Argentine
La gauche sous-estime le danger de l’extrême droite
Martín Mosquera (2023-10)
Le bouleversement politique de l’élection primaire du 13 août 2023 est considérable. Il n’est d’ailleurs pas facile d’en saisir toutes les dimensions. Tout d’abord, l’extrême droite a été laissée aux portes du pouvoir. Ce qui paraissait impossible semble aujourd’hui inéluctable. Une force politique quasi inexistante, sans structure de parti, sans candidats provinciaux, sans sénateurs ni gouverneurs, a atteint une position surprenante dans un système politique conçu pour empêcher l’entrée de forces extérieures. Pourtant, réduire le tremblement de terre du 13 août à l’irruption de Javier Milei, chef du parti libertarien d’extrême droite, serait sous-estimer l’ampleur des changements en cours. Comme souvent, il n’est que le symptôme (« morbide », selon l’expression usuelle) de bouleversements tectoniques qui ne sont pas immédiatement détectables.
France Afrique
La France et sa politique africaine
Paul Martial (2023-10)
À l’exception du Soudan, les récents coups d’État en Afrique se sont tous déroulés dans les anciennes colonies françaises. Si les situations sont bien différentes entre le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée, le Niger ou le Gabon, ces pronunciamientos ont suscité à Paris des interrogations sur la politique française en Afrique. Une thématique habituellement peu abordée dans les grands médias, les partis politiques quel que soit leur bord ou à la représentation nationale.
Guinée-Bissau
« Nous devons consolider la voie de la démocratisation »
Entretien de Mariana Carneiro avec Sumaila Jaló (2023-10)
Les Nôtres
Livio Maitan est un géant oublié du marxisme italien
Enzo Traverso (2023-10)
Cette année marque le centenaire de la naissance du marxiste italien Livio Maitan. Maitan, figure remarquable de la gauche radicale, décédé en 2004, est presque inconnu de la dernière génération de militants politiques. Sa trajectoire intellectuelle et politique s’inscrit dans l’histoire d’une époque à feu et à sang qui s’est achevée dans les années 1990, entre la fin de la guerre froide et les attentats du 11 Septembre.
Union européenne
Mémorandum de la honte entre l'UE et Kais Saied : encore plus de camps et de pogroms
Gippò Mukendi Ngandu (2023-10)
Un « Mémorandum d'entente pour un partenariat stratégique et global » entre l'Union européenne et la Tunisie a été signé à Carthage le 16 juillet. La délégation européenne était composée de Giorgia Meloni, Ursula Von der Leyen et du Premier ministre démissionnaire des Pays-Bas, Mark Rutte. En fait, les courants majoritaires des forces politiques européennes étaient présents, celui de la réaction et de la droite représenté par la Première ministre italienne, celui des chrétiens modérés par la Présidente de la Commission européenne, et celui des libéraux conservateurs par Rutte. Apparemment divisées entre elles, les principales forces politiques européennes, y compris celles de centre-gauche, ont partagé ces dernières années les politiques de l'Europe forteresse, qui visent à s'opposer impitoyablement à l'arrivée en Europe de ceux qui fuient la faim, la misère, les guerres, le racisme et le sexisme.
Union européenne
Les migrants, la « protection de l’État » italienne et les 10 points d’Ursula Von Der Leyen
Fabrizio Burattini (2023-10)
La décision arrogante et indécente du gouvernement italien d’imiter les mafias qui gèrent les camps libyens, en demandant aux migrants de payer une « protection de l’État » (pizzo di stato) de pas moins de 4.938 € pour éviter de se retrouver dans les camps italiens que Meloni et Piantedosi (1) ont l’intention de multiplier dans la péninsule, résume bien la politique de la droite au pouvoir.