La succession à la tête de la révolution sous le sceau de la continuité

par

Militant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR, section française de la IVe Internationale), enseignant, Jean Castillo a effectué de nombreux voyages à Cuba. Il livre ici ses impressions et les réflexions qu' elles suscitent.

Pour la dernière génération d' adultes cubains le socialisme est synonyme de pénurie, de bureaucratie et de relations de pouvoir verticales et autoritaires. Comment en est on arrivé là après la victoire d' une révolution dont les mots d' ordre de justice sociale et de souveraineté nationale ont été repris et mis en oeuvre par des millions de Cubains pendant près d' un demi-siècle ?

Ces quinze dernières années le processus révolutionnaire a marqué le pas. Avec la chute de l' Union Soviétique Cuba a du s' ajuster au contexte international sans filet de protection. Cela a donné lieu à un bouleversement des conduites, à une recomposition des normes sociales, à l' inversion de la pyramide sociale : avec l' apparition du tourisme la prostitution est revenue et les emplois de serveur ou taxi sont devenus bien plus lucratifs que ceux de professeur ou de médecin. La presque totalité de la population ne peut vivre de son seul salaire. Excepté l' envoi des " remesas » des exilés, il reste peu d' alternatives pour survivre dans la pénurie. Les expressions cubaines " inventer, résoudre, se débrouiller » (1) se traduisent aujourd' hui par " voler, corrompre, suborner ».

De quelle légitimité le processus révolutionnaire peut-il donc encore se prévaloir aujourd' hui alors que le socle de valeurs sur laquelle il repose s' effrite à mesure que la double morale (2) s' infiltre dans la société cubaine et qu' on observe le retour de certaines valeurs capitalistes ? Dans ce contexte le leadership de Fidel Castro fonctionnait malgré tout comme une boussole. Alors que son chef historique passe la main sans toutefois quitter la direction des affaires et en se réservant une possibilité de retour, la population cubaine, en large partie désorientée, s' est résolue à l' attente.

Quel ancrage populaire de la révolution aujourd' hui ?

Quand on parcourt les rues de La Havane hors des quartiers touristiques ce qui se donne d' abord à voir est la fatigue, le mécontentement, la déception. Si l' on s' aventure à poser une question la réponse est invariablement suivie de la petite ritournelle " aah, no es facil » ou alors le légèrement plus dynamique " es la lucha, compa±ero » (3). La lutte quotidienne, pas la lutte révolutionnaire. Car réussir à se procurer les denrées et produits nécessaires à une vie ordinaire pourtant sans luxe est un véritable combat de tous les jours. Certains ne sont plus disponibles qu' en devises, comme l' huile, dont le prix oscillait entre 2,10 et 2,30 CUC (4) le litre à l' été 2006, quand le salaire d' un employé de l' État est de 15 CUC par mois en moyenne. Le gouvernement le sait mais se refuse à augmenter les salaires de peur de générer une spirale inflationniste. La plupart des Cubains vivent dès lors selon leur vieille maxime nationale " l' État fait semblant de me payer, alors je fais semblant de travailler ». On ne peut donc que s' émerveiller du chiffre de croissance (11,8 %) annoncé par les autorités cubaines pour l' année 2005 (5). Puisque les revenus du travail sont devenus symboliques les Cubains se " débrouillent » donc pour survivre autrement.

Cette économie de la pénurie génère une perte de repères idéologiques et une certaine recomposition des normes socialistes. Une anecdote circule selon laquelle un élève aurait expliqué à son professeur d' histoire lors d' un examen qu' il vivait actuellement dans un régime socialiste puisqu' il y avait de la pénurie, alors qu' avant la chute du mur Cuba était capitaliste : on ne manquait de rien. Pour pouvoir vivre alors que le seul salaire ne comble pas les besoins des familles les Cubains sont contraints de s' absenter de leur travail pour aller chercher dans la rue les ressources nécessaires à leur survie ou bien à voler et corrompre sur leur propre lieu de travail, parfois source de revenus importants. Les salariés des fabriques de cigares, des raffineries, des entreprises de construction volent quotidiennement une partie non négligeable de leur production. Un simple salarié d' une fabrique de cigares estimait ainsi en juin 2006 ses gains quotidiens à 1500 pesos cubains tandis que le salaire mensuel que l' État lui verse pour son travail est d' environ 400 pesos mensuels. Les gains des contremaîtres et des gérants des fabriques sont, grâce à leurs fonctions, nettement supérieurs.

Pour tenter de remédier à cette situation le gouvernement se bat sur le terrain des idées. En 1999 a été lancée la " Batalla de Ideas » dont l' objectif principal est de ramener dans le giron de la patrie socialiste aux idéaux collectifs les brebis égarées sur le chemin du capitalisme et de l' individualisme triomphant. Deux erreurs graves minent cependant cette campagne : elle n' affronte pas le problème économique réel à la source des désillusions des Cubains par rapport au socialisme, elle a été lancée par les vétérans de la révolution, vieux chefs de l' armée révolutionnaire, peu à même de mobiliser largement et durablement autour de leurs figures des centaines de milliers de jeunes. Tant que le rapport problématique entre prix à la consommation et salaires n' aura pas été résolu et qu' il n' y aura pas eu de rénovation du fonctionnement bureaucratique et dogmatique du régime aucune tentative politique ne pourra réellement convaincre les Cubains qu' il existe un socialisme valide, qui ne soit synonyme ni de pénurie, ni de répression.

Le " socialisme » ou le " communisme » sont devenus des symboles de systèmes autoritaires, bureaucratiques, verticaux. Il est inquiétant de constater que, comme dans l' ancienne Union Soviétique, la pratique dévoyée de fonctionnaires au plus haut niveau a permis l' amalgame entre un type de régime, des choix économiques et politiques aux objectifs de justice sociale, et certaines pratiques dogmatiques et répressives de tout ce qui n' est pas dans la ligne politique définie. La jeunesse cubaine répond aujourd' hui à l' hyperpolitisation des espaces publics (panneaux sur les routes, médias, réunions obligatoires au travail, sur les lieux de vie) par un désintérêt marqué pour le politique. Quant aux Cubains de la génération antérieure, quand on leur demande de se définir politiquement, ils se disent avant tout " fidélistes ». C' est le respect et l' admiration pour Fidel Castro, comme leader historique de la transformation sociale nationale, qui fait de ces Cubains des gens " conformes » à l' idéologie promue par les autorités, et non leur adhésion à un système d' idées, de valeurs et de pratiques " socialistes ». C' est pourquoi le spectre de sa disparition prochaine est préoccupant pour la survie du régime. Les élites dirigeantes l' ont bien compris qui ne cessent de répéter que la passation de pouvoir à Raul Castro appuyé par le Parti Communiste Cubain (PCC) est parfaitement légitime et se place dans la plus grande continuité révolutionnaire.

Stratégies du pouvoir en temps de crise politique non avouée

Le régime cubain est bâti depuis son avènement sur des cycles d' ouverture et de fermeture, de plus grande tolérance puis de plus forte répression. Depuis 2003 un cycle répressif s' est clairement ouvert, avec tout d' abord le lancement d' une campagne contre les petits trafics et commerces illégaux début 2003 puis l' arrestation des 75 dissidents au printemps. Depuis on observe une recentralisation de l' économie, la mise en place de mécanismes de contrôle social renforcés avec la création du corps des travailleurs sociaux qui regroupe 28 000 jeunes cubains et le déclenchement de la campagne contre la corruption en 2005.

Sur le plan économique l' ouverture partielle au marché et le droit pour 150 métiers d' exercer plus ou moins librement leur profession sont remis en question. En effet les licences qui ouvrent le droit d' exercer ne sont pas toujours renouvelées et peu de licences nouvelles sont accordées. La fréquence des contrôles augmente constamment bien qu' on puisse parfois douter de leur efficacité étant donné la pratique courante de la transaction collusive chez les Cubains, autrement dit du troc de faveurs : le chef ferme les yeux sur les trafics de ses subordonnés s' ils lui en réservent une part. La quasi totalité des Cubains gagnant une partie de leurs revenus par le commerce illégal, il n' est pas de leur intérêt de se dénoncer entre eux car ce type de pratique pourrait bien se retourner contre le délateur.

L' économie continue d' être duale : en monnaie nationale, le peso cubain, pour les marchandises vendues à faible coût, en peso convertible (en dollars US jusque fin 2004, date à laquelle le dollar a été retiré de la circulation au profit du nouveau peso) pour le commerce en devises. Il paraît probable qu' à terme l' objectif du gouvernement est de fondre ces deux systèmes en un seul, avec une seule monnaie. Mais les choix stratégiques actuels ne semblent pas confirmer cela. En effet la priorité donnée au tourisme et à l' économie de services (biotechnologies, services médicaux de haut niveau, accueil de latino-américains notamment pour des opérations chirurgicales simples non accessibles dans leurs pays) va de pair avec une segmentation territoriale et sociale de la société cubaine. Les espaces dévolus à l' économie de marché sont conçus et fonctionnent comme des enclaves au sein de l' économie cubaine nationale. Certains quartiers périphériques des grandes villes sont de nouveaux lieux d' accueil pour latino-américains en attente du service médical promis par l' opération Milagro (6). Ce sont des lieux consciencieusement coupés des centres de vie du reste de la population cubaine, excentrés et difficilement accessibles en transports en commun. Les centres touristiques ont de même été dès le départ pensés comme des enclaves, le plus souvent côtières, gérées de façon à ce que les contacts entre étrangers et Cubains soient limités au strict minimum.

Ces politiques ne sont cependant pas couronnées de succès. De plus en plus de touristes, étudiants, journalistes, hommes d' affaires étrangers frayent avec les Cubains dans les villes et particulièrement à La Havane, ce qui a permis le développement de la prostitution, des jeux et de nouvelles formes de petite criminalité. Une partie de la jeunesse cubaine ne travaille plus et attend le " yuma », l' étranger, son gagne-pain. De nombreux salariés des autres générations ont fait des choix similaires : ils quittent leur emploi dans la fonction publique en tant que professeur, médecin, avocat, infirmier pour devenir serveur, taxi, guide de musée ou de la ville, professions bien plus lucratives car payées en devises. Pour remédier à l' exode inexorable des professionnels qualifiés vers le secteur marchand (formel et informel) de l' économie cubaine le gouvernement a lancé de grands projets de récupération des deux secteurs les plus sinistrés : la santé et l' éducation. Ce sont les " maestros emergentes » et " infirmieros emergentes ». " Emergentes » peut se traduire par émergent mais aussi par urgent. Ces programmes sont donc devenus à Cuba l' objet de blagues à l' infini sur l' effective urgence à former des professeurs et des infirmiers face à la situation de forte pénurie à laquelle le pays est confronté. Soumis à des formations courtes tournées vers les aspects les plus concrets du métier ces jeunes rapidement diplômés ne disposent pas du bagage de connaissances de leurs prédécesseurs en poste et les Cubains se plaignent de la dégradation du service public dans les hôpitaux et à l' école. Cautères sur des jambes de bois ces programmes ne peuvent donc être que des pis-allers et en aucun cas remplacer une véritable remise en question de la distribution nationale des ressources humaines par branche. Si la population est dans l' attente, l' impression dominante est que le gouvernement et les hauts fonctionnaires le sont aussi et n' osent pas se lancer dans de véritables programmes de rénovation du projet de transformation sociale à l' origine de la révolution cubaine, pourtant indispensables à la sauvegarde des acquis sociaux conquis en près d' un demi-siècle.

Passation de pouvoir sous contrôle

Lorsque le 31 juillet 2006 au soir est tombée la nouvelle de la maladie de Fidel Castro et de la conséquente passation de pouvoir à son frère Raul les Cubains de Miami ont envahi les rues de leur ville en une grande fête spontanée. Côté insulaire les rues étaient désertes et silencieuses. Dans les jours qui ont suivi très peu d' entre eux se risquaient à aborder le sujet dans une conversation publique, que ce soit au bureau, sur un chantier ou à un arrêt de bus. Dépourvus de la moindre information concernant la santé de leur chef d' État, étroitement contrôlés par la police, la sécurité de l' État et l' armée renforcée pour l' occasion par des dizaines de milliers de réservistes et écartés de fait du processus de décision politique gérant la passation de pouvoir, les Cubains se résolvaient à attendre. Paradoxalement, alors même que l' espace public cubain est extrêmement idéologisé une partie des Cubains, qu' on ne peut mesurer exactement, semblent grandement dépolitisés. Parce qu' ils savent qu' ils ne seront pas consultés, parce qu' ils savent qu' ils ne pèseront aucunement sur les choix stratégiques faits au nom de la nation par des dirigeants déconnectés des réalités de la précaire vie quotidienne. La passivité liée à la dépolitisation est inquiétante car elle pourrait bien permettre à terme une restauration capitaliste presque sans résistance, comme cela a été le cas lorsque l' Union Soviétique est redevenue la Russie.

Invoqué partout le peuple cubain n' a donc d' existence réelle nulle part. Mythifié, encouragé, harangué par les hauts cadres des organisations et du gouvernement, le peuple cubain est en réalité fragmenté, découragé, fatigué, dans une bataille de court terme avec les nécessités du quotidien et de moins en moins en phase avec la grandiloquence des discours des dirigeants sur les " sacrifices révolutionnaires » à assumer pour l' avenir de la nation.

Face à cette désaffection populaire pour le régime et ses plus hauts représentants, dans ce moment extrêmement délicat et dangereux qu' est la passation de pouvoir (pour l' instant officiellement provisoire) entre Fidel et Raul Castro, le gouvernement insiste fermement sur la continuité. La continuité entre les deux frères Castro, la continuité du paradigme révolutionnaire et de ses valeurs, la continuité assurée par le rôle d' avant-garde politique du PCC. Partout au mois d' août ont été organisés des meetings de soutien à Fidel invariablement clôturés par des interventions de militants souhaitant un prompt rétablissement au Comandante. Des changements avaient déjà eu lieu dès le mois de juillet sur le plan institutionnel : le Parti a été remis en avant, après avoir été des décennies durant, un cadre de validation plus que de proposition politique. Son secrétariat permanent a été réactivé. Dans les espaces publics des pancartes vantant le Parti comme seul héritier légitime du processus révolutionnaire sont apparues.

La continuité politique est donc le programme politique actuel des héritiers désignés par Fidel Castro dans la proclamation lue par son secrétaire personnel le 31 juillet 2006. Il est certes évident qu' il n' est pas de l' intérêt des dirigeants de proposer de réformer radicalement le régime alors que le chef historique de la révolution vit encore. Il est légitime qu' ils s' appuient sur le fragile statu quo qui prévaut. Mais cette position ne sera pas tenable longtemps. A l' intérieur Raul Castro ne dispose pas de l' autorité charismatique dont peut se prévaloir son frère. A l' extérieur il n' a pas non plus son envergure politique. Il lui sera donc bien plus difficile de faire face aux pressions, qu' elles émanent des Cubains insulaires, qui semblent souhaiter un changement, certes progressif, qui permette à la fois de commercer plus librement et d' obtenir des libertés civiles et politiques tout en maintenant les acquis sociaux révolutionnaires ; ou bien de la communauté internationale et des Cubains de l' exil, lesquels poussent dans le sens d' un changement politique systémique qui ferait naître à terme une nouvelle société capitaliste néolibérale sur le modèle occidental.

Alors que Fidel Castro n' a pu finalement présider la délégation cubaine au sommet des non-alignés qui s' est tenu à La Havane à la mi-septembre 2006, les spéculations sur son état de santé et la supposée " transition » qui aurait lieu à Cuba vont bon train. Il est certain que le chef historique de la révolution est diminué. Il paraît difficile qu' il reprenne jamais ses fonctions au plus haut niveau et revienne sur la délégation de pouvoir, quoique toujours provisoire, à son frère Raul. Il est cependant fort prématuré ou déjà obsolète de parler de transition cubaine. Obsolète car cela fait quinze ans désormais que les analystes croient déceler une " transition » à Cuba sans que rien ne change fondamentalement. Prématuré car il ne s' agit pas de projeter des schémas politiques créés lors des changements de régime dans le cône sud-américain ou lors du passage du socialisme réellement existant à la démocratie et à l' économie de marché dans les pays de l' Est sur la réalité cubaine.

Il existe à Cuba des forces progressistes qui cherchent à faire évoluer les structures ossifiées du socialisme hérité des Soviétiques vers un socialisme qui puisse combiner à la fois toutes les libertés civiles, politiques et sociales et maintenir un modèle économique aux objectifs de justice sociale et de réelle participation citoyenne. Ces forces sont faibles. Il n' existe pas à Cuba de force syndicale autonome ni de mouvements sociaux qui portent une voix distincte de celle du gouvernement dans l' espace public. Toutes les organisations de masse (7) sans exception sont en effet des organisations para-étatiques qui fonctionnent davantage comme des courroies de transmission des orientations données au plus haut niveau que comme structures de défense des intérêts de leurs affiliés. Certains membres tentent d' en rénover le fonctionnement interne par la base à défaut de pouvoir changer les pratiques par le haut. D' autres essaient de construire à l' intérieur de ces structures incontournables à laquelle tous les Cubains sont censés appartenir des espaces de réflexion sur la révolution comme processus politique. Il s' agit de petits groupes non organisés formellement. Il faut plutôt parler de nébuleuses plus ou moins élastiques selon les périodes. Ces groupes ne constituent bien sûr pas une dynamique de rénovation forte à proprement parler à Cuba mais ils se battent au sein de leur réalité pour sauvegarder les conquêtes révolutionnaires tout en réoccupant les espaces politiques en partie confisqués par une certaine élite dirigeante jouissant de nouveaux privilèges depuis la chute du mur. C' est sur ces forces qu' il faut parier pour que l' île ne se retransforme pas en République bananière ou en annexe des États-Unis, économiquement dépendante, politiquement inféodée et socialement injuste.

1. Inventar, resolver, alcanzarse.

2. Soutenir publiquement les valeurs révolutionnaires pour ne pas avoir de problèmes avec les autorités tout en ayant des pratiques fort éloignées de ces valeurs (vols, mensonges, détournements, corruption, etc.).

3. " Ah ce n' est pas facile » . " C' est la lutte camarade ».

4. CUC est le peso convertible. 1 CUC = 0,85 euros.

5. Granma, organe officiel de presse du PCC, du 22 décembre 2005.

6. Opération Miracle, littéralement, dont le but est de rendre la vue entièrement ou partiellement aux personnes affligées par la cataracte par une opération simple mais coûteuse dans les autres pays latino-américains.

7. Il s' agit de : CTC (Centrale des Travailleurs Cubains), FMC (Fédération des Femmes Cubaines), CDR (Comités de Défense de la Révolution), ANAP (Association Nationale des Petits Agriculteurs), FEU (Fédération des Étudiants Universitaires), FEEM (Fédération des étudiants de l' Enseignement Moyen), Pionniers (Élèves du Primaire), PCC (Parti Communiste Cubain) et UJC (Union des Jeunes Communistes).