats

Dans une telle situation, il est plus important que jamais de développer la lutte organisée pour les droits des travailleurs. Mais c'est une tâche difficile. Les syndicats officiels ont rapidement rétabli leurs infrastructures après la guerre. Sont apparues deux organisations créées selon les divisions ethniques. L'Alliance des Syndicats de la République Srpska est une association bureaucratique agissant dans la République Srpska, tandis que l'Alliance des Syndicats Indépendants de Bosnie-Herzégovine est une association agissant dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine. Ces deux organisations ont été formées sur ce qui a subsisté de l'ancienne Alliance des Syndicats Indépendants de Bosnie-Herzégovine, qui a existé jusqu'au commencement de la guerre. Les structures bureaucratiques ont été renouvelées relativement rapidement mais cela ne signifie pas que des organisations vivantes aient été établies. Les travailleurs dans les entreprises étatiques ont continué à être formellement membres de syndicats. Ils ont pratiquement reconduit leur statut d'affilié existant avant la guerre. Cependant, les syndicats n'existent pas, comme organisations sérieuses. Les organisations de base dans les entreprises ne tiennent pas des réunions régulières. Les travailleurs se réunissent seulement pour élire formellement leur comité syndical qui n'est pas réellement responsable envers ses membres et qui, dans de nombreux cas, n'a pas beaucoup d'activités. Les instances syndicales ne soumettent pas de rapports sur leurs politiques et activités.

 

Les directions syndicales de haut niveau sont élues de façon tout à fait bureaucratique et sans réelle possibilité pour les militants ouvriers de mener leurs candidatures avec succès. Les travailleurs paient leurs cotisations par l'entremise du service comptable officiel des entreprises où ils travaillent ; il est prélevé le plus souvent 1 % du salaire brut qui est transféré sur le compte des syndicats. Il y a quelques années, est parue une information selon laquelle l'Alliance des Syndicats de la République Srpska recevait un don financier du gouvernement de la République Srpska.

 

Il y a quelques années des syndicats oppositionnels sont apparus. Ils ont été créés en résultat de luttes fractionnelles dans les instances de la bureaucratie syndicale. Ces syndicats n'ont pas de principal programme ou méthode différentes d'activités que les syndicats officiels et ils sont principalement composés de bureaucrates syndicaux. Les simples affiliés aux syndicats n'ont eu presque aucun rôle dans les décisions de scissions dans les syndicats officiels. Maintenant deux organisations syndicales officielles coopèrent au travers de la Confédération des Syndicats de Bosnie-Herzégovine, qui n'est pas une nouvelle organisation syndicale mais plutôt une coalition lâche de deux syndicats officiels. Cette Confédération, ainsi que ses composantes, est affiliée à la Confédération Internationale des Syndicats Libres.

 

Il est impossible de dire quel est le nombre exact de membres des syndicats. Il est tout à fait certain que tous les travailleurs des entreprises étatiques sont membres par le mécanisme de l'automatisme. D'un autre côté, des syndicats de classe n'existent pas dans les entreprises privées, sauf dans les entreprises qui ont été récemment privatisées. Pour comprendre l'importance de ce fait, il faut comprendre que l'économie en Bosnie-Herzégovine est surtout composée de petites et de moyennes entreprises dans lesquelles peu de travailleurs sont employés et n'y jouissent pas de droits sociaux élémentaires. Les syndicats n'ont rien fait pour les organiser et pour faciliter leurs conditions de travail. Certains sources ont affirmé que 40 % de la main-d'oeuvre est employée au noir. Même si nous ne savons pas avec certitude si cette estimation est correcte, elle ne peut pas être loin de la vérité si on a à l'esprit ce qui suit : le taux officiel de chômage est de 44 %, bien que différentes estimations de l'emploi réel varient de 21 % à 31 % (1). Ce contraste entre le taux officiel de chômage et la réalité résulte de la méthode par laquelle on représente le chômage. Les agences officielles enregistrent ceux qui recherchent du travail et qui n'ont pas un travail régulier, ce qui inclut non seulement ceux qui travaillent à temps partiel, mais aussi ceux qui travaillent à temps plein mais qui le font dans le secteur du travail au noir et qui dès lors ne sont enregistrés nulle part comme main-d'oeuvre. Les travailleurs du secteur privé sont totalement sans protection. Très souvent, ils travaillent 12 ou 14 heures par jour bien qu'il existe de strictes normes légales sur la journée de huit heures et la semaine de quarante heures.

 

Comme on a pu le voir, le problème de la protection de la classe ouvrière dans le secteur privé de l'économie (déjà dominant jusqu'à présent) est devenu très significatif.

 

Les syndicats officiels ont proclamé que les travailleurs du secteur privé n'ont pas montré d'intérêt pour s'organiser syndicalement. Ceci est seulement à moitié vrai. C'est-à-dire qu'il n'est pas exact que les travailleurs n'aient pas montré d'intérêt mais ils ont peur de s'organiser syndicalement. En ayant à l'esprit que le chômage est très élevé et que les travailleurs sont totalement sans protection comme force de travail ceux qui seraient susceptibles de protester comme organisateurs syndicaux perdraient rapidement leur emploi. Et les travailleurs qui sont le plus durement exploités travaillent habituellement dans de petites entreprises ou des magasins où il est presque impossible d'organiser une grève ou une action similaire si des travailleurs ne sont pas en relation et solidaires avec ceux d'autres entreprises. Jusqu'à présent, nous n'avons pas constaté de disposition à de telles actions. De plus, les travailleurs qui travaillent dans des entreprises sont des jeunes qui ne croient pas qu'il soit possible de se battre. La plupart d'entre eux sont effrayés, inexpérimentés et ce qui est un très gros problème ont un état d'esprit provincial. Il est certain que les syndicats officiels n'ont pas essayé d'organiser ces travailleurs dans des formes alternatives d'organisation ou de leur procurer des formes d'aides supplémentaires en vue des les organiser.

 

Il y a quelques années, l'Alliance des Syndicats de la République Srpska a organisé une grève générale d'une journée qui a complètement échoué. Elle a été organisée sans but clair ou revendications concrètes et les travailleurs qui ont déjà perdu confiance dans la direction syndicale, dans beaucoup de cas, ont refusé de participer. En 2002, la même direction syndicale a organisé une journée de protestation sur toute la République Srpska. Les travailleurs et les retraités se sont réunis dans des forums municipaux et ont présenté leurs revendications. La participation à ces manifestations fut très limitée. Dans la ville de Bijeljina, par exemple, dont la population s'élève à 50 000 habitants, il y a eu seulement quelque 400 travailleurs et retraités.

 

 

Partis

Le Parti Communiste des Travailleurs de Bosnie-Herzégovine a participé à cette manifestation en distribuant des tracts avec des revendications concrètes que les travailleurs devraient présenter. Nous avons aussi demandé aux organisateurs de participer officiellement à la manifestation. Comme notre proposition a été refusée nous avons envoyé un camarade pour s'adresser aux protestataires comme représentant de l'organisation des " retraités indépendants ». Au début de cette année le Parti Communiste des Travailleurs de Bosnie-Herzégovine a proposé aux directions locales des syndicats et à l'association des retraités de la ville de Bijeljina d'organiser une action commune en protestation contre une décision du parlement municipal d'augmenter le salaire mensuel du maire à 1 600 euros (ce qui est sept fois plus que le salaire moyen), mais ils ont refusé de participer sous prétexte que le problème n'était pas de leur compétence et qu'ils ne voulaient faire partie de l'activité d'aucun parti. En fait, les syndicats refusent de coopérer avec les partis politiques et font de leur mieux pour afficher leur caractère non-partisan bien qu'il y a quelques années, les syndicats oppositionnels de la République Srpska aient participé à des actions de protestation organisées par l'Alliance des Sociaux-Démocrates Indépendants et bien que la direction de l'Alliance des Syndicats Indépendants de Bosnie et Herzégovine ait eu une réunion avec une délégation du Parti Social-Démocrate en 2002.

 

Dans beaucoup de cas les syndicats de lutte de classe organisent des actions qui ne sont pas approuvées ou soutenues par les directions centrales syndicales. Les grèves sont surtout organisées dans le secteur de la santé et de l'éducation. Elle sont souvent dirigées par des représentants officiels qui appartiennent aux directions centrales des syndicats et elles sont parfois tout à fait couronnées de succès. Malheureusement, on ne peut affirmer qu'il en soit ainsi pour les dirigeants syndicaux dans d'autres secteurs, particulièrement dans les secteurs de l'industrie et du commerce, qui sont surtout économiquement dévastés et où les travailleurs sont les plus exploités. Quand les syndicalistes ou les travailleurs de lutte de classe dans les entreprises organisent des grèves, ils demandent l'aide de leurs dirigeants, ceux-ci déclarent souvent qu'il est trop tard pour faire grève et ils ne sont pas prêts à procurer un soutien technique ou légal aux grévistes.

 

D'un autre côté, nos grévistes, dans certains cas, ont une forte volonté de faire grève, mais ils n'ont aucune expérience. Parfois, ils sont contraints de créer une nouvelle organisation de lutte de classe ou de créer un comité de grève dans le cas où il n'existe pas du tout d'organisation syndicale. Mais parfois ils pensent qu'il est nécessaire d'avoir plus de la moitié des travailleurs impliqués dans la grève et si cette condition n'est pas remplie ils abandonnent parfois l'idée d'aller en grève. Dans certains cas, les militants du Parti Communiste des Travailleurs de Bosnie et Herzégovine ont aidé des militants syndicaux en leur fournissant des conseils juridiques et organisationnels. Ces cas se sont passés dans les villes de Modrica, Banja Luka et Bijeljina. A Banja Luka, lors d'une réunion de 600 travailleurs d'une grande entreprise, le président du Parti Communiste des Travailleurs de Bosnie et Herzégovine s'est adressé à l'assistance. Dans la ville de Bihac, pendant une grève de la faim de 100 jours, le périodique communiste " La Voix de la Liberté » a écrit au sujet de la lutte des travailleurs et il a été distribué par les grévistes eux-mêmes. Dans la ville de Zenica, les travailleurs d'une entreprise ont inclu des parties de la plate-forme du Parti Communiste des Travailleurs de Bosnie et Herzégovine dans la liste de leurs revendications et à Sarajevo, les travailleurs qui avaient bloqué le trafic ont lu notre télégramme de soutien.

 

 

Luttes ouvrières

Généralement, les militants ouvriers sont plus nombreux au niveau de la lutte de classe. Ainsi, même si on ne peut pas parler de mouvement organisé de travailleurs dans le pays, il peut être affirmé que ses premiers contours existent dans la forme de militants non mutuellement connectés sans assez d'expérience et sans très claire vision de ce qui est à faire. La plupart d'entre eux sont clairement de gauche mais sans perspective révolutionnaire. La plupart d'entre eux respectent le souhait du Parti Communiste des Travailleurs pour la coopération et l'assistance, mais il ont peur que la connexion avec des communistes rende leur combat plus difficile. Cependant, une douzaine d'entre eux a accepté notre idée d'organiser une conférence de militants syndicaux et de créer un Comité de Coordination de Travailleurs syndicalistes. Il était supposé que cette conférence serait hébergée par notre Parti. Malheureusement, ni nous, ni nos camarades des syndicats n'avaient assez d'argent pour s'organiser. En dépit du fait qu'ils aient exprimé leur disposition pour se rencontrer et même pour participer à ce Comité, ils ne sont pas encore prêts à établir une rupture avec les syndicats auxquels ils appartiennent formellement.

 

Les syndicats officiels ont accepté l'idéologie dominante néolibérale et ils apportent leur plein soutien au processus de privatisation. Bien qu'ils aient insisté sur la nécessité de la réalisation de programmes sociaux, ils n'ont jamais dit comment y arriver. Des programmes élaborés de mesures économiques et sociales que les gouvernements devraient appliquer n'ont jamais été présentés par les syndicats. Ainsi on peut dire qu'ils n'ont aucun programme de principes ou aucune idée au sujet des moyens les plus appropriés pour réaliser quelque but que ce soit. En 2002, les dirigeants des syndicats ont eu une réunion avec le Haut Représentant et ils ont accepté la nécessité de la réalisation d'une politique de faillite. Leur position officielle est la suivante : la transition vers une économie de marché basée sur la propriété privée est nécessaire et même utile bien qu'elle doive être enrichie de programmes sociaux qui devraient aider ceux qui perdraient leur emploi dans le processus des privatisations et des faillites.

 

Les activistes syndicaux ont en quelques sorte une position différente bien qu'ils pensent qu'autre chose que les luttes pour d'immédiates et très modestes revendications soit pure utopie. Cependant, dans de nombreux cas, ils demandent la révision de la privatisation de leurs entreprises et quelque fois de fait de façon réussie (entreprise Alhos à Sarajevo ou Zitoprerada à Bihac), tandis que dans certains cas le processus de révision soit en cours (deux cas à Bijeljina et d'autres villes).

 

Des activistes syndicaux, sans impulsion primordiale ou même soutien de leurs dirigeants des niveaux supérieurs de la structure d'organisation, ont exploité des méthodes radicales de lutte en vue de réaliser l'objectif de la révision de la privatisation. Certains d'entre eux ont organisé des grèves de la faim tandis que d'autres ont bloqué le fonctionnement d'institutions gouvernementales. Dans ces actions, ils ont été soutenus par des travailleurs d'autres villes; Dans quelques cas, le Parti Communiste des Travailleurs a organisé des actions symboliques de solidarité. Dans la grande entreprise appelée Cajavec à Banja Luka, un syndicat indépendant a formulé une revendication qui jusqu'à présent, a été la plus radicale. C'était de demander au gouvernement d'annuler 35 % de la privatisation du capital d'État à l'entreprise et de donner la direction au syndicat. Nous avons fortement soutenu cette revendication. Dans une entreprise du grand centre industriel de Zenica, les travailleurs ont acheté des actions et sont devenus propriétaires majoritaires. En dépit de ces exemples positifs, les travailleurs dans la plupart des entreprises n'ont pas une claire image de quoi faire après la révision de la privatisation. Nous avons essayé de les convaincre de ne pas arrêter cette revendication parce qu'après la révision de la privatisation une autre suivrait qui n'améliorerait pas du tout leur situation.

 

En conclusion, on peut dire que le mouvement ouvrier en Bosnie et Herzégovine existe dans ses contours élémentaires. Les travailleurs comprennent tout a fait bien quels sont leurs ennemis et d'où viennent leurs problèmes. Il comprennent aussi tout a fait bien que la division ethnique de la classe ouvrière ne les conduirait ailleurs qu'à de nouvelles et profondes défaites. La plupart des syndicalistes appartiennent aux générations anciennes de travailleurs. Les jeunes travailleurs ne sont inclus dans les luttes que dans une proportion négligeable. Nos travailleurs ont besoin de l'aide de leurs camarades de l'étranger pour apprendre comment combattre et comment se comporter dans les situations concrètes tout autant que de l'aide qui faciliterait l'établissement de syndicats de classe.

 

 

1. On trouvera ci-après d'autres renseignements économiques : les prix progressent de 1 % l'an, la dette publique est de 60 % du Produit intérieur brut (PIB) et le déficit budgétaire est de 3 % du PIB. Le PIB per capita est seulement à 8 % de la moyenne de l'UE et il est à 60 % du niveau d'avant-guerre. Les investissements étrangers directs ont montés de 161,1 millions d'Euros en 2000 à 344,4 millions d'Euros en 2004. La dette extérieure est de 33 % du PIB. Les taux de croissance économique après la guerre furent très élevés, surtout à la suite des investissements étrangers dans l'infrastructure. Cependant ils commencèrent à diminuer rapidement et en 2003, le taux de croissance économique a été de seulement 3,5 %. Les estimations montrent clairement que 60 % des entreprises n'utilisent pas leur potentiel complet et leurs possibilités. Le déficit du commerce extérieur a atteint un sommet de 3 billions d'Euros en 2004, ce qui représente 50 % du PIB. Bien que les statistiques officielles montrent qu'environ 20 % de la population vive en-dessous du seuil de pauvreté, il s'agit là d'une lourde sous-estimation du problème.

 

 

traducteur
L.P.

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