Où en est la " révolution bolivarienne " ? : Entretien avec Gonzalo Gomez (OIR)

par Ataulfo Riera

Lors du référendum du 15 août dernier, le président du Venezuela Hugo Chávez a été reconfirmé dans son mandat suite à une nouvelle mobilisation populaire en faveur des réformes impulsées par la Révolution bolivarienne (voir La Gauche n°5). Les élections municipales et régionales du 31 octobre 2004 ont vu le camp chaviste remporter 270 municipalités sur 334 et 20 des 22 États fédérés en jeu (sur 23 que compte le pays). L'opposition réactionnaire soutenue par Washington est en pleine déroute mais dans le camp bolivarien, des débats importants surgissent sur les orientations et les pas à mettre en avant pour approfondir le processus révolutionnaire. Pour faire le point, nous avons rencontré Gonzalo Gomez, militant anticapitaliste vénézuélien de longue date, membre de l'Opci¾n de Izquierda Revolucionaria (OIR). Gonzalo Gomez est également l'un des principaux animateurs du site Internet d'information alternative Aporrea (www.aporrea.org, 20 000 connexions quotidiennes) et du Réseau vénézuélien contre la dette. Il fut à ce titre invité en Belgique par le Comité pour l'annulation de la dette du Tiers monde (CADTM).
<i>Ataulfo Riera, membre du Bureau politique du Parti ouvrier socialiste (POS-SAP, section belge de la IVe Internationale), est rédacteur du mensuel La Gauche. Des extraits de cet interview ont paru dans La Gauche de décembre 2004.</i>

Quelle est votre analyse sur le référendum révocatoire du 15 août dernier et ses conséquences pour le rapport des forces entre l'opposition et le chavisme aujourd'hui ?

Gonzalo Gomez : Le référendum du 15 août a été un " 13 avril " électoral (1). Nous avons une fois de plus vaincu la droite réactionnaire qui voulait au travers de ce référendum obtenir ce qu'elle n'avait pu avoir par d'autres moyens. Ils ont voulu utiliser un mécanisme démocratique inscrit dans une Constitution bolivarienne qu'ils n'ont jamais respectée et qu'ils avaient même abrogée lors de leur bref passage au pouvoir pendant le coup d'État d'avril 2002.

Le référendum a simplement sanctionné dans les urnes ce qui avait déjà été démontré dans les rues et dans la vie quotidienne. Le 15 août, à 3 heures du matin, le " clairon bolivarien " a retenti à Caracas ainsi que la musique de notre chanteur populaire Ali Primera. Les gens ont commencé à descendre des quartiers populaires et à remplir les bureaux de vote. Les files étaient immenses, certains ont attendu pendant toute la journée avant de pouvoir reconfirmer par leur vote le mandat de Chávez à la présidence. La droite a été battue sans appel, même si elle dénonce une fraude imaginaire pour expliquer sa déroute.

Or, c'est elle, au contraire, qui avait un plan de fraude massive comme nous l'avons dénoncé à partir de plusieurs médias alternatifs comme Aporrea.org. Selon les forces de l'opposition de droite, seuls les gouvernements pratiquent la fraude puisqu'ils disposent de tous les mécanismes pour le faire. Et ils en savent quelque chose en terme de fraude puisqu'ils ont été au pouvoir dans tous les gouvernements de la IVe République [avant l'arrivée de Chávez, ndlr.]. Mais comment croire qu'une fraude en faveur du président Chávez pouvait avoir lieu alors que c'est une entreprise états-unienne qui a fourni les machines électroniques de vote, ensemble avec la compagnie privée de télécommunication nationale CANTV, privatisée sous un gouvernement antérieur et aujourd'hui aux mains d'une multinationale états-unienne avec la participation en actionnariat de Telefonica-Espagne et des principaux groupes capitalistes vénézuéliens. Nous avions dénoncé le fait que des ex-travailleurs de CANTV qui avaient participé à l'installation du matériel avaient constaté l'existence de doubles réseaux et de dérivations qui permettaient de manipuler les résultats électoraux. Il a fallu batailler dur pour obtenir le droit de mener des inspections du matériel car la CANTV refusait de les accepter. Au final, ces inspections ont eu lieu et ont permis d'empêcher non pas une fraude en faveur de Chávez mais bien de l'opposition.

Il faut savoir également que les gens de l'opposition ont, pendant des années, géré le registre national électoral. Il nous a fallu là aussi exiger pendant longtemps la mise à jour de ce dernier, chose qui n'a été faite que partiellement. Grâce à ce registre, l'opposition a pu par exemple utiliser les listes des personnes décédées pour faire " signer " ces dernières au cours de la récolte de signatures nécessaires à l'organisation du référendum révocatoire.

Toutes ces manœuvres se sont écroulées sous le poids des résultats d'un référendum qui ont finalement dû être reconnus du bout des lèvres par Washington et par l'OEA (Organisation des États américains). Alors que ces derniers ont sans cesse appuyé les tentatives putschistes de l'opposition, ils sont maintenant accusés de " partialité " et de " s'être mis du côté de Chávez " parce qu'ils ne font pas écho aux accusations de fraude ! C'est dire dans quelle réalité virtuelle se situe cette opposition…

Fort de sa victoire, Chávez a appelé l'opposition à négocier…

G.G : L'opposition a durement encaissé le coup, elle se trouve dans une crise de perspectives et est engagée à présent dans un processus de divisions et de décomposition. En l'absence de tout leadership prédominant et unificateur qui puisse s'opposer à la figure de Chávez, la " Coordination démocratique " qu'ils avaient mis sur pied est en train de se désarticuler. Cette opposition putschiste peut être subdivisée en un secteur de droite dure, fort similaire au fascisme, et une droite conservatrice, également conspiratrice mais qui utilise d'une certaine manière les mécanismes démocratiques de l'État bourgeois. Ces deux orientations se combinaient ; pendant les moments les plus aigus de la lutte c'est la ligne de confrontation violente de la droite fasciste qui s'imposait. Mais au moment des replis et des négociations, c'est l'autre secteur qui prenait la relève, toujours avec l'appui de l'impérialisme états-unien du gouvernement Bush.

Il semble aujourd'hui que des secteurs de la bourgeoisie vénézuélienne et de l'impérialisme se rendent compte que la ligne suivie jusqu'à présent par l'opposition n'a donné aucun résultat et veulent donc s'accommoder avec Chávez. Ils veulent surtout avoir leur part des profits dus à la bonne santé économique dérivant de la hausse des prix du pétrole. Il ne faut pas oublier qu'ils ont investi et perdu pas mal d'argent pendant toutes les tentatives putschistes ; de nombreuses entreprises et patrons ont fait faillite. Le gouvernement mène donc une politique de dialogue avec les secteurs patronaux. Dans le mouvement populaire, nous n'y sommes pas opposés en soi, mais ce qui nous préoccupe c'est que ce dialogue soit compris comme un marchandage où serait mises en balance nos conquêtes révolutionnaires.

Après le triomphe du référendum révocatoire, les gens parlent de plus en plus d'approfondir le processus révolutionnaire en faisant référence aux paroles de Chávez sur la " révolution dans la révolution "…

G.G : Ce que Chávez entend par là — le contenu de ce projet — n'est pas encore très clair. Chávez a également déclaré que la révolution bolivarienne était entrée dans sa " phase anti-impérialiste ". Mais qu'est-ce que cela implique concrètement ? Jusqu'à présent, il y a eu des chocs avec l'impérialisme. Le gouvernement Chávez ne suit pas vraiment l'orientation hégémonique internationale : il s'oppose à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA, sigle en espagnol : ALCA), au plan Colombie, à la guerre en Irak, il pousse en faveur de l'intégration politique, économique et culturelle de l'Amérique latine. Mais, d'autre part, le pétrole est toujours vendu aux États-Unis qui restent le client principal, des accords et des négociations se poursuivent avec des multinationales, notamment en matière d'exploration et de concessions de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. Bien entendu, la politique de privatisation des hydrocarbures menée par les gouvernements précédents a été stoppée. Mais le dilemme est toujours là : allons-nous préserver notre souveraineté sur nos ressources ou les verra-t-on offertes d'une façon ou d'une autre à l'appétit des multinationales ?

Une autre question d'importance dans ce contexte est l'approfondissement des conquêtes sociales. Nous savons que les " Missions " [programmes sociaux, ndlr.] qui ont permis d'immenses progrès en termes d'alphabétisation, d'assistance médicale et de scolarisation vont se poursuivre. De même que les politiques visant à impulser des noyaux de développement endogène dans le pays en utilisant des formes d'économie sociale : des coopératives, des mécanismes d'autogestion et de cogestion, etc.

Tout cela offre des perspectives, mais ne s'est pas développé au point de se généraliser et de devenir prédominant au sein de l'économie de la nation vénézuélienne, qui reste un pays capitaliste, avec la propriété privée des moyens de production mais où l'État a un grand poids, ce qui donne un avantage pour contrebalancer l'économie privée. Des choix sont encore à faire, comme par exemple renationaliser CANTV.

Les politiques sociales vont certainement se poursuivre car il existe des ressources et la volonté du gouvernement de les employer à cela, mais cela ne change pas fondamentalement les relations d'exploitation. Dans les entreprises privées, les travailleurs continuent à subir les plans patronaux de précarisation du travail, d'externalisation et de sous-traitance souvent déguisées en " partenariat avec des coopératives " en réalité créées de toute pièce par le patronat. Le gouvernement a prolongé pour une nouvelle période de six mois la loi d'" inamovilidad laboral " qui interdit aux patrons de licencier pour des motifs économiques, mais la loi est très souvent ignorée ou contournée. Les tribunaux du travail interviennent souvent en faveur des travailleurs mais ces derniers ne peuvent attendre des mois leurs décisions et les patrons finissent par l'emporter.

La dynamique fondamentale du capitalisme néolibéral porté par la globalisation se poursuit donc toujours au Venezuela malgré les politiques non néolibérales du gouvernement. Mais ces effets de la globalisation se traduisent chez nous de manière distincte et moins marquée que dans le reste du monde car il y a plus de possibilités pour résister. Il reste que la classe ouvrière doit donc toujours se battre pour ses droits.

Quels sont les niveaux de conscience, parmi les masses, de ces limites et contradictions du processus ?

G.G : En général, il existe une forte conscience anti-impérialiste et une volonté de s'opposer au néolibéralisme, lui-même associé aux privatisations, mais c'est encore de manière fort abstraite. Chávez fait des déclarations contre le néolibéralisme et cela rencontre un grand écho parmi les gens, mais elles ne se traduisent pas dans une transformation concrète des rapports sociaux, des rapports salariés dans l'industrie privée. Nous n'avons pas un État qui s'attaque aux travailleurs, au contraire puisque le ministère du Travail offre un certain appui, mais nous n'avons pas non plus une offensive décidée de cet État contre le patronat pour reconquérir les droits sociaux. Certains indicateurs sont malgré tout positifs : le taux de chômage est passé de 17 % à 13 % et le secteur informel de 57 % à environs 50 % de la population.

Un autre terrain de lutte concerne l'approfondissement de la démocratie participative et du pouvoir populaire. Avec d'autres organisations, nous proposons la tenue d'un congrès national du pouvoir populaire, participatif et protagoniste. Une initiative qui permettrait d'utiliser et de développer les mécanismes inscrits dans la Constitution pour la participation du peuple, le pouvoir citoyen. Cela touche notamment à la question des Conseils locaux de planification publique qui, à l'image du Budget participatif de Porto Alegre, permet aux communautés populaires de décider au niveau des municipalités et des régions des affectations budgétaires. L'instauration décidée par une loi de ces conseils dans toutes les municipalités et régions, ne se fait pas sans lutte car elle fait face à l'opposition ou au sabotage de nombreux maires et gouverneurs de droite.

Il y a également tout un processus d'épuration de l'appareil d'État à mener, à l'encontre des fonctionnaires de l'opposition qui s'y trouvent encore mais aussi à l'encontre de nombreux prétendus partisans de Chávez. Les gens exigent de plus en plus que l'on mette dehors les opportunistes qui ont rejoint le camp de Chávez mais qui n'appliquent nullement son orientation. Cela a provoqué des frictions pour les élections municipales et régionales d'octobre car les candidats chavistes ont été désignés par en haut et non à la base, dans les assemblées et les communautés populaires (2). Les gens ont un sentiment aigu de la nécessaire unité contre l'opposition putschiste, mais cela ne peut pas aller jusqu'à voter pour des élus et des candidats qui mènent dans leur gestion une politique anti-ouvrière et répressive, comme c'est le cas du maire " chaviste " Humberto Prieto, de la municipalité de Girardot, dans l'État d'Aragua, qui a privatisé l'entreprise municipale de ramassage des déchets et a envoyé la police réprimer violemment la protestation des travailleurs. Les candidats en faveur du processus devraient êtres élus à la base et leurs programmes élaborés ensemble avec les communautés qui les ont désignés. Sinon, quel sens peut avoir le terme de démocratie participative et protagoniste ? Ce ne doit pas être simplement un slogan.

Face à la Centrale des travailleurs vénézuéliens (CTV), vieux syndicat bureaucratique impliqué jusqu'au cou avec l'opposition de droite, un nouveau syndicat, l'Union nationale des travailleurs (UNT) favorable au processus bolivarien, est apparu il y a un peu plus d'un an, où en est-il à l'heure actuelle ?

G.G : L'UNT peut être considérée aujourd'hui comme la centrale syndicale majoritaire dans le pays. Elle est récemment parvenue à arracher à la CTV antérieurement hégémonique, la fédération des travailleurs du secteur public. La plus grande partie des confédérations syndicales du secteur pétrolier sont dans l'UNT ou en phase de l'intégrer. Les autres grandes industries (pétrochimie, caoutchouc, automobile, électricité) sont dans l'UNT. Le syndicat SUTISS de la grande entreprise sidérurgique SIDOR n'a pas rejoint l'UNT et se maintient indépendant mais il n'est pas non plus sous la tutelle de la CTV. Cette dernière est virtuellement devenue un instrument du patronat et de la droite, même si elle conserve quelque implantation syndicale, notamment dans la construction. L'UNT y développe des syndicats parallèles, non pas pour briser la nécessaire unité de la classe ouvrière mais pour dépasser une centrale syndicale corrompue. Pas mal de patrons ont refusé de reconnaître les délégations UNT dans leurs entreprises mais ils ont été forcés par les travailleurs d'organiser des référendums qui sont pratiquement tous remportés par l'UNT. La CTV est moribonde et n'est plus portée qu'à bout de bras par le patronat lui-même, elle n'a aucun avenir. L'UNT, par contre, connaît une forte dynamique, elle tiendra prochainement un congrès destiné à redéfinir ses statuts, réélire une nouvelle direction et compléter son programme qui est fortement combatif. Au cours du référendum, l'UNT avait appelé à voter pour un " non anticapitaliste " à la révocation du mandat de Chávez. Elle exige également l'introduction du contrôle ouvrier dans les entreprises.

Cette question du contrôle ouvrier illustre d'ailleurs bien les contradictions du processus. Il y a eu 6 entreprises importantes qui ont été frauduleusement fermées par les patrons et occupées activement par les travailleurs pour relancer à leur compte la production. C'est le cas notamment d'une entreprise qui fabrique des valves pour l'industrie pétrolière. Les travailleurs ont tenté par tous les moyens de relancer la production en demandant un financement à l'État mais ce dernier n'a rien fait. Certes, nous n'avons pas un État qui réprime ce genre d'expériences comme cela arrive dans les autres pays, mais nous n'avons pas non plus un État qui ose promulguer en faveur des travailleurs un décret d'expropriation des entreprises frauduleusement fermées, même si un tel décret a été discuté. Bref, ce sont les travailleurs qui doivent tirer les marrons du feu tout seuls et ils ne peuvent évidemment pas tenir pendant un an sans financement.

Les gens s'organisent partout pour lutter car ce qui est important dans le processus révolutionnaire actuel c'est qu'il existe un espace et des conditions favorables pour le développement du niveau de conscience politique, pour le développement des organisations populaires, pour la formation de cadres, etc. Mais ce processus doit encore arriver à maturité. Il y a eu beaucoup de mobilisations populaires spontanées, mais il n'y a pas encore de capacité de mobilisation indépendante, avec un programme de lutte clair.

Pourrais-tu nous parler de ton organisation, l'Opción de Izquierda Revolucionaria ?

G.G : L'OIR provient en grande partie de ce qui fut dans le passé le Parti socialiste des travailleurs (PST) qui publiait le journal La Chispa et qui rassemblait divers courants anticapitalistes, majoritairement d'orientation trotskiste (souvent de tendance moréniste). Au début du gouvernement Chávez, le PST s'est dissous. Le PST soutenait la candidature présidentielle de Chávez et a joué ensuite un rôle important dans la création du courant syndical Force bolivarienne des travailleurs [qui a contribué à la fondation de l'UNT, ndlr.]. Mais par une série de circonstances, qui ont beaucoup à voir avec le poids spécifique du chavisme d'une part et avec l'impact qu'a eu d'autre part sur la gauche tout le processus de la chute du mur de Berlin et de la disparition de l'URSS, la gauche révolutionnaire a connu une longue crise. Ses principales organisations se sont dissoutes, mais ses cadres ne se sont pas pour autant dispersés, ni ne sont restés les bras croisés. Ils ont poursuivi leur militantisme au sein des organisations syndicales ou se sont insérés dans les mouvements sociaux et populaires.

Lors des événements du 11 avril 2002 [coup d'État, ndlr.], nous nous sommes de nouveau retrouvés dans la rue, autour des casernes, du palais présidentiel et des institutions. Nous nous sommes rendus compte que nous avions maintenu les mêmes perspectives, les mêmes principes : la nécessité d'un gouvernement populaire des travailleurs, de revendications anticapitalistes et la nécessité de lutter pour le socialisme tout en luttant au sein du processus révolutionnaire bolivarien mais avec une perspective qui va plus loin que ses orientations nationalistes.

En tant qu'organisation politique, l'OIR n'a pas une très grande projection nationale mais elle jouit d'une influence significative au sein du mouvement ouvrier. Plusieurs dirigeants locaux et nationaux de l'UNT sont ainsi membres de l'OIR.

Nous accordons une grande importance aux travailleurs du secteur pétrolier et estimons qu'il est vital d'y promouvoir l'émergence de nombreux cadres révolutionnaires. Il ne faut pas oublier que, pendant le coup d'État et le sabotage pétrolier de la part des managers de décembre 2002-janvier 2003, les travailleurs du pétrole ont démontré qu'ils étaient capables d'exercer un contrôle réel sur une industrie stratégiquement décisive pour le pays. Nous sommes également présents dans les mouvements populaires, dans ses instances d'articulation et de coordination, surtout à Caracas, comme ce fut le cas pour l'Assemblée populaire révolutionnaire qui a donné naissance au site d'information alternative Aporrea.org. L'Assemblée en elle-même n'a pas perduré, car comme c'est souvent le cas dans ce processus jusqu'à présent, lorsqu'il y a une nécessité urgente, les mouvements populaires s'unissent et se coordonnent, mais de manière non permanente. Bon nombre d'animateurs de ces mouvements et de ces coordinations appartiennent ou appartenaient à des organisations marxistes révolutionnaires, mais ces espaces d'articulation populaire ont un caractère non-partidaire, toutes les tendances et courants qui soutiennent le processus s'y retrouvent. A côté de cela, nous estimons qu'il est également important de construire avec d'autres un espace pour un parti révolutionnaire qui lutte pour le socialisme au Venezuela. Tel est le but de l'OIR, qui ne fonctionne nullement comme les partis d'avant-garde ultra centralisés et dirigistes du passé.

Bruxelles, octobre 2004

notes

1. Le 13 avril 2002 a vu la mise en échec du coup d'État grâce à une mobilisation populaire massive.

2. Après les élections de novembre, Chávez a déclaré qu'à l'avenir les candidats seraient désignés par la base.