Amendements de Buenos Aires

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Nous estimons nécessaire que les documents consacrent davantage de place à l'Amérique latine.

Les documents " Rapport sur la situation internationale » et " Rôle et tâches » (nous n'avons pas pu travailler encore sur " Changement climatique ») ont, de notre point de vue, un contenu fortement européen, ce qui est compréhensible vu le poids des sections et du fait que la crise y est beaucoup plus forte que dans d'autres régions. Mais dans le même temps les documents affirment que l'Amérique latine est " la région des plus importants conflits sociaux » et que " certains pays connaissent des processus de rupture partielle avec l'impérialisme ». Nous sommes d'accord avec ces caractérisations et nous ajoutons que l'Amérique latine a été le centre des résistances au néolibéralisme, mais il nous paraît nécessaire de prendre en compte dans la rédaction finale des documents que, sous la pression de la crise mondiale systémique, si l'anticapitalisme devait progresser dans une région du monde, ce serait probablement en Amérique latine, plus précisément dans les pays du Sud.

De ce point de vue, nous estimons nécessaire que les documents consacrent davantage de place à l'Amérique latine, qu'ils reflètent un peu plus la situation de la région, autant pour le haut niveau des conflits en cours que pour l'orientation qu'elle prend.

Projet de résolution " Rôle et tâches »

Amendements et ajouts que nous proposons

point 1 : paragraphe " en conclusion... », remplacer par :

" En conclusion, la crise exprime l'échec de la phase néolibérale du capital à réimpulser le développement des forces productives au niveau mondial, mais elle n'a pas réussi jusqu'à présent à rétablir un rapport de forces favorable au capital. Comme idéologie, elle se montre incapable d'offrir une solution, et c'est la raison pour laquelle les propositions du G-20 sont un retour au passé qui volera en éclats avec la crise. On a décrété la fin du consensus de Washington mais en mettant le FMI au centre des décisions et son ordre de priorité est clairement néolibéral. »

" Toutes les contradiction inhérentes à ce système social vont exploser » : remplacer par " vont entrer en tension ».

point 2 : paragraphe " Amérique latine... », remplacer par :

" L'Amérique latine a été le centre des résistances au néolibéralisme et reste le continent où les situations sociales sont les plus explosives, même s'il y a des inégalités d'un pays à l'autre. Un bloc de pays concentre des processus de plus forte radicalisation et de rupture partielle avec l'impérialisme, qui peuvent, au cours de leur évolution, avancer vers des positions clairement anticapitalistes, comme le Venezuela, la Bolivie et l'Equateur ; d'autres rendent un pronostic plus difficile, comme le Paraguay et le Salvador ; tous voient en Cuba une référence. Certains pays mènent des politiques post-néolibérales comme l'Uruguay et le Brésil. Ce dernier, malgré ses fortes oppositions avec les Etats-Unis, avant tout dans sa politique de défense, son appartenance à l'UNASUR et ses accords avec le Venezuela, collabore à des politiques fondamentales avec Washington et espère obtenir le leadership régional avec l'appui de ce dernier. » Par contre, la Colombie, le Pérou et le Mexique restent fermement néolibéraux.

" La déclaration de l'Assemblée des mouvements sociaux qui s'est tenue au FSM-Belem et la récente assemblée de l'ALBA-TCP, qui dans sa déclaration finale dénonce le capitalisme et appelle à le dépasser, ainsi que le premier Sommet plurinational des mouvements sociaux, sont une preuve du potentiel de radicalité que recèle la région Sud de l'Amérique latine. »

" La situation nouvelle créée par l'agressivité renouvelée de l'impérialisme dans la région - IVe flotte ; coup d'Etat au Honduras ; nouvelles bases militaires en Colombie ; intervention directe de l'ambassade américaine dans le conflit syndical le plus important depuis des années en Argentine -, indiquent une volonté de rupture des équilibres politiques actuels et la nécessité d'élaborer une riposte internationale. »

" L'activité des sections et groupes de la IVe Internationale en Amérique latine doit prendre en compte ces tendances et définir une tactique d'intervention dans un processus où émerge l'interrelation, parfois convergente, parfois contradictoire, entre les Etats qui intègrent l'ALBA et les mouvements sociaux, avec de fortes expériences d'auto-organisation et d'autogestion.

Plus loin : " Dans une série de pays capitalistes émergents ...» Il se peut que ce qualificatif ait été adopté en Europe et soit passé dans le langage courant, mais en Amérique latine, il est très lié au néolibéralisme, nous proposons de le remplacer par " ... pays capitalistes dépendants les plus développés industriellement » ou une expression qui caractérise mieux leur situation, mais ne pas utiliser un terme fortement lié à l'idéologie néolibérale.

Point 4

Alinéa 4 : " Une gauche qui est consciente.. et qui ne peut donc pas gouverner... » ajouter " avec les représentations politiques » de ce avec quoi elle souhaite rompre.

Alinéa 7 : " Une gauche qui intègre de nouveaux mouvements sociaux... et surtout de nouvelles générations. » C'est peut-être un problème de traduction mais il faut supprimer " ... parce qu'on ne peut pas faire du neuf avec du vieux ». Il faut tenir compte qu'il s'agit de personnes.

Ajouter un alinéa : " Une gauche qui impulse toutes les formes de prise de pouvoir par les travailleurs et les classes populaires qui favorisent et stimulent la capacité de penser, de décider et d'agir pour son propre compte et de sa propre décision. »

Point 5

A la fin du paragraphe qui se termine par " ... en Afrique et en Asie, cela va dans la même direction », ajouter :

" Toutefois, dans les pays du Sud de l'Amérique latine la construction de partis anticapitalistes larges doit intégrer dès le départ une adhésion claire au socialisme. » C'est à travers ce processus, ajouter " ... complexe et varié... » que nous pouvons faire de nouveaux progrès. Telle est la question...

Point 10

A la fin du premier paragraphe et avant " La camp de la jeunesse », ajouter :

" La IVe Internationale doit s'efforcer d'avoir une présence plus forte en Amérique latine. Chercher les formes et les moyens d'aider les groupes qui, dans différents pays, sympathisent avec nos positions mais n'ont pas encore une capacité organisationnelle, financière, ni un niveau de formation suffisants face à d'autres forces de la gauche organisée dans les différents pays. »

Buenos Aires, 12 novembre 2009

Eduardo Lucita / Guillermo Almeyra Sergio M y Pablo (Coordinadora Barrial Moreno) / Sergio, Damian y Gustavo (Puma Merlo) / Santiago y Mirian (Univ lujan) / Carlos ( CPSRC ) (responsables par secteur).

 

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